Devrions-nous réapprendre à écouter le Saint-Esprit ?

D’un point de vue spirituel, nous sommes « morts au péché »  et en même temps, toujours pécheurs. Ce en même temps, développé par Paul dans le chapitre 6 de l’épitre aux  Romains, n’est pas toujours bien compris – ou mal expliqué – d’un point de vue théologique. Une formule résume bien ce en même temps : Tu es saint ? Deviens le !  Une question ce pose, pour cela : devrions-nous réapprendre à écouter le Saint-Esprit ?

Je suis convaincu que le Saint-Esprit ne hurle jamais. Au contraire il frappe discrètement à la porte de notre coeur. L’ange déclare à l’Église de Laodicé :

Moi, je reprends et je corrige tous ceux que j’aime. Aie donc du zèle et repens-toi ! 20 Voici, je me tiens à la porte et je frappe.

Apoc. 3 19 & 20.

Savons-nous écouter le Saint-Esprit ? Lui dont c’est le ministère, lorsqu’il nous reprend, lorsqu’il nous interpelle, avec amour, pour nous conduire dans notre transformation à l’image de Christ ? Jésus a été clair :

… je vous l’enverrai [ Le Saint-Esprit ] et, quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement : en ce qui concerne le péché…

Jean 6  : 7b 8 & 9a

Je suis convaincu que le Saint-Esprit nous parle très souvent. À condition que nous soyons disposés à l’écouter. Je suis persuadé que nous pouvons vivre en faisant le contraire, en faisant la sourde oreille. Pourtant, si nous prétendons obéir, alors nous devons commencer par écouter. Étymologiquement obéir vient du latin : prêter l’oreille. D’ailleurs c’est ce que Dieu a répété à Israël :  Ecoute Israël, shema Israël ! Je vous encourage à regarder cette vidéo à propos de Shema/Ecouter.  

Dans les relations

Votre femme vous appelle. Bien sûr vous êtes face à votre Bible. Vous répondez – Qu’est-ce qu’il y a ? Vous sortez de votre bureau. Votre ton reflétait l’impatience, soyez franc, même si elle ne l’a pas relevé. Et là, votre épouse, toute joyeuse, vous annonce que l’une des jeunes femmes qu’elle accompagne vient d’accoucher. Vous retournez dans votre bureau. Et là Toc Toc Toc !  Le Saint-Esprit vient de vous rappeler :

L’amour est patient…

1 Cor : 13 : 4

Alors vous vous écriez :- Seigneur ai pitié du pécheur, pécheresse, que je suis !

Vous écoutez cette soeur – ou ce frère. Vous connaissez un peu son caractère. Elle commence à s’exprimer. Vous vous dites : – Je sais ce qu’elle va dire. C’est toujours le même refrain avec elle ! Un mot, un petit rire, un bougonnement vous échappe… ou pas. Et tout à coup… Toc ! Toc ! Toc ! Le Saint-Esprit vient de vous rappeler :

Ne jugez pas afin de ne pas être jugés, car on vous jugera de la même manière que vous aurez jugé et on utilisera pour vous la mesure dont vous vous serez servis.

Matt 7 : 2

Alors vous vous écriez :- Seigneur ai pitié du pécheur, pécheresse, que je suis !

Mais ce n’est pas tout à fait terminé. Le Saint-Esprit laisse encore une fois entendre sa petite voie :  – Au fond, comme tu as classé cette personne dans une case de ton cru, tu ne parviens plus à voir les dons que j’ai donné à cette soeur. Tu ne vous plus ses progrès, tu n’es palus disposé à l’encourager à l’accompagner dans spirituellement. Tu l’as juste mise de coté ! Alors vous vous écriez : – Seigneur ai pitié du pécheur, pécheresse, que je suis !

Au volant ! Je suis certain que vous vous comportez bien mieux que moi. Mais il suffit qu’un autre automobiliste commette une quelconque maladresse pour que je trouve spontanément la commande des phares, ou celle du Klaxon. Toc ! Toc ! Toc ! Le Saint-Esprit vient de vous rappeler :

Faites pour les autres tout ce que vous voudriez qu’ils fassent pour vous, car c’est là tout l’enseignement de la Loi et des prophètes.

Matt : 17 : 12

Alors vous vous écriez :- Seigneur ai pitié du pécheur, pécheresse, que je suis !

Peut-être que quelqu’un à vos cotés peut exprimer la voie du Saint-Esprit. Ma femme, lorsque je réagis au volant me dit souvent, avec douceur : Pourquoi fais-tu aux autres ce que tu n’aimes pas que les les autres te le fasse ? – Seigneur ai pitié du pécheur, pécheresse, que je suis !

Ce que les autres ne voient pas

Vous venez de portez un regard pas très net sur cette femme. Et tout à coup : Toc ! Toc ! Toc ! – Seigneur ai pitié du pécheur, pécheresse, que je suis ! Le Saint-Esprit vient de vous rappeler :

Eh bien, moi je vous dis: Si quelqu’un jette sur une femme un regard chargé de désir, il a déjà commis adultère avec elle dans son cœur.

Matt 5 : 28

Mais ce n’est pas terminé. Le Saint-Esprit vous précise : – Certes tu te repends de ce regard impur, mais sais-tu pourquoi cela émerge de ton coeur ? As-tu apporté à la croix ce fantasme que tu tolères par moment, tu sais le soir avant de t’endormir, ou quand tu te laisses aller au vague à l’âme… ?

Seigneur ai pitié du pécheur, pécheresse, que je suis !

Un frère, une soeur, vous a blessé. Ou alors il, ou elle, vous a imposé son point de vue, avec plus ou moins de délicatesse. Vous avez le sentiment que lors d’une prochaine conversation vous allez de nouveau prendre un coup de règle sur les doigts ! Du coup vous restez prudent dans votre relation avec lui ou elle. Enfin plus que prudent, vous l’évitez. Vous n’avez plus envie de vous faire avoir. Et tout à coup : Toc ! Toc ! Toc ! Le Saint-Esprit vient de vous rappeler :

Supportez-vous les uns les autres et, si l’un de vous a une raison de se plaindre d’un autre, pardonnez-vous réciproquement. Tout comme Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi.

Col 3 : 13

Alors vous vous écriez : – Seigneur ai pitié du pécheur, pécheresse, que je suis !

Dans le leadership

Vous êtes informé d’une situation critique. Vous tirez vos conclusions. Vous donnez peut-être des conseils. Peut-être aussi portez vous un jugement. Et voilà que quelques temps après, vous parviennent des information sur cette situation et vous réalisez que vos conclusions comme vos conseils étaient trop hâtifs. Vous auriez du attendre d’en savoir plus, ne pas tirez de conclusions hâtives…. Et là tout à coup : Toc ! Toc ! Toc ! Le Saint-Esprit vient de vous rappeler :

Ainsi donc, mes frères et sœurs bien-aimés, que chacun soit prompt à écouter, lent à parler… lent à se mettre en colère.

Jacques 1 : 19

Alors vous vous écriez : – Seigneur ai pitié du pécheur, pécheresse, que je suis !

Vous entendez parler des progrès d’une autre église – ou d’une autre oeuvre- que la votre.  Certes vous vous réjouissez. Peut-il en être autrement ? Vous déclarez  : – C’est super mais…. Que mettez vous derrière ce mai ? On connait leur théologie… On sait comme ils s’y prennent… On en reparlera dans 6 mois… ou même des propos encore plus subtils que ceux là ? Et là tout à coup : Toc ! Toc ! Toc ! Le Saint-Esprit vient de vous rappeler :

Que personne ne cherche son propre intérêt, mais plutôt celui de l’autre.

1 Cor 10 : 24

Alors vous vous écriez : – Seigneur ai pitié du pécheur, pécheresse, que je suis !

Parmi vos collaborateurs certains sont hésitants, encore apprentis. Vous aimeriez voir leurs progrès plus évidents. Vous vous impatientez, attention vous allez reprendre les choses en main la prochaine fois. Et là tout à coup : Toc ! Toc ! Toc ! Le Saint-Esprit vient de vous rappeler :

C’est pourquoi encouragez-vous les uns les autres et édifiez-vous mutuellement, comme vous le faites déjà.

1 Thes 5 : 11

Alors vous vous écriez : – Seigneur ai pitié du pécheur, pécheresse, que je suis !

La prière du coeur

On lui dit : « C’est Jésus de Nazareth qui passe. » Alors il cria : « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! »  Ceux qui marchaient devant le reprenaient pour le faire taire, mais il criait beaucoup plus fort : «Fils de David, aie pitié de moi ! »

Luc 18 : 37 à 39

« Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pauvre pécheur », cette courte prière est aussi appelée prière de Jésus ou prière du coeur. 

Largement pratiquée dans l’Église orthodoxe, cette prière est un exercice spirituel qui remonte aux Pères de l’Église d’Orient qui reconnaissaient l’importance de l’invocation du nom de Jésus. C’est notamment avec la tradition hésychaste que cette pratique s’est développée. L’hésychasme est un courant mystique qui recherche la paix et le repos en Dieu par le silence, la contemplation et l’invocation du nom de Jésus. Cette tradition se développe dans les monastères. Le centre de cette piété est le cœur de l’homme. L’objectif est d’orienter le cœur de l’homme vers son créateur en vue d’être pleinement à l’image de Dieu, c’est ce que certains appellent la déification.

La prière du coeur. 

Prendre la place du pécheur

Je vois dans la prière du pécheur, l’opportunité pour moi de prendre immédiatement ma place de pécheur au pied de la croix, pour être immédiatement pardonné, purifié par le sang de Christ, restauré et rempli du Saint-Esprit. Relisez cet article : Soyez remplis… maintenant. Continuez à sonder votre coeur : l’opinion que vous vous faites des autres, la comparaison dans votre ministère, l’opinion que vous avez de votre valeur…

Conclusion 

Et si nous réapprenions à écouter le Saint-Esprit nous interpeller aussi pour nous rendre semblables à Christ ? Nous conduire vers la sainteté.  Et si nous ne laissions rien mettre une distance entre lui et nous ? N’est-ce pas notre refus d’écouter cette voix discrète qui l’attriste ? Pour moi écouter cette voix, est l’enjeu de ma vie à l’imitation de Christ.

Pour aller plus loin

Je vous encourage à lire le Chemin du Calvaire de Roy Hession

Autre très bon ouvrage du même auteur : Bonne nouvelle pour des rebelles

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