Le réveil : tu y crois ? 1-2

Question 

Crois-tu encore au réveil comme on l’entend aujourd’hui ? Avec plusieurs pasteurs de ma génération, de différentes familles d’églises, on en parlait la semaine dernière et on se sentait désabusés….voir abusés à ce propos ? Nous croyons moins au réveil de masse, qu’ à un réveil personnel qui porte ses fruits progressivement. Nous sommes moins dans une logique utopiste des revivalistes : la nation entière sera sauvée ! Joël

Cher Joël

Je te propose de répondre aux deux volets de ta question par deux articles. Comme toi, je crois au réveil personnel. Je crois aussi au réveil de masse, comme tu l’écris. Tu comprendras pourquoi.

Je suis un fruit du Réveil de l’Afrique de l’Est, 

Ce réveil qui a marqué plusieurs pays dans les années 1930. On part en voyage ? 

Le mois de septembre 1929 a été un mois très difficile pour le Dr Joe Church, missionnaire dans le petit pays d’Afrique de l’Est qu’est le Rwanda. Le pays vient de connaître la plus terrible des famines. Sa fiancée est malade en Grande-Bretagne. Il craignait qu’elle ne soit pas jugée apte au service missionnaire en Afrique. Il venait d’échouer à son premier examen de langue. Épuisé et découragé, il décide de faire une pause à Kampala, la capitale de l’Ouganda voisin. Le dimanche matin, Joe Church se rend à la cathédrale. A l’extérieur, un Africain se tient debout près de sa moto. Il s’appelle Simeoni Nsibambi. – Il y a quelque chose qui manque en moi et dans l’église ougandaise. Pouvez-vous dire ce que c’est ? demande Simeoni à Joe. Les deux hommes vont passer deux jours à étudier la Bible et à prier ensemble. Dans une lettre Joe écrira : – Rien ne peut empêcher un véritable déversement du Saint-Esprit au Rwanda, si ce n’est notre propre manque de sanctification. Les deux hommes ont été transformés et Joe est retourné au Rwanda comme une nouvelle personne. Immédiatement, des conversions ont commencé à avoir lieu, et les chrétiens ont commencé à confesser leurs fautes et leurs ressentiments les uns aux autres. Le pardon a été expérimenté et les relations brisées ont été restaurées.

https://redeemtv.com/magazine/article/new-dawn-in-east-africa

Roy Hession…

… a été lui-même transformé par ce Réveil, a eu une influence très forte sur ma vie. Et celle de nombreux leaders ; les fondateurs de la mission FPC Nicolas Kessely, Daniel Herrmann, Mike Evans, et G. Werwer fondateur de Opération Mobilisation. Roy a été l’un de mes mentors.. Voici 5 points clé dont j’ai réalisé l’importance. Ils ont été au coeur de ce Réveil de l’Afrique de l’Est. Ils définissent l’essentiel du réveil personnel.

1 – La centralité de Christ crucifié

Bien sûr c’est la caractéristique dominante d’une vie centrée sur la croix. Tu te souviens de ce que Jésus a dit dans le verset juste avant Jean 3 : 16

 Et tout comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut aussi que le Fils de l’homme soit élevé afin que quiconque croit en lui [ne périsse pas mais qu’il] ait la vie éternelle.

Jean 3 : 15

À quel épisode de l’histoire d’Israël Jésus faisait-il allusion ?

Moïse fit un serpent en bronze et le plaça sur une perche. Toute personne qui avait été mordue par un serpent et regardait le serpent en bronze avait la vie sauve.

Nombres 21 : 9

Un des leitmotivs du Réveil de l’Afrique de l’Est était : Il y a de la vie pour un regard sur le Crucifié  – Regardez ! Regardez ! Regardez et vivez. 

Joe Church a écrit :

Je crois qu’Il nous dit ces mots très intimes : – Me vois-tu là, suspendu à la croix ? Je meurt comme l’Agneau, immolé pour le péché du monde. Pourtant, j’étais un Roi, je venais du ciel. Peux-tu voir ma couronne, alors que je suis mort pour toi ? Mais c’était une couronne d’épines. Peux-tu voir mon trône ? Oui, mais mon trône est une croix. Peux-tu voir mon titre ? Roi des Juifs. Mais peux-tu voir tout cela, et rester aveugle ? 

Dieu n’a pas éliminé les serpents. Mais celui qui regardait au serpent d’airain avait la vie sauve. Le péché est présent, mais nous pouvons regarder à Christ chaque fois que vous sommes mordus. Le Christ crucifié est au coeur de notre foi, de notre vie. Il n’y a pas de réveil, pas de vie centrée sur la croix sans Jésus-Christ crucifié. De plus : nous devons prêcher le Christ crucifié sans compromis !

Ibid J Church.

2 –  L’importance de la repentance continue

J’ai mentionné G. Werwer. C’est de lui que j’ai retenu une clé de ce Réve. Tu peux lire mon expérience ICI. Revenir à la croix, revenir à Dieu est tout l’enjeu de notre vie alignée au caractère de Christ.

Le fils prodigue ? C’est une histoire de retour. Je saisis l’importance qu’il y a à retourner sans cesse. Ma vie dérive loin de Dieu. Je dois retourner. Mon cœur s’éloigne de mon premier amour. Je dois retourner. Mon esprit poursuit des images bizarres. Je dois retourner. Retourner est le combat d’une vie. Dieu n’exige pas la pureté du cœur pour nous ouvrir les bras. Même si nous retournons à lui parce que nous n’avons pas trouvé le bonheur en suivant nos désirs, Dieu nous prend chez lui.  Même si nous retournons parce que le fait d’être chrétien nous apporte plus de paix que d’être païen , Dieu nous reçoit. Même si nous retournons parce que nos péchés ne nous ont pas apporté toute la satisfaction que nous en attendions, Dieu nous accueille. Même si nous retournons parce que nous ne pourrons pas nous en sortir tour seuls, Dieu nous attend. L’amour de Dieu n’exige pas d’explications sur les motifs de notre retour. Dieu est heureux de nous voir à la maison et veut nous donner tout ce que nous voulons, simplement parce que nous sommes à la maison.

Henri Nouwen

Je ne suis pas sûr que nous nous rendions compte de toutes ces occasions ou le Saint-Esprit nous invite à revenir à Christ durant une seule journée. Roy a écrit un livre que, j’espère que tu as lu : Le Chemin du calvaire. C’est ce chemin de retour à la maison, le chemin du simple regard à la croix que nous devons emprunter de manière continue.

3- Marcher dans la lumière de l’Esprit-Saint

Rappelle toi 1 Jean 1 : 7. Nous ne comprenons, discernons notre péché qu’en étant proche de Dieu. Jésus a indiqué que le rôle du SE est de nous convaincre de péché de justice de jugement. Mais  le Saint-Esprit ne hurle jamais.

C’est lui qui murmure à mon oreille, qui toc à la porte de mon cœur et qui me dit :

– Alain je n’aime pas ce que tu as dit de ce frère ou de cette sœur. En fait dans tes paroles il y avait de la critique. Tu as caché la réalité de ce qu’il y a dans ton cœur en disant  – Je ne dis pas cela pour critiquer… Mais pour moi, Saint-Esprit, tu sais que mon rôle est de défendre les intérêts de Dieu dans ta vie, pour moi c’était de la critique !

Ou, comme l’image proposée par Roy Hession le Saint-esprit  joue le même rôle qu’un   l’arbitre de foot : c’est lui qui siffle les fautes de jeux.

– Pourquoi siffles-tu Seigneur ? – Mais tu le sais très bien !  Alain je n’aime pas comment tu viens de parler à ta femme. Parce que l’amour est patient. Et tu t’es laissé emporter par ta mauvaise humeur. Or j’ai dit dans 1 Cor 13 que l’amour ne s’irrite pas que l’amour est toujours patient. Et tu n’as pas été patient. Tu t’es énervé. Tu peux cacher cela sous des paroles gentilles, mais pour moi c’est un péché.

Comment fait-on au foot quand il y faute ? On revient là où elle a été commise. Je ne peux qu’aller voir Martine, et lui dire pardonne-moi chérie…

 En silence, sans jamais faiblir, le Saint-Esprit projette la lumière de la vérité sur nos pensées et les réactions de notre coeur, les paroles de nos lèvres, et les actes de nos mains. Toute forme d’égocentrisme et de péché est démasquée, quelle que soit la façon dont nous l’enjolivons ou l’expliquons.

Son but  [Le SE] est de détruire les illusions dont nous nous entourons, le monde factice dans lequel nous avons vécu jusqu’alors, et de nous conduire à une connaissance authentique de nous-mêmes. Avant tout, il s’emploie à nous révéler la vérité, car il est l’Esprit de vérité. ll attend de nous une réponse honnête, un « oui, c’est vrai, Seigneur ! » (Mat.15. 27) à tout ce qu’il nous montre sur nous-mêmes, sans rien vouloir excuser ni dissimuler.

R. Hession

Ce n’est qu’en marchant dans la lumière du SE que nous serons toujours plus sensibles au péché. Nous allons découvrir qu’il s’infiltre dans notre vie jusque dans des endroits  où nous l’ignorions totalement auparavant. Nous allons cesser aussi de nous excuser et de nous justifier. Devenir honnêtes. Renoncer à notre manière pharisienne de considérer notre vie spirituelle, ainsi qu’à notre orgueil et à notre réputation. 

4 – Le brisement… notre transformation

J’ai été crucifié avec Christ ; ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; et ce que je vis maintenant dans mon corps, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est donné lui-même pour moi.

Galates 2 : 20

Le brisement c’est mourir à soi-même et à ses propres attitudes.

Roy Hession.

Roy symbolisait le brisement par un petit dessin qui fonctionne en anglais.

Pas Moi mais Christ !

 Être brisé est à la fois l’œuvre de Dieu et la nôtre. Il exerce sa pression, mais nous devons faire le choix… Tout au long de la journée, le choix se présentera à nous de mille façons.

R Hession

Il y a d’autres façon de le formuler, comme celle de Festo Kivengere,  qu’on a appelé le Billy Graham de l’Afrique. Il a été lui aussi artisan du réveil de l’Afrique de l’Est. Il était a entre autre affronté la colère du brutal dictateur Idi Amin en Ouganda.

 Lorsque le moi est sur le trône, il n’est pas à sa place de façon évidente. . . Le réveil commence par une ligne à travers le « moi » qui est au centre, et par sa transformation en une croix. 

Ibid Festo Kivengere.

La plénitude de l’Esprit n’est pas une récompense à notre fidélité, mais le don de Dieu en réponse à notre échec.

Inconnu

5 – Soyez remplis du Saint-Esprit… maintenant

Voici le témoignage de Roy Hession

À un certain moment dans ma vie chrétienne, j’ai connu la défaite et ai été accablé par un sentiment d’échec. Un jour, en feuilletant négligemment un petit carnet de note, je vis deux mots que j’avais griffonnés autrefois« Sois rempli ! » Il m’a semblé autrefois que par ces paroles Dieu s’adressait directement à moi. – Mais Seigneur, j’ai chuté si lamentablement ! – Je sais, mais sois rempli !- Mais pas tout de suite après cet échec, je dois certainement d’abord m’améliorer !  -Absolument pas, sois rempli, et cela maintenant. – Mais comment le puis-je, alors que je me sens si écrasé par mon péché? -Le sang de Jésus purifie de tout péché! Patiemment, le Seigneur reprit encore Sois rempli, maintenant. « Sois rempli, rempli, rempli ! » Voilà la seule réponse que j’obtenais à chaque nouvelle pensée de doute. C’était le denier message auquel je me serais attendu de la part de Dieu ce jour-là. Passer immédiatement de l’abîme le plus profond au sommet le plus élevé me semblait impossible. Mais quand je vis la puissance du sang de Jésus pour me purifier, je ne pus que courber la tête et dire : « Amen Seigneur » en réponse à son commandement, à sa promesse, et recevoir son pardon. Un jour de grandes plénitude.

Roy Hession Soyez rempli du Saint-esprit maintenant 

Ce n’est ni la consécration ni la piété qui qualifie un chrétien pour recevoir la plénitude du Saint-Esprit. Elle n’est pas réservée aux super saints, mais à ceux qui ont fait faillite, aux pécheurs qui ont appris à se repentir et à saisir la puissance instantanée du sang de Jésus pour les purifier parfaitement.

Quelqu’un a dit : La plénitude de l’Esprit n’est pas une récompense à notre fidélité, mais le don de Dieu en réponse à notre échec.

L’Esprit n’a pas été répandu sur les disciples à la fin des Actes, comme apogée et rémunération de leur merveilleux service, mais au début, sur des disciples apeurés, rassemblés derrière des portes verrouillées. Nous n’avons donc pas besoin de lutter pour nous améliorer d’abord, car ce serait chercher le Saint-Esprit. Mais il n’est pas non plus nécessaire de l’attendre. Nous pouvons le recevoir aussitôt que nous sommes prêts à appeler notre péché « péché » et à l’apporter à la croix. Le Saint-Esprit a déjà été donné. C’est aussi ça le réveil.

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