Je viens de relire et d’étudier Jean 13, cette scène à peine croyable. Alors qu’il envisage clairement sa mort, Jésus lave les pieds de ses disciples. Ce faisant, notre Seigneur a été très clair. En tant que responsables, dirigeants, conducteurs, pasteur, leaders, choisissez le terme qui vous convient …. Jésus nous a enjoint de servir selon son exemple. De nous laver les pieds les uns des autres. Être leader spirituel, avoir un titre, une fonction est une chose, mais Jésus nous a dit : Leader oui, mais de « diriger avec la serviette » !
Il se leva de table pendant le dîner, posa son vêtement et prit une serviette de lin qu’il se noua autour de la taille. Ensuite, il versa de l’eau dans une bassine et commença à laver les pieds de ses disciples, puis à les essuyer avec la serviette qu’il s’était nouée autour de la taille.
Jean 13 4 & 5 BDS
Leaders sans serviette
Je reçois régulièrement des réactions de personnes qui sont allergiques au mot leader, et qui invoquent :
Ne vous faites pas appeler chefs, car un seul est votre chef, c’est le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
Suivant les traductions, le mot Rabbi, qui est le terme que les Juifs utilisaient pour qualifier leurs enseignants, est traduit par directeur, maitre, père… Il me semble que la réaction de ces frères et soeurs résulte de ce que trop de conducteurs de l’Église jouissent de leur position, de leur titre, mais qui ne manifeste pas, ou pas suffisamment, le rôle de serviteur indissociable que doit avoir, selon Jésus, tout responsable. Ceux qui les dirigent ne dirigent pas avec la serviette !
« Diriger avec la serviette » définit Jésus et son leadership
L’essentiel des idées qui suivent est emprunté et adapté de Culture Kraft de Rick Sesson et Colin Buckland
La serviette illustre le leadership de Jésus, mais aussi toute sa vie. Ce que Jésus a fait cette nuit-là, dans la chambre haute, symbolise, de façon saisissante, le chemin qu’il a parcouru depuis le Père jusqu’au monde, puis son retour au Père. Jésus a mis de côté ses vêtements, tout comme il avait mis de côté sa gloire au ciel et ses privilèges de Fils de Dieu. Il a lavé les pieds des hommes – un acte de service subalterne – tout comme il est mort de la mort dégradante d’un criminel ordinaire. Lorsque Jésus a fini de leur laver les pieds, il a repris ses vêtements et est retourné à sa place d’honneur. Tout comme il est sorti du tombeau et s’est assis à nouveau avec Dieu le Père. Dans cette chambre haute, le Fils de l’homme s’est dépouillé de ses vêtements. Il s’est mis à genoux et a lavé la terre des pieds de ceux qu’il avait appelés à le suivre, comme marque suprême de toute sa vie et de son leadership.
« Diriger avec la serviette » définit l’autorité positionnelle
L’utilisation de la serviette par Jésus a révélé sa vision, compréhension de l’autorité positionnelle. Si vous préférez, Jésus a montré quelle doit être l’attitude de tous ceux qui occupent une position : pasteur, enseignant, dirigeants, etc.
Laver les pieds est indigne d’un roi. Pierre a été scandalisé par ce que Jésus a fait. – Tu ne me laveras jamais les pieds ! En lavant ses pieds des disciples, Jésus a déconstruit notre concept de position et de hiérarchie. Nous avons l’idée qu’être chef, c’est être respecté, honoré ! En prenant la serviette, Jésus a révélé qu’être Dieu signifie descendre de son trône et se donner pour servir. Juste avant d’entrer à Jérusalem cette semaine-là, Jésus a dit à ses disciples :
Car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude.
Matt 20 : 28
En une phrase, Jésus a renversé nos valeurs.
« Diriger avec la serviette » servir Dieu en servant les autres.
Après leur avoir lavé les pieds, Jésus dit à ses disciples :
Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous avez raison, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres, car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait. En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a envoyé.
Jean 13 : 13 à 16
Si Jésus avait dit : – Maintenant que je vous ai lavé les pieds, à vous de me lavez les pieds ! Nous ferions la queue pour avoir le privilège d’être les premiers à avoir la serviette et la bassine pour laver les pieds de Christ. Jésus nous demande clairement de laver les pieds des autres !
« Diriger avec la serviette » signifie
… croire dans les autres suffisamment pour leur donner l’autorité, les ressources, les moyens, la responsabilité, dont ils ont besoin pour donner le meilleur d’eux-mêmes. Cela signifie créer un environnement suffisamment sûr pour qu’ils osent prendre le risque de tout donner. Même s’ils échouent parfois dans l’exercice de leur don… pour les encourager à risquer à nouveau.
« Diriger avec la serviette » implique
… que je ne dois pas être la source de chaque bonne idée, mais que nous découvrons la vision ensemble. Il s’agit de créer une atmosphère dans laquelle chacun est libre de dire la vérité, en particulier aux dirigeants !
« Diriger avec la serviette » autorise
… les autres à exprimer leur passion. C’est défendre, en privé et en public, ceux qui respectent les principes et ne les détournent pas à leur profit. Cela signifie également traiter chaque personne avec la compréhension sacrée qu’elle est façonnée de manière unique à l’image de son Créateur, pas à la mienne.
« Diriger avec la serviette » c’est permettre
…. aux autres de prendre des décisions et de poursuivre les rêves que Dieu leur a donnés, et c’est célébrer leurs accomplissements.
« Diriger avec la serviette », c’est servir
… ceux que je dirige, non pas pour qu’ils me servent, mais pour qu’ils servent les autres.
« Diriger avec la serviette » implique
… de ne jamais oublier que je suis avant tout et définitivement disciple de Jésus
« Diriger avec la serviette » signe authentique d’humilité
J’ai été touché par le commentaires d’Antoine Nouis. Cet épisode commence par ces mots :
Jésus savait que le Père avait tout remis entre ses mains, qu’il était venu de Dieu et qu’il retournait vers Dieu. Il se leva de table, quitta ses vêtements et prit un linge qu’il mit autour de sa taille.
Jean 13 : 3 & 4.
13 : 3 Au moment où Jésus va poser le signe qui récapitule son ministère, l’évangile rappelle qu’il le fait en parfaite communion avec le Père. Lorsque Jésus lave les pieds de ses disciples, il vient du Père et il va au Père.
Jésus sait que le Père a tout remis entre ses mains : il sait parfaitement qui il est, il peut alors où devenir serviteur. Il faut être grand et n’avoir peur de personne pour s’agenouiller devant son prochain. C’est en tant que Seigneur, et non bien que Seigneur, que Jésus remplit le rôle du serviteur, de l’esclave.
13 : 4 En se défaisant de ses vêtements et en prenant un linge, Jésus prend l’attitude du serviteur jusque dans son habit. Le mot vêtements est au pluriel, ce qui laisse entendre que Jésus est nu, ou presque, comme il le sera sur la croix. Au moment où il devient serviteur, il est vêtu comme un serviteur… Il n’a rien à cacher. Ce n’est que par son dépouillement que son geste échappe au subtil orgueil de celui qui veut montrer son humilité.
13 : 8 Les disciples ne peuvent devenir serviteurs de leur prochain s’ils ne commencent pas par se considérer comme étant servis par le Christ. Ils ne peuvent laver les pieds de leurs prochains s’ils ne se sont pas fait laver leurs propres pieds, sinon leur service sera forcément ambigu.
Antoine Nouis Le Nouveau Testament
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