Leader : huit conseils pour sortir de l’isolement -

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Il est évident que l’isolement dans le ministère est un grand danger pour les leaders spirituels. Celui-ci est bien souvent induit par le ministère lui-même. Mais aussi parfois par l’entourage du responsable. Voici huit conseils donnés par Paul David Tripp pour éviter la solitude non désirée. Ils s’adressent à des pasteurs, mais vous pouvez remplacer ce terme chaque fois par leader spirituel, pour actualiser l’article avec votre engagement au service du divin Maître.

1 – Invitez votre pasteur à se joindre à un petit groupe dirigé par un autre animateur.

C’est un moyen simple et très efficace de permettre à un petit groupe de gens d’apprendre à connaître leur pasteur, de le voir dans un cadre plus naturel et de constater les domaines de sa vie où il a besoin d’exhortation et de prière. Les pasteurs qui le font ont tous témoigné de l’avantage spirituel qu’ils en retirent.

2 – Pasteur, recherchez en tout temps un mentor plus mature que vous.

Assurez-vous d’être suivi en même temps que vous suivez les autres. Recherchez un homme mature et fiable à qui vous pourrez ouvrir votre coeur. Efforcez-vous de construire un lien solide de confiance avec cette personne. Engagez-vous à rechercher un tel soutien dans votre entourage. Rencontrez cette personne aussi souvent que possible. Partagez-lui vos luttes et ayez l’humilité d’écouter lorsqu’on vous parle de façon pastorale.

3 – Organisez des rencontres pour les femmes de pasteurs

À l’Église Tenth Presbyterian, où j’ai exercé mon ministère ces quelques dernières années, une réunion mensuelle est organisée pour les femmes de tous les pasteurs. Le mot d’ordre lors de ces réunions est le suivant : « Ce qui est dit ici reste ici. » Cette réunion est principalement consacrée aux échanges entre ces femmes, suivi d’un temps appréciable de prière pour chacune. En plus d’être une aide et une protection fantastiques pour chacune d’elles, ces réunions leur procurent encouragement et direction pour exhorter leur mari avec plus de hardiesse et de sagesse. Ce petit groupe est sans doute le plus efficace de notre l’Église. Si votre Église est petite et n’a qu’un seul pasteur, essayez d’organiser quelque chose de similaire en regroupant les femmes de plusieurs Églises.

4 – Pasteur, engagez-vous à faire preuve d’une ouverture appropriée dans votre prédication.

Il y a bien sûr des luttes que vous ne devriez pas partager dans un contexte public de ministère, mais il y en a plusieurs que vous pouvez partager. Ces illustrations sont non seulement les plus efficaces concernant l’importance et le caractère pratique des vérités que vous exposez, mais elle rappelle également aux gens que, comme eux, vous avez besoin de la grâce qui délivre, pardonne et fortifie. Bien sûr, les gens ne vous regarderont plus en affirmant : « J’aimerais être comme mon pasteur. » Cependant, vous leur offrez plutôt une vision de la gloire d’un Christ toujours présent, qu’ils peuvent observer dans votre vie. Vous cesserez d’être une toile qu’ils admirent et deviendrez une fenêtre qui donne sur Celui qui est votre espoir et le leur. Je suis impressionné chaque fois du nombre de personnes qui affirment avoir prié pour moi après m’avoir entendu partager un détail personnel dans ma prédication.

Rencontrez votre mentor aussi souvent que possible. Partagez-lui vos luttes et ayez l’humilité d’écouter lorsqu’on vous parle de façon pastorale.
Paul David Tripp

5 – Assurez-vous que votre pasteur et sa famille sont souvent invités chez d’autres familles de l’Église.

Ne laissez pas votre pasteur et sa famille vivre dans l’isolement. Encouragez les membres de l’Église à les inviter à un barbecue ou à se baigner dans leur piscine. Invitez-les à regarder un match de séries ou à goûter à un met qui constitue une tradition culinaire dans votre famille depuis des générations. Invitez le pasteur et sa femme au restaurant. Invitez-le au golf ou à la pêche avec un groupe d’hommes qui pratique régulièrement ces sports. Sortez le pasteur et sa famille de leur cachette et invitez-les à prendre part à des événements où ils peuvent relaxer et être aussi ordinaires que possible.

6 – Assurez-vous que la femme de votre pasteur a des contacts fréquents avec une mentore.

Toute femme de pasteur a besoin d’une personne mature et digne de confiance qu’elle peut appeler spontanément pour recevoir de l’aide. Une telle femme doit être discrète concernant les sujets délicats qui lui peuvent lui être confiés. Elle doit se rendre disponible en tout temps, dans la mesure du possible.

7 – Assurez-vous que votre pasteur et sa femme sont en mesure de s’offrir des sorties et des week-ends en tête-à-tête.

Veillez à ce que l’affairement lié à la vie familiale et aux exigences interminables du ministère n’empêchent pas votre pasteur et sa femme d’accorder l’attention nécessaire à leur vie de couple. Faites tout ce que vous pouvez pour offrir à votre pasteur et à sa femme l’aide, le temps et les ressources dont ils ont besoin pour sortir de la maison régulièrement ou pour partir ensemble une fin de semaine, aussi souvent que possible. Ne permettez pas à votre pasteur et à sa femme d’imaginer que les disparités entre la vie de famille et le ministère sont acceptables et inévitables. Assurez-vous de toujours mettre à leur disposition l’aide nécessaire pour qu’ils accordent à leur relation tout le soin et l’investissement qu’elle requiert.

8 – Assurez-vous que le pasteur, sa femme et sa famille disposent toujours d’une aide en « counseling » [accompagnement spirituel ou relation d’aide ].

Dès le départ, assurez à votre pasteur qu’il y aura toujours des ressources à sa portée quand il en aura besoin. Pasteur, soyez honnête concernant l’état de votre coeur et recherchez rapidement et volontairement de l’aide en cas de besoin. Vous vous dites peut-être qu’il est normal de vivre dans l’isolement, que c’est le devoir rattaché à votre appel. Qui vous connaît suffisamment pour vous parler franchement lorsque vous en avez besoin ? Qui veille à vous protéger contre vous-mêmes? Le corps de Christ vous voit-il tel que vous êtes réellement ? Si oui, à quel point ? La culture de votre Église vous permet-elle de confesser librement vos péchés? Craignez-vous l’ouverture dans le cadre du ministère public? Votre femme expérimente-t-elle la tristesse de constater des incohérences entre l’homme public et l’homme privé ?

Je souhaite que parmi les hommes qui sont appelés à nous diriger, il y en ait de moins en moins qui vivent dans l’isolement et à l’écart du corps de Christ. Qu’un nombre toujours plus grand de pasteurs soit prêt à être des modèles de tendresse et d’humilité, à la fois dans leur vie privée et publique : autant par leur besoin d’être transformé que par la puissance transformatrice de la grâce du Seigneur Jésus-Christ.