Simon de Cyrène

Simon de Cyrène : leçons pour votre leadership

Les leaders spirituels, ploient trop souvent sous la charge de leur ministère et des responsabilités. De plus, ils rechignent souvent à accepter l’aide des autres. Rien n’est plus faux. Vous avez besoin d’un, d’une, Simon de Cyrène. Rien d’humiliant à cela, juste cette nécessité, pour conserver votre équilibre, de confier à quelqu’un ce qui est trop lourd. D’accepter de l’aide. Voici donc quelques réflexions sur Simon de Cyrène : leçons pour votre leadership !

Ils forcèrent un passant qui revenait des champs à porter la croix de Jésus. C’était Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus.

Marc 15 :  21.

Qui était Simon de Cyrène ?

Un Juif de souche, probablement né et certainement résidant, pour des raisons commerciales, à Cyrène, sur la côte nord-africaine de la Méditerranée. Il était sans doute monté à Jérusalem pour la Pâque et, comme beaucoup d’étrangers, […] Sans rien savoir du Christ ni de son procès, sans rien savoir de ce qui l’attend, et il aperçoit par hasard le cortège au moment où il franchit la porte. […] Il s’est rapproché de plus en plus, comme nous le supposons, en regardant cette douceur mourante ; et finalement, il a cédé à la puissance du Christ qui a conquis l’âme. C’est ce que dit la tradition, et les raisons de supposer qu’elle est juste peuvent être énoncées très simplement. Le fait que notre texte le décrive comme « le père d’Alexandre et de Rufus » montre qu’à l’époque où Marc écrivait, ses deux fils étaient membres de la communauté chrétienne et y avaient atteint une certaine éminence. Un Rufus est mentionné dans les salutations de l’épître de Paul aux Romains. […] Si l’on se souvient que l’Évangile de Marc a probablement été écrit à Rome et pour des chrétiens romains, on peut raisonnablement supposer que le Rufus dont il est question ici est le Rufus de l’Épître aux Romains. Si c’est le cas, il semblerait que la famille ait été rassemblée dans le giron de l’Église, et donc, selon toute probabilité, le père avec elle.

Mac Laren

Jésus tombe

Jésus n’est pas le héros victorieux qui subit la souffrance avec une ferme détermination et une volonté de fer. Non. L’enfant de Dieu et de Marie, adoré par les bergers et les mages, n’est jamais devenu le leader fier et maître de lui-même voulant conduire l’humanité à la grande victoire sur les puissances des ténèbres. Devenu adulte, il s’est humilié en se joignant à des hommes et des femmes pécheurs pour être baptisé dans le Jourdain. C’est là qu’il entendit la voix qui pénétra au plus profond de son cœur : «Tu es mon bien-aimé, il m’a plu de te choisir» (Marc 3 : 11). Cette voix l’a accompagné tout au long de sa vie et l’a protégé de l’amertume, de la jalousie, du ressentiment et de la vengeance.

Henri Nouwen. Chemin de passion, chemins du monde. Éditons Novalis page 40.

Accepter l’aide, un apprentissage difficile 

Je sens en moi un grand désir de vivre ma vie tout seul. Il est vrai que la société fait l’éloge des personnes qui se sont faites toutes seules, qui contrôlent leur destinée, établissent leurs propres objectifs, comblent leurs propres aspirations et construisent leurs propres royaumes. Il m’est très difficile de croire que la maturité spirituelle consiste dans la volonté de laisser d’autres me guider et me conduire là où je ne voudrais pas aller (cf. Jean 21, 18). Effectivement, chaque fois que j’accepte de sortir de mon supposé besoin d’autosuffisance et que j’ose demander de l’aide, une nouvelle communauté prend naissance, une fraternité de faibles, forte de l’assurance qu’ensemble nous pouvons former un peuple d’espérance pour un monde brisé. Simon de Cyrène a découvert une nouvelle communion. 

Chaque personne à qui je permets de me toucher dans ma faiblesse, de m’aider à être fidèle à ma route vers la maison de Dieu, découvrira qu’elle a un cadeau à offrir, cadeau peut-être demeuré très longtemps caché. Accueillir de l’aide, du soutien, un accompagnement, de l’affection et des soins pourrait bien être un appel encore plus grand que celui de donner toutes ces choses. En effet, en recevant, je révèle les dons des aidants ; une vie nouvelle à vivre ensemble peut ainsi commencer.

Henri Nouwen. Chemin de passion, chemins du monde. Éditons Novalis page 41.

Un mentor votre Simon de Cyrène ?

Un mentor, un pair, avec qui vous pouvez partager la charge de votre ministère, pourrait être votre Simon de Cyrène et vous aider à porter ce qui peut-être parfois trop lourd. Il ne s’agit pas ici d’avoir des proches qui prient pour vous, bien que ce soit essentiel. D’ailleurs : avez-vous un groupe d’intimes qui prient pour vous et votre ministère ? Vous avez également besoin d’exprimer certaines difficultés auxquelles vous devez faire face. Besoin de partager vos craintes, vos doutes, à propos de votre ministère ou sur vous-même. Quelqu’un qui vous écoute, vous accueille sans jugement sans vous donner des conseils avant que vous ayez vidé votre sac ! Bien sûr, vous devez choisir, (à la différence de Simon de Cyrène qui a été imposé à Jésus), une personne mûre, qui saura garder le totale confidentialité de vos échanges. Mais Jésus nous montré l’exemple. Il n’y a rien de dégradant, à être confronté à ses limites. L’épuisement de Jésus ne dément en rien sa détermination à soumettre sa volonté à celle de son Père pour accomplir pleinement un salut parfait, pour chacun de nous.

Et vous : comment faites vous face à vos limites ? Déni ou acceptation ? N’attendez pas qu’on soit obligé de trouver un Simon de Cyrène pour l’obliger à « prendre votre croix », à vous remplacer. Acceptez votre vulnérabilité et votre faiblesse, trouvez celui, celle, qui pourra vous soutenir dans les moments difficiles. Pensez simplement à ce que Jésus a enduré physiquement et émotionnellement, depuis Gethsémané, jusqu’à ce qu’il tombe sous le poids du bois de la croix, en route vers Golgotha. Et admettez que aussi vous avez vos limites !

Porter sa croix

Mac Laren est assez direct à propos de l’enseignement que l’on tire le plus souvent de l’intervention de Simon de Cyrène. 

Je ne m’attarderai pas sur la leçon souvent tirée de cette histoire. […] La Croix du Christ doit être portée aujourd’hui ; et si nous n’avons pas découvert que c’est le cas, demandons-nous si nous sommes des chrétiens tout court. Si vous êtes un vrai chrétien, vous rencontrerez chez beaucoup de gens de l’hostilité, de l’aliénation, une froideur relative et l’absence d’un sentiment de sympathie à votre égard. Les sages et les cultivés de cette génération, comme de toutes les générations, vous mépriseront. La boue qui est jetée après le Maître éclaboussera aussi vos visages, dans une certaine mesure ; et si vous marchez avec Lui, vous serez, dans la mesure de votre communion avec Lui, les objets de l’aversion avec laquelle beaucoup d’hommes Le considèrent. Restez fidèles à vos couleurs. N’ayez pas honte de Lui au milieu d’une génération tortueuse et perverse.

Servir le maître, comme Simon de Cyrène

Rappelons-nous que, bien que changée dans sa forme, cette bénédiction et cet honneur d’aider Jésus-Christ nous sont donnés, et sont exigés de nous aussi, si nous sommes ses disciples. Il est toujours méprisé et mis au rancart. Il est toujours crucifié. De nos jours, beaucoup d’hommes se moquent de lui, nient ses prétentions, cherchent à le faire tomber de son trône, se rebellent contre sa domination. Il est facile d’être un disciple quand toute la foule crie « Hosanna ». C’est beaucoup plus difficile d’être un disciple lorsque la foule, ou même l’opinion influente et cultivée d’une génération, crie « Crucifie-le ! crucifie-le ! ». Et certains d’entre vous, hommes et femmes chrétiens, doivent apprendre la leçon que si vous voulez être chrétiens, vous devez être les compagnons du Christ lorsqu’il est dos au mur aussi bien que lorsque les hommes l’exaltent et l’honorent, qu’il vous appartient de le confesser lorsque les hommes le renient, de le soutenir lorsque les hommes l’abandonnent, de l’avouer lorsque cet aveu est susceptible de vous attirer le mépris de certaines personnes, et donc, dans un sens très réel, de porter sa croix à sa suite. Allons à Lui hors du camp, en portant son opprobre, le bout de sa croix, qui est le plus léger ! Il a porté la partie la plus lourde sur ses propres épaules ; mais nous devons nous allier à ce Christ souffrant et méprisé si nous voulons être ses disciples.

Mac Laren

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