Lisez avant celui-ci le premier article de cette série, pour votre profit.
Beaucoup de leaders chrétiens s’accordent pour dire que la vie d’avant la pandémie, était suractive, débordante de projets et d’obligations. Celle-ci nous obligeait à pratiquer l’exercice difficile de la corde raide dont parle H. Nouwen. Plusieurs avouent tirer leur légitimité du taux de remplissage de leur agenda. Quand ce n’est pas les interventions en public, qui multiplient la popularité, qui finissent par devenir le but ! Ne sommes-nous pas tous exposés à la tentation de la popularité ? Jésus lui l’a été !
Sur une corde raide
Malgré nos efforts pour cultiver l’humilité, la position de leader chrétien nous pousse à donner le meilleur, n’est-ce pas ? Oui mais dans quel but ? Pour glorifier Dieu ou impressionner notre auditoire, et laisser une trace, une empreinte. Le Diable connaît notre point faible. Il a même tenté Jésus sur ce point précis.
Vivre en communauté avec des handicapés mentaux m’a permis de réaliser que j’avais vécu la majeure partie de ma vie comme un funambule essayant de marcher d’un édifice à un autre, sur une corde raide, m’attendant à recevoir des applaudissements après avoir réussi ma tentative sans être tombé ou m’être cassé une jambe.
Au nom de Jésus Éditions Novalis page 45
Faire sensation
L’exposition de certains leaders chrétiens, en particulier sur les réseau sociaux, a de quoi inquiéter. Même et surtout, quand ceux-ci proclament ce que le lisait récemment : Jésus est le seul qui est mort pour vous. moi je ne suis qu’un serviteur inutile qui est dépendant de dieu dans tout. Détachez-vous de C….. Attachez-vous à Jésus-Christ ! Rien de surprenant, lisez plutôt ce qui suit :
La deuxième tentation à laquelle Jésus fut exposé fut précisément celle de faire quelque chose de spectaculaire qui pourrait lui valoir des applaudissements. « Jette-toi en bas du mur du Temple et les anges t’attraperont et te porteront dans leurs bras ». Mt 4, 5-7 . Mais Jésus a refusé de se donner en spectacle. Il n’est pas venu prouver qui il est. Il n’est pas venu marcher sur des charbons ardents, avaler du feu ou mettre sa tête dans la gueule du lion pour démontrer qu’il avait quelque chose de valable à dire. « Ne mets pas le Seigneur ton Dieu à l’épreuve », dit-il.
Ibid 45
Célébrité et héroïsme
Lorsque nous regardons la situation actuelle dans L’Église, on voit bien que cette attitude individualiste est très répandue parmi les ministres. Peu d’entre nous peuvent s’enorgueillir de disposer d’un vaste répertoire d’habiletés. Mais nous avons pour la plupart tendance à penser que, si nous avons quelque chose à montrer, c’est seuls que nous devons le faire. Pourtant, plusieurs d’entre nous pouvons nous sentir comme des funambules tombés de la corde raide parce que nous prenons conscience que nous n’avons jamais eu le pouvoir des milliers de gens. Nous n’avons pas pu faire beaucoup de conversions, nous n’avons pas le talent de créer de belles liturgies, nous ne sommes pas aussi populaires auprès des jeunes, des adultes et des personnes âgées que nous aimerions l’être et nous ne pouvons pas répondre convenablement aux attentes des gens. Mais la plupart d’entre nous sentons encore que nous aurions dû être capables de relever tous ces défis avec succès. La célébrité et l’héroïsme individuel, qui sont des aspects évidents de notre société de compétition, ne sont pas totalement étrangers à L’Église.
Ibid page 46
Pais mes brebis
En contrepoint des tentations de Jésus, qui nous renvoient aux nôtres, leaders chrétiens d’aujourd’hui, Henri Nouwen examine le dialogue entre Jésus et Pierre, pour en dégager les qualités que nous devrons offrir. Lire Jean 21 15 à 20. Après avoir demandé à Pierre à plusieurs reprises « M’aimes-tu ? », Jésus lui confie un ministère. H. Nouwen souligne que ce ministère n’est pas solitaire, mais que les apôtres seront envoyés ensemble, pour un ministère communautaire. Il rappelle également que Jésus a fait cette promesse :
En effet, là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux.
Matthieu 18 : 20.
Servir ensemble
Il m’est difficile d’être fidèle à Jésus lorsque je suis seul. J’ai besoin de la présence de mes frères et soeurs pour prier avec moi, pour discuter avec moi des taches spirituelles à accomplir et me mettre au défi de demeurer pur en esprit, dans mon coeur et dans mon corps. Mais plus important encore, c’est Jésus qui guérit et non pas moi ; Jésus est celui qui dit la parole de vérité pas moi ; Jésus est Seigneur, pas moi. Ceci s’exprime très clairement lorsque nous proclamons ensemble la puissance rédemptrice de Dieu. En effet, chaque fois que nous exerçons le ministère ensemble, il est plus facile pour les gens de reconnaitre que nous n’agissons pas en notre propre nom, mais au nom de notre Seigneur Jésus, Christ a qui nous a envoyés !
Ibid page 48
Pardonné, pardonner
Il demande à Pierre d’être le berger de son troupeau et de prendre soin de ses brebis non pas comme les « professionnels » qui connaissent les problèmes de leurs clients, mais comme des frères et des soeurs vulnérables qui connaissent les autres et sont connus, qui ont soin des autres et dont les autres ont soin, qui pardonnent et qui ont besoin d’être pardonnés, qui aiment et ont besoin aimés. D’une façon ou d’une autre, nous en étions venus à croire qu’un bon leadership requiert une saine distance entre nous et ceux que nous sommes appelés à guider. […] Mais comment une personne peut-elle donner sa vie pour ceux et celles avec qui il ne lui est pas permis d’établir une relation personnelle profonde ? Perdre sa vie demande de partager avec les autres sa foi et ses doutes, ses espoirs et ses déceptions, ses joies et ses tristesses, son courage et ses peurs. Ce sont Ià autant de façons de s’approcher du Dieu de la vie.
Ibid page 50.
Le mystère de notre ministère est que nous avons été appelés à faire en sorte que notre propre amour limité et bien conditionnel serve de porte d’entrée à l’amour inconditionnel et illimité de Dieu.
Ibid page 51
La confession et le pardon
Quelle discipline est requise de la part du leader du futur pour surmonter la tentation de l’héroïsme individuel ? J’aimerais proposer la discipline de la confession et du pardon. […] ils doivent aussi être des personnes toujours prêtes, à admettre leurs propres limites et à demander pardon à ceux à qui ils viennent en aide, La confession et le pardon sont des actions concrètes par lesquelles nous, qui sommes pécheurs, nous pouvons nous aimer les uns les autres. Ibid page 54
Je suis intimement convaincu de la nécessité de la repentance continue selon 1 Jean 1. Lisez cet autre article : Le principe qui a guidé ma vie.
Conclusion
La confession et le pardon sont précisément les disciplines par lesquelles la spiritualisation et les sollicitations charnelles peuvent être évitées et où une vraie incarnation peut être vécue.
Ibid page 55
Par la confession, les pouvoirs des ténèbres peuvent être extirpés de leur isolement charnel et rendus visibles à la communauté. Par le pardon, ils sont dépouillés de leur influence et dissipés pour qu’une nouvelle intégration entre le corps et l’esprit soit rendue possible.
Aujourd’hui, comme mentor, – et accompagnateur spirituel – je me consacre essentiellement à l’accompagnement de leaders chrétiens confirmés ou émergeants, en France et en Afrique. Avec ce blog, j’aspire à partager mes réflexions, mon vécu spirituel, mon expérience de mentor, afin d’encourager les leaders à ressembler toujours d’avantage à Christ. Ce qui est toute mon ambition.