Calme et repos

Repos et calme : défis du leader spirituel !

C’est la rentrée !  Pour certains, certaines, d’entres nous. Suivant la partie du monde depuis laquelle vous nous lisez, vos activités n’ont pas changé. Vos difficultés restent les mêmes, et vous n’avez pas eu de vacances. Pour d’autres, c’est la reprise après un temps de vacances… et l’occasion de faire le point et mettre en place de nouvelles dispositions pour leur leadership. 

Comment allez-vous faire face à vos responsabilités ?

À peine la rentrée entamée, l’un de mes mentoré peine à trouver une matinée pour que nous ayons un temps d’écoute et une marche silencieuse. Son emploi du temps est déjà très chargé. Trop ? Un exemple de ce dont je suis de plus en plus convaincu : le ministère des leaders spirituels est tellement affairé que le temps leur manque pour l’essentiel ! La relation personnelle avec Dieu. Or je suis certain que vous êtes d’accord avec cette proposition divine faites à Juda, valable pour chacun de nous :

« C’est dans le retour à moi et le repos que sera votre salut, c’est dans le calme et la confiance que sera votre force», mais vous ne l’avez pas voulu ! Esaïe 30 : 15

Dépendre de Dieu

Israël a toujours éprouvé des difficultés à maintenir sa dépendance à l’égard de la puissance spirituelle invisible de Dieu. Ici Juda est invité à renoncer à sa dépendance de l’Egypte pour s’en remettre totalement à Dieu. Et vous de quoi êtes vous dépendant ? De votre agenda qui commande l’enchainement de vos tâches, de l’accumulation de responsabilités, d’engagements auxquels vous n’avez pas su dire non ? Il semble bien que l’indispensable pour un, une, leader spirituel reconnu est, comme le dit Eugène Peterson d’être affairé ! Être affairé est devenu une seconde nature pour certains. Et vous ?

Si je ne prends pas le temps de satisfaire mes besoins essentiels, je deviens un leader affairé, harcelé, angoissé, geignant et compulsif comme Marthe au lieu d’être contemplatif comme Marie.

Eugène Peterson

Le retour.

Les hommes s’éloignent de Dieu par des pensées spéculatives, par l’anxiété ou par le péché. Revenir, c’est simplement faire confiance. Dans ce texte parallèle nous aide : le « retour » est parallèle à la « confiance ». Cette confiance doit s’exercer surtout par rapport à notre propre chemin dans la vie, aux épreuves et difficultés extérieures que nous rencontrons. Mais sa sphère s’étend bien au-delà. C’est une disposition d’esprit qui couvre toutes choses. L’attitude de confiance, le sentiment de dépendance, l’assurance de l’aide et de l’amour de Dieu sont les secrets de la paix et de la puissance. Vous êtes pécheur ? Ayez confiance. Vous êtes dérouté et ignorant ? Alors faites confiance. Anxieux et harcelé ? Faites confiance. Notez que nous revenons à Dieu par simple confiance, non pas en nous préparant, non pas par notre expiation, mais seulement en ayant confiance en Lui. Bien sûr, les tentations de l’attitude opposée sont nombreuses et grandes. Notez aussi que tout manque de confiance est un éloignement de Dieu. Nous nous éloignons de lui non seulement par le péché, non seulement en le reniant, mais par l’oubli, par le manque de foi. Par négligence ? Par manque de temps pour notre communion avec notre Seigneur ? D’après MacLaren exposition’s

La confiance apporte le repos 

Le « repos » et « la tranquillité » sont traités ici en partie comme des conséquences de la foi, en partie comme des devoirs que nous devons nous efforcer d’accomplir.

1. Voyez comment la confiance en Dieu calme et apaise l’âme. L’exercice même de la communion avec Lui apporte la paix et le repos, dans la mesure où toutes les choses que nous pouvons désirer sont alors possédées. […] La confiance en Dieu apporte le repos de nos mauvaises consciences. Elle apporte le repos de nos propres plans et objectifs. La confiance permet de comprendre le sens de tout ce monde inintelligible. […] Elle nous permet de nous retirer de la diffusion inquiétante de nous-mêmes à travers les futilités terrestres.

2. Remarquez ce que ce repos n’est pas.Il ne signifie pas l’absence de causes de perturbation. Il ne signifie pas l’abnégation de la réflexion préalable. Il ne signifie pas une passivité indolente. MacLaren ibid

Mais vous n’avez pas voulu !

Vous n’avez pas voulu vous laisser persuader de rester chez vous et de ne pas descendre en Égypte ; vous n’avez pas voulu suivre le conseil donné, mais vous avez poursuivi vos propres mesures et méthodes de salut…. Gill’s’ exposition

…  ou de gestion de votre leadership ? Bien sur personne d’entre nous refuse consciemment le retour à Dieu, le repos, le calme fruits de la communion personnelle avec notre Maître. Pourtant : si nous ne choisissons pas intentionnellement de rechercher le silence, l’écoute, de nous arrêter, si la prière est négligée, si nous nous laissons déborder commander par notre emploi du temps… alors c’est comme si nous n’avions pas voulu !

Le silence 

Dans notre société bavarde, particulièrement sur les réseaux sociaux, le silence fait peur. Voyant l’activité de certains leaders spirituels sur ces réseaux, à moins qu’ils n’aient deux vies, je me demande quand et comment ils parviennent à faire silence pour écouter Dieu et se distancer du brouhaha ambiant et de sa pollution.

Comment entretenir le feu intérieur, si on ne ferme pas les portes aux vents extérieurs, pour faire silence ? Si nous ne nous retirons pas pour nous taire et être à l’écoute de la Parole et de l’Esprit ? Parle Seigneur ton serviteur écoute à répété Samuel. Comment écouter sans faire silence, sans nous discipliner à nous soustraire aux multiples sur-sollicitations de notre agenda, de notre cahier de charges, des attentes des autres ? Ne pas faire du silence une discipline prioritaire revient à ne pas vouloir accéder à cette intimité avec Dieu à laquelle Juda était invité.

Protéger la flamme intérieure 

Le silence [et le repos] maintient la chaleur intérieure de la ferveur religieuse. Cette chaleur traduit la vie de l’Esprit-Saint en nous. Le silence permet d’entretenir et de garder vivant en nous le feu divin. […]  La vie de l’Esprit requiert la vigilance en nous. Si nous voulons témoigner de la présence de l’Esprit de Dieu dans le monde, nous devons tout particulièrement entretenir le feu intérieur avec le plus grand soin. Il n’est pas tellement étonnant que de nombreux prêtres [leaders spirituels] soient devenus des enveloppes sans âme, des hommes qui parlent beaucoup et partagent quantité d’expériences, mais en qui le feu de ‘Esprit de Dieu est éteint, et qui n’expriment guère plus que d’insignifiantes idées ou de plats sentiments. Il semble parfois que l’abondance de nos paroles soit davantage une expression de notre doute que de notre foi. Tout se passe comme si nous n’étions pas vraiment sûrs que l’Esprit de Dieu puisse toucher le cœur humain : nous croyons devoir parer à son insuffisance, et, avec abondance de mots, convaincre les autres de sa puissance. Mais c’est précisément cette incrédulité bavarde qui éteint le feu. Notre première et principale tâche est d’entretenir fidèlement le feu intérieur pour qu’il puisse offrir chaleur et lumière aux voyageurs égarés, en cas de réelle nécessité.  Henri Nouwen Le chemin du désert Ed Cerf page 58 à 60

Voici donc une chaîne d’or dont les extrémités sont attachées au Trône et qui encercle nos pauvres cœurs. Confiants, nous serons en repos et en sécurité. En repos et en sécurité, nous serons forts. Si nous nous lions à Dieu par la foi, Dieu fera jaillir en nous son énergie mystérieuse, et sa force sera  libérée dans notre faiblesse. MacLaren’s exposition ibid

Dans le calme ; en s’asseyant tranquillement, et en calmant ses propres esprits. Dans la confiance, c’est-à-dire en vous reposant à juste titre sur moi et sur mes promesses pour votre délivrance.  Matthew Poole

Questions 

  • Quelle règle de vie avez-vous pour arrêter la course ?
  • Comment faites vous silence pour entretenir le feu intérieur ?
  • La Parole, vous en nourrissez vous personnellement ou la travaillé vous seulement lorsque vous préparez vos prédications, pour nourrir les autres ?
  • Comment rechargez-vous vos 5 réservoirs ? Lisez les articles suivants.

Les cinq réservoirs 1er partie 

Les cinq réservoirs 2eme partie

Votre réservoir émotionnel

Conclusion

 Personne ne dira : – Je refuse de revenir à Dieu, pour trouver le repos le calme la confiance indispensables à mon ministère de leader spirituel ! Mais ne pas prendre le temps, d’arrêter la course de faire silence, de revenir à Dieu, est une forme de refus. Ne pas réagir à la tyrannie des exigences est une forme de renoncement à l’invitation de Dieu.

Comment conduire le troupeau près des eaux paisibles si moi-même je suis dans une agitation perpétuelle ? Comment convaincre quelqu’un de vivre par la foi et non par les œuvres si je jongle constamment avec mon emploi du temps pour tout caser ?

Eugène Peterson 

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