Leaders : prenez-vous soin de votre épouse ?

La position d’épouse de leader est souvent très difficile, quand elle n’est pas intenable. Il n’est probablement pas inutile de poser cette question : Leaders : prenez-vous soin de votre de épouse ?

Femmes, soumettez-vous à votre mari comme il convient dans le Seigneur. 19 Maris, aimez votre femme et ne vous aigrissez pas contre elle.

Colossiens 3 : 18 & 19.

Ces versets ont fait couler beaucoup d’encre. Certaines prises de positions, sur les réseaux sociaux en particulier, sont sans nuance, et sans contextualisation. Antoine Nouis a ce commentaire : 

Si je devais réécrire ce verset, je dirais : femmes, respectez votre mari… maris, écoutez votre femme ; ou : femmes, honorez votre mari… maris, chérissez votre femme.

Antoine Nouis

Réalisez-vous qu’elle peut vivre ? 

1. Des relations superficielles dans l’Église. « Personne ne me voit jamais comme une personne à part entière. Je suis la femme du pasteur. « Personne n’essaie de se rapprocher de moi « .

2. Un pasteur/mari très occupé. « Mon mari est en permanence sur le qui-vive. Je n’ai que les restes. »

3. Des membres de l’église méchants. « Je crois que je me suis isolée dans une certaine mesure. Je ne veux plus entendre ces choses horribles qu’ils disent sur mon mari et moi ».

4. Un canal pour les plaintes concernant son mari. « La semaine dernière, quelqu’un m’a dit que sa famille quittait l’église parce que mon mari est un mauvais prédicateur. Ont-ils la moindre idée de ce que je ressens ? »

5. Confiance brisée. « J’ai renoncé à me rapprocher des membres de l’Église. Je pensais avoir une amie proche jusqu’à ce que je découvre qu’elle partageait tout ce que je lui disais. Cela m’a tué émotionnellement. »

6. Déménagements fréquents.  » J’ai peur de me rapprocher de qui que ce soit maintenant. » Chaque fois que je développe une relation proche, nous déménageons à nouveau. »

7. Considéré comme une personne de seconde zone. « Un membre de l’église m’a présentée à un invité qui visitait l’église en disant que je n’étais que la femme du pasteur .»

8. Absence de soutien. « J’ai entendu dire que certaines épouses ont des groupes de soutien qui les aident vraiment. Je n’ai jamais réussi à en trouver un. »

9. Pas de soirées en amoureux. « Je ne me souviens pas de la dernière fois où mon mari et moi avons passé une soirée ensemble. »

10. Plaintes au sujet des enfants. « Je n’essaie vraiment plus de me rapprocher des membres de l’église. J’en ai assez que beaucoup d’entre eux me disent à quel point nos enfants devraient être parfaits. »

11. Le mari ne donne pas la priorité à sa femme. « Franchement, l’église est comme une maîtresse pour mon mari. Il m’a abandonnée pour quelqu’un d’autre. »

12. Difficultés financières. « Mon mari gagne beaucoup moins que la plupart des membres. Je ne peux tout simplement pas me permettre de faire les choses qu’ils font en société. » 

Si de nombreuses femmes de pasteurs [leaders spirituels] reconnaissent que leur rôle est une bénédiction, beaucoup souffrent d’une grande solitude. Les paroles que j’ai entendues de ces femmes m’ont incité à prier plus intentionnellement pour elles. Thomas

S. Reiner 

Seulement une aide ?

Votre épouse n’est pas un appendice de votre ministère. Elle peut avoir des opinions politiques, sociales et bibliques différentes des vôtres. Voyez-vous cela comme une menace pour votre ministère ? Permettez-lui d’être ce qu’elle est. Vous serez peut-être surpris et ravi de découvrir à quel point elle est différente de ce que vous supposiez.

Elle a aussi une vocation

De nombreuses femmes considèrent l’appel de leur mari comme un appel commun. Après des années de service dans le ministère pastoral, certaines femmes avouent un sentiment de perte. Parfois de ne même pas se connaître elles-mêmes. Elles ont été trop occupées à servir là où c’était nécessaire.

Après avoir longtemps engagé dans la même oeuvre, chacun avec des responsabilités différentes, ma femme a connu une période difficile. Elle m’accompagnait lors de mes déplacements, mais ne trouvait pas sa place. Cependant, je l’ai toujours encouragé à avoir un ministère distinct du mien. Précisément parce que Dieu a un appel pour elle, et pour lui éviter de vivre et de servir Dieu « par procuration », au travers de mon ministère. Elle entreprit une formation à la relation d’aide. Pas toujours facile pour elle, mais je l’ai constamment soutenue. Aujourd’hui, elle a trouvé sa place. Le Seigneur la conduite. Notre relation de couple a très largement profité de son évolution et de tout son enrichissement personnelle. 

Etes-vous « supporter » du ministère de votre épouse ?

Je le suis du ministère de ma femme. Je dois m’effacer par moment. Me « bouger » pour faciliter le sien. Un jour, j’ai réalisé que pour un homme, il est très facile d’être égoïste. Il suffit de ne rein faire ! Je connais plusieurs épouses qui ont un véritable ministère, pour lesquelles le mari n’a aucune considération. Je ne traite pas ici de la question controversée du « ministère féminin » mais, par exemple, d’un ministère de relations d’aide ou de faiseuse de disciples, comme celui de ma femme. Mais quelle souffrance pour ces femmes de Dieu qui persévèrent dans la solitude à servir Dieu et aimer les autres.

Prenez soin de votre épouse

Kent Hugues donne judicieusement une courte liste de conseils : 1° Parlez avec elle. 2° Passez du temps avec elle. 3° Priez régulièrement pour et avec elle. 4° Partagez ses intérêts. 5° Offrez-lui régulièrement un cadeau. Cette courte liste est sans doute bien plus efficace que bien des discours théologiquement  étayés ! La pratique est de loin supérieure à la théorie. Voici ce que j’ai expérimenté.

A – Ecoutez-la

J’aime le commentaires de A. Nouis : « Maris, écoutez votre femme. » Franchement ,il nous faut admettre que ce n’est pas si facile. Nous avons tous de la patience, de la disponibilité pour les autres plus que pour votre propre famille. Maris, nous aurions besoin de vider notre sac arrivés à la maison, et tellement de choses à raconter. J’ai réalisé cela lorsque je voyageais régulièrement en Afrique. J’avais le plus souvent vécu des choses formidables. À la maison, ma femme avait parfois vécu des choses plus difficiles, des moments de solitude, des moment d’attaques spirituelles, des petits soucis domestiques. Et moi, de retour à la maison, je voulais vider ma valise, lui montrer ce que je lui avais acheter…. Parfois cela a été source de tension et de frustrations. J’ai compris qu’il fallait un sas, un temps entre-deux, avant mon retour à la maison. Aussi, depuis, quand je rentre de voyage, en descendant du train, souvent après une nuit dans l’avion, nous allons directement au restaurant, manger ensemble. Et je sais que ce temps doit être consacré à l’écouter, un temps où elle puisse vider son sac. C’est juste un exemple de ce que nous devons mettre en place intentionnellement, mes frères, pour écouter notre épouse !   

B – Partagez sincèrement avec elle

Vous n’êtes pas « au-dessus » de votre épouse. Vous ne valez pas plus qu’elle. Cette notion d’égalité est au coeur de la volonté de Dieu depuis la création, Dieu a fait l’homme et la femme à son image ! L’exemple de Jésus dans ses rapport avec les femmes, les exhortations de Paul, vont dans le même sens. Alors faites lui confiance, partagez-lui vos combats, votre vulnérabilité, vos faiblesses. En particulier, comment le Seigneur vous parle, vous dirige et vous conduit. Combien d’épouses sont mises devant le fait accompli de décisions unilatérale de leur mari ? Alors qu’ils auraient pu faire de leur épouse, une partenaire, « une aide semblable à lui ! » Nos partages, a des moments parfois inattendus, lors d’un voyage en voiture, dans la cuisine… nous permettent, ma femme et moi, de discerner ce que Dieu fait et veut faire, dans notre vie à chacun comme dans notre couple.  

C – Valorisez votre épouse, aussi devant les autres 

Lorsque nous nous déplaçons ensemble, presque toujours les gens s’intéresse à mon ministère. Ma femme m’a dit à plusieurs reprises que chaque fois que nous étions invités elle devait entendre les mêmes choses. Il est vrai que je suis toujours enthousiaste pour partager ! Mais j’ai du changer d’attitude. Offrir dans ces conversations l’opportunité à ma femme de partager ce qu’elle vit, son propre ministère. J’ai appris à dire à certains : – Sur cette question, ma femme est bien plus qualifiée que moi tu devrais lui demander son avis. Je dois veiller à cela constamment. Mais il ne suffit pas de dire Ma femme est la plus belle  (Relisez l’article) pour l’avoir honorée ou valorisée. Soyez intentionnel, chercher ces occasions de manifester la valeur qu’a votre épouse à vos yeux. Ce sera encore mieux que de citer Proverbes 31 !  

Une dernière pensée…

… plus vous montrerez votre attachement à votre épouse, plus elle sera respectée dans l’église. Les autres sauront qu’ils peuvent pas se permettre de la critiquer, de médire à son encontre ou de faire comme si elle n’existait pas ! Ce message de l’importance, de la valeur, de l’attachement à votre épouse est important pour les autres. Il est probable qu’il évitera aussi des malentendus dans vos relations féminines. C’est en tous cas mon expérience ! 

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