Cible

Attaqué(e) : comment réagissez-vous ?

Il y a peu un leader a estimé avoir été diffamé par un autre. J’ai été pris à témoin dans leur différent. J’ai été surpris et attristé par la tournure de leur relation qui s’est envenimée, alors qu’il sont amis !

J’ai moi-même été attaqué, – injustement – sur des sujets particulièrement sensibles et très intimes. En particulier alors que mon épouse était hospitalisée en long séjour et que j’étais moi-même extrêmement fragile. Je me souviens encore très précisément du lieu du moment où j’ai entendu ces critiques blessantes, il y a… plus de 35 ans ! Toute la question est comment réagir à des attaques ?

Le principe premier

Je suis, dans ma lecture cursive, dans la première épitre de Pierre. Le principe premier est de ne pas réagir de la mauvaise manière.

Enfin, ayez tous les mêmes pensées et les mêmes sentiments, soyez pleins d’amour fraternel, de compassion, de bienveillance. Ne rendez pas le mal pour le mal, ni l’insulte pour l’insulte ; bénissez au contraire. Vous le savez, c’est à cela que vous avez été appelés afin d’hériter de la bénédiction. 1 Pierre 3 : 8 & 9

La réaction ne peut pas être une défense !

Ne pas rendre le mal pour le mal. Difficile non ? Notre compréhension de la justice associée à nos réactions émotionnelles peuvent nous pousser à nous justifier et à prendre le contre-pied… et même à réagir violemment. Le principe premier énoncé par Pierre me semble bien trop souvent bafoué parmi les chrétiens, en particulier sur les réseaux sociaux. Que de divisions, dans l’Église, entre les oeuvres, parce que des hommes, des femmes, et trop souvent des leaders, n’ont pas choisi de ne pas rendre le mal pour le mal. Toujours convaincus d’avoir choisi la bonne réaction… sauf que celle-ci ne tiens pas face aux principes bibliques. 

Le principe de Christ 

 Lui qui insulté ne rendait pas l’insulte, maltraité ne faisait pas de menaces mais s’en remettait à celui qui juge justement, 1 Pierre 2 : 23

Attaqué, injurié… ni menaces ni réactions, ni argumentaires pseudo-théologiques… Christ s’en est remis à Dieu celui qui juge justement. J’ai choisi cette attitude dans ces situations personnelles que j’évoque plus haut. Et c’est ainsi que j’ai pu demeurer en paix. Et surmonter les accusations, même quand certaines ont mis en question mon leadership et mes convictions profondes. 

Un choix impossible ? 

Laisser une attaque, une remarques, une pique, injustifiées, impunies nous semble inacceptable et injuste pour tout dire. En particulier lorsqu’elle qu’elle provient d’un chrétien d’une collègue d’un frère, d’une sœur ! Vraiment nous devrions nous écraser ? 

Mes amis, ne vous vengez pas vous-mêmes, mais laissez agir la colère de Dieu, car il est écrit : C’est à moi qu’il appartient de faire justice c’est moi qui rendrai à chacun son dû. Romains 12 :19. 

La justice appartient à Dieu seul 

Envisagée dans sa forme finale, la vengeance en tant que jugement prononcé et exécuté nous échappe. L’apôtre, par des mots très forts, nous dit pourquoi nous ne devons pas nous venger aujourd’hui : Laissez agir la colère de Dieu.  Il existe apparemment plusieurs façons de comprendre ces paroles. Elles peuvent vouloir dire que je ne dois pas faire obstacle à Dieu, parce que je ne suis pas comme lui, habilité à exécuter la sanction finale. […] Nous sommes appelés à laisser Dieu prendre toute initiative qu’il juge bonne, sans faire obstruction. Savons-nous comment faire payer quelqu’un ? Savons-nous quelle est la sanction parfaitement juste applicable à l’offense ? […] Nos esprits sont tout simplement incapables de se représenter les crimes cachés que nous avons commis contre Dieu. Si nous pouvions embrasser l’ampleur des offenses d’une seule personne contre Dieu et contre les autres, nous serions déjà saisis de vertige. Sur quelle base nous appuyer pour décider du châtiment qu’une telle personne mérite ? Allender et Longman Le courage d’aller vraiment Edition La Clairière Pages 172 et 173

Faut-il toujours reprendre ?

De nombreuses personnes partagent sans retenue leurs sentiments certaines, après avoir demandé  : Puis-je me permettre d’être franc avec vous ? Elles n’hésitent pas à déverser des flots d’invectives qui jaillissent de l’antre de l’enfer et non du sanctuaire de la beauté. Je défends une conception de l’amour qui vise le bien ultime de l’autre. Il y a des occasions où une remontrance sévère et douloureuse est bonne et nécessaire. La même réprimande, faite à contretemps, risquerait de briser le roseau froissé. Il y a des moments où l’agréable brise de l’encouragement fortifie la décision de vivre pour Dieu. À d’autres moments, l’encouragement peut être mal compris et perçu comme une invitation à aller de l’avant dans une direction pourtant mortelle. C’est pourquoi le mot le plus gentil peut entraîner une confrontation. Aimer quelqu’un, c’est lui offrir ce qu’il y a de meilleur dans sa situation actuelle, ses besoins présents et ses circonstances personnelles. Allender et Logmann Ibid page 165

Qui es-tu pour juger ton frère ?

Nous devons examiner pourquoi, en réalité, nous faisons certaines remarques avec la conviction qu’elles sont parfaitement justifiées. Tim Keller a posté une excellente remarques sur Twitter.

Les désaccords deviennent des conflits mortels lorsque vous passez de signaler à juste titre un mauvais comportement à prétendre avoir la capacité de comprendre complètement les objectifs intérieurs d’une personne, ce que seul Dieu peut faire. T. Keller   

Dieu jugera par Jésus-Christ le comportement secret des hommes. Romains 2 : 16

J’ai parfaitement observé cela dans le conflit auquel je faisais allusion. Le coupable avait dit quelque chose qu’il n’aurait dû dire, sans doute.…. Mais l’offensé lui prétendait discerner bien autre chose. Il a développé des explications hallucinantes sur les problèmes supposés de son offenseur. Comme le souligne Keller, il avait discerné ses objectifs intérieurs… et même plus ! Du coup le conflit aurait pu être mortel. Voilà pourquoi la Parole de Dieu nous enjoint :

1° À aimer… dans tous les cas !

Aimer, c’est ne pas penser d’abord à soi, chercher son propre intérêt, insister sur ses droits.L’amour n’est pas irritable, il ne s’aigrit pas contre les autres. Il n’est pas susceptible.Quand on aime, on ne médite pas le mal et on ne le soupçonne pas chez les autres. Si on subit des torts, on n’en garde pas rancune. 1 Cor 13 : 5 Parole Vivante.

2° À ne pas juger surtout sans connaissances profondes

Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés; ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés; pardonnez et vous serez pardonnés. Luc 6 : 37

Certains pourraient penser que, dans ce cas, il est impossible de dire quelque chose à qui que ce soit. Je ne dis pas cela. Un exemple : un leader de mon entourage, plein de compassion et d’amour envers un couple en crise, lui à écrit un courrier d’exhortation. Malheureusement, ce leader n’avait pas l’écho des deux parties. Plutôt celui d’un des conjoint qui se posait en victime. Du coup ce courrier à été très mal reçu par l’autre qui s’est senti attaquée incomprise. Il m’est déjà arrivé, de tirer des conclusions sur des informations incomplètes et ainsi de juger. Comme  leaders spirituels, nous avons besoin d’informations, de recul, de prières avant de reprendre une personne, avant souligner un mauvais comportement comme le dit Tim Keller. Et surtout de ne pas croire que nous avons la capacité de comprendre chacun en profondeur. L’Esprit doit nous aider à discerner, et nous donner sa sagesse.  

MàJ : Du rôle d’un mentor

Mon collègue et ami Roy King, dont vous pourrez lire les articles ICI et ICI, et ICI à réagit à cet article et m’a écrit : 

Alain, un article plein de sagesse mon ami. J’ai découvert que ce qui m’aide beaucoup est d’avoir un ami très proche pour m’aider à traiter ma réponse à une attaque. J’ai tendance à tout absorber comme si c’était ma faute ou bien à être très défensif à cause de l’erreur commise sur mes objectifs réels. Un bon ami peut m’aider à passer au crible l’attaque et à laisser Dieu m’enseigner et grandir à travers ces circonstances et aussi à décider de la réponse appropriée à l’attaquant.

Il a raison, c’est exactement le rôle d’un mentor qui peut vous aider à gérer votre réaction à la suite d’une attaque. Celui-ci pourra même, dans certaines circonstances, prendre votre défense. À l’exemple de Jésus, qui a pris la défense de ses disciples lorsque les pharisiens les ont attaqués. Merci Roy !

Questions de réflexion 

  • Avez-vous déjà réfléchi à ce qui vous motive à faire une remarque à quelqu’un ?
  • Avez-vous déjà choisi de vous en remettre à Celui qui juge justement ?
  • Avez-vous déjà décidé que la justice appartient à Dieu ?
  • Que pouvez-vous faire, comme leader, pour améliorer certaines de vos relations en souffrance ?

Supportez-vous les uns les autres et, si l’un de vous a une raison de se plaindre d’un autre, pardonnez-vous réciproquement. Tout comme Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. Colossiens 3 : 13

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