Préparer la nouvelle génération, opportunité du mentorat

Préparer la nouvelle génération… pertinence du mentorat

Pistes et réflexion proposées par le Mouvement de Lausanne

Il y a peu, un enseignant d’une école biblique me demandait : « Comment mobiliser la génération Z ? » Spontanément, j’ai pensé à son immense besoin d’accompagnement et à l’opportunité qu’offre le mentorat ! Cet article fait la synthèse de plusieurs réflexions développées par le mouvement de Lausanne, alors que se tient son quatrième congrès Séoul 2024. Voici donc quelques réflexions : Préparer la nouvelle génération… pertinence du mentorat

Le besoin

Dans le monde entier, nous rencontrons des services chrétiens dynamiques auprès de la jeunesse. De nombreuses ressources ont été développées pour former et éduquer les jeunes générations. Pourtant, il semble que les jeunes soient réticents à s’engager dans le travail de l’Église.

Dans le rapport « Analyse des appels à l’écoute de Lausanne 4 », Atteindre les jeunes générations, est identifié comme l’une des lacunes les plus importantes pour l’accomplissement du mandat missionnaire. […] Le rapport souligne systématiquement que l’Église mondiale n’a pas suffisamment interagi avec les jeunes générations. Il y a un besoin urgent d’évangéliser et de faire des disciples parmi les jeunes, ainsi que d’impliquer les jeunes générations dans les conversations sur le leadership.

Préparer la nouvelle génération, un défi de plus en plus pressant

Un changement indéniable est en cours au sein de la jeune génération. Dans un monde où la vie est saturée par les médias sociaux et où la valeur d’une personne est mesurée en « j’aime » et « vues », un changement s’est opéré dans la vision que l’on a de soi, de ses objectifs et de sa compréhension de notre monde. […]

Alors que les Milléniaux et la génération Z constituent la génération la plus avancée technologiquement et la plus connectée virtuellement que le monde ait jamais connue, la recherche révèle que la jeune génération a besoin de notre aide et de notre attention, et qu’elle se sent désespérément perdue et seule.

Une étude menée par l’université de Californie à Los Angeles, qui montre que les membres de la génération Z sont ceux qui se placent tout en haut sur l’échelle de la solitude. La pandémie a exacerbé ces sentiments de solitude, en isolant les gens et en accentuant la rupture des interactions sociales. […]

Les membres de la génération Z ont rarement une interaction sociale significative au cours de la semaine. Le suicide affiche des tendances alarmantes (en hausse de 33 % au cours des 23 dernières années) et l’incidence des maladies mentales telles que la dépression et l’anxiété augmente rapidement. Selon l’OMS, 51 % de la population est aujourd’hui confrontée à des problèmes de santé mentale. […]

Partout dans le monde, les jeunes générations prennent leurs distances d’avec la communauté ecclésiale. L’augmentation du coût de la vie les oblige à plus d’heures de travail, ce qui ne leur laisse que peu de temps pour s’engager dans l’Église. De plus, les cultures des jeunes générations, qui évoluent et changent rapidement, peinent à trouver un terrain d’entente avec la culture ecclésiale existante.

La culture ecclésiale classique semble moins tolérante et moins bienveillante à l’égard des besoins et des difficultés de la jeune génération, ce qui a pour conséquence que toute une génération a perdu confiance dans l’Église. Les tentatives de l’Église pour attirer la jeune génération en son sein échouent parce qu’elle n’est pas prête ou qu’elle n’a pas la volonté de former intentionnellement des disciples et des mentors sur une base individuelle – ce dont cette génération a désespérément besoin et à quoi elle aspire.

Une immense opportunité

Bien que ces générations soient parmi les plus solitaires et les plus déprimées, et qu’elles aient d’énormes besoins en matière de santé mentale, elles regorgent de potentiel.

Les Milléniaux et les membres de la génération Z sont motivés par de bonnes causes. Ce qui brise le cœur de Dieu, brise aussi le leur. Ils aspirent à la justice et à l’équité dans le monde et veulent s’attaquer aux grands problèmes de la société. En outre, grâce à l’accès à l’internet et à une pléthore d’informations, cette génération est très instruite et bien informée.

Les Milléniaux et les membres de la génération Z ont des connaissances à la fois vastes et approfondies. Ils sont désireux de s’engager dans des carrières qui correspondent à leurs passions, plutôt que d’être enfermés dans un emploi de bureau routinier. Leur cœur est tourné vers le bénévolat, la communauté et la philanthropie.

L’Église est face à l’énorme opportunité d’exploiter ce potentiel et de former ces cœurs pour qu’ils s’alignent sur l’Évangile et les causes du Royaume. Elle doit être simplement disponible pour fournir des connexions significatives et un mentorat intentionnel. Le plus grand cadeau que l’Église puisse offrir à une génération affamée de liens humains, c’est la relation. Comme le souligne le Dr. Sam Kim : « Nous n’avons pas besoin de dispositifs missiologiques plus innovants ou plus cool pour atteindre la jeune génération ; ce dont nous avons besoin, c’est de revenir à la simplicité. »

Nous devons former les Milléniaux et la génération Z intentionnellement. Si nous ne le faisons pas, nous laisserons derrière nous une génération qui pourra accomplir beaucoup de bien dans le monde, mais qui ne connaîtra jamais Dieu parce qu’on ne lui aura jamais appris à se connecter à lui.

Voici quelques-uns des principaux attributs que nous cherchons à modeler pour les jeunes dirigeants :

Modélisation et pertinence du mentorat

  • Montrer l’exemple ;
  • Parler avec les autres, les écouter, apprendre à se connaître réellement ;
  • Offrir un environnement stimulant (à la fois collaboratif et créatif) ;
  • Respecter leur compréhension ;
  • Fournir des conseils pour parvenir à plus de raison d’être et de sens ;
  • Être un coach ;
  • Tirer parti de la technologie : apprécier la capacité à faire plusieurs choses à la fois et apprendre à le faire bien ;
  • Favoriser une culture de l’innovation ;
  • Soutenir la passion pour la responsabilité sociale et l’esprit d’entreprise ;
  • Apprécier l’univers de l’autre ;
  • Expliquer le « pourquoi » des décisions et de la stratégie ;
  • Promouvoir un environnement ouvert, honnête, authentique, direct et transparent ;S’adapter aux styles de travail et aux espaces de travail ouverts ;
  • Accueillir la différence, les motivations et les attitudes ;
  • Faire des retours d’information réguliers et permettre à chacun de s’exprimer. 

Extraits de Faire participer les jeunes générations au travail de l’Église

Victor Lee est président du Collège biblique de Malaisie depuis janvier 2017. Il est également membre du comité exécutif des Assemblées de Dieu de Malaisie et membre du conseil de la National Evangelical Christian Fellowship (NECF) de Malaisie. Il est titulaire d’un doctorat en théologie de l’université d’Aberdeen, en Écosse. Il est actuellement membre actif de la First Assembly of God, à Kuala Lumpur, avec sa femme Vicky Teng et leurs deux enfants, Wallace et Wilma.

Et vous ?

Vous êtes leaders spirituels, alors vous savez que s’engager dans la formation de disciples, dans la formation de leaders demande du temps. Or, parce que les leaders spirituels d’aujourd’hui en manquent cruellement. J’observe cela partout autour de moi. Ma femme, inconditionnelle de la formation de disciples, consacre parfois 15 semaines de suite à des rendez-vous, de plus d’une heure, dans une relation personnelle d’accompagnement. Celle-ci peut parfois déboucher sur d’autres questions qu’ont ceux qu’elle forme. Et parfois conduire vers une relation mentorale. Etes-vous prêt à vous engager de la bonne manière, et consacrer de temps. Quelques enseignements, quelques prédications, de très bons livres ne répondront ni à l’urgence de la mission, ni à l’appel et aux besoins des jeunes générations. Mais les relations spirituelles ; oui !

C’est pourquoi le plus grand cadeau que nous puissions encore faire aux autres en dehors de l’éternité est notre temps. Le temps est précieux, car c’est le seul bien que nous ne pourrons jamais récupérer. Ainsi, prendre intentionnellement le temps de boire un café ou de partager un repas chaud avec un ami est encore aujourd’hui, comme à l’époque de Jésus, le témoignage le plus efficace de l’Évangile. Cela peut sembler peu à première vue, mais si nous pratiquons constamment une hospitalité centrée sur l’Évangile, nous verrons un jour, de l’autre côté du ciel, que nous avons touché et changé l’éternité, à notre grande surprise et pour notre plus grand plaisir. Sam D. Kim

Pour aller plus loin :

Faire participer les jeunes générations au travail de l’Église. Victor Lee

Engaging an Emerging Generation of Global Mission Leader 

La crise du leadership et les « super poules » !

Bien passer le témoin en Afrique… et ailleurs !

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