Affliction

Ces étranges ministres : 3/4

Survol de 1 et 2 Corinthiens troisième partie

NB : Cet article est la suite de « Ces étranges ministres » et de Ces étranges ministres 2.

L’étrange ministre des afflictions : 2 Cor 1 : 3-24

Paul utilise un terme grec générique applicable à toutes sortes d’afflictions, dans différents domaines de la vie. Dieu dans sa souveraineté permet que nous soyons affligés, afin que nous puissions expérimenter sa consolation au sein même des embarras. De façon à ce que, consolés nous-mêmes, nous puissions, à notre tour consoler ceux qui passent par les mêmes difficultés. En 2011 j’ai fait une réaction allergique violente à un médicament que je prenais depuis quatre ans. Je suis resté en réanimation huit jours. J’ai bénéficié d’un arrêt de travail de six mois. J’ai dû passer par une rééducation. Je ne pouvais plus ni voyager ni travailler au rythme habituel. J’ai appris beaucoup de leçons à cette occasion. Paul souligne que nous pouvons consoler à la mesure où nous l’avons été nous-mêmes. Avant cet accident je pouvais dire à ceux qui étaient en soins intensifs : « Dieu est avec toi ! » C’était vrai. Mais j’ai expérimenté personnellement et profondément la présence de Dieu lorsque j’y étais moi-même. Rien ne remplace le fait de rencontrer Jésus dans des circonstances très particulières pour pouvoir consoler les autres. Nous ne devrions pas être surpris. Nous rencontrons différentes stations dans notre pèlerinage au travers desquels nous goûtons la consolation de l’Éternel. Avoir combattu une addiction, être parent d’un enfant prodigue, tant de stations dans le désert… Paul évoque une situation particulière qu’il a connue(v. 8- 11). Pas le genre d’expérience rapportée dans les lettres de nouvelles missionnaires. Paul se livre à nu. Aux Corinthiens éduqués et intellectuels, l’apôtre explique qu’il ne pensait pas pouvoir s’en sortir, et souligne qu’il avait mis sa confiance en Dieu qui ressuscite les morts(v. 9). Ce n’est que face à la mort que nous saisissons la puissance de la résurrection. 

Quel que soit le type d’affliction permis par Dieu, Il veut notre délivrance. Ce qui est vrai pour la persécution, est vrai pour d’autres afflictions. Lisez le verset 11. Qu’est-ce que Paul raconte ? N’est-ce pas lui qui a été secouru dans ces difficultés ? Qu’est-ce que les Corinthiens viennent faire ici ? Ils l’ont délivré par leurs prières. Nouvelle tension ! Est-ce Dieu qui nous délivre dans nos afflictions ou est-ce la prière des saints ? Dieu, oui absolument ! La prière des saints, oui absolument ! Ce n’est pas un problème théologique mais une tension avec laquelle nous devons vivre. Alors que j’étais aux soins intensifs, des chrétiens priaient pour moi dans le monde entier. Témoigner de la manière dont Dieu m’avait soutenu lui a rendu encore plus de gloire ! 

La première question que je pose lors de tous mes entretiens est :

Parle-moi de ton ministère dans la prière ? Que fais-tu pour équiper ceux qui sont autour de toi pour prier mieux ? Reprends le Nouveau Testament : Paul, Pierre, Jean priaient pour les autres. Souvent ils disaient « Priez pour moi !   

Ainsi votre ministère en tant qu’évangéliste et formateur d’évangélistes, à la pointe même de la lance de l’Éternel, est d’accompagner les autres à prier avec vous, et pour vous. Vous devez avoir un cercle de 5 à 10 personnes avec lesquels vous pouvez partager à un niveau plus profond, comme Paul le fait dans ce texte. Il place au même niveau la délivrance de l’Éternel et la prière des saints. L’aspect le plus important du ministère est la prière. Chaque fois que je vois une Église qui prie aux États-Unis, c’est que cette Église a consacré quelqu’un pour stimuler la vie de prière. Dieu utilise nos afflictions. Dieu nous délivre. Dans le même temps les chrétiens prient et la louange et la gloire reviennent à l’Éternel.

Parce que nous ne faisons pas de la prière une priorité, parce que nous utilisons notre intelligence pour résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés, parce que nous opérons à partir de nos présupposés culturels, parce que nous ne suscitons pas de mouvement de prière pour résoudre nos problèmes, nous privons Dieu d’une part de la gloire qui devrait lui revenir. Nous ne faisons pas à appel à cette tension ; Dieu délivre, et la prière des saints délivre. Les deux sont vrais. 

Languir, être dans l’attente :  2 Cor 2 : 1-5 : 21

Paul parle ici de ce désir insatisfait profond, qui peut subsister en nous, alors que tout va bien. Ce sentiment qui selon C.S. Lewis prouve que nous n’avons pas été créé pour le monde tel qu’il est. Nous sommes des vases de terre… Nous pouvons connaître la délivrance et la consolation. Mais comme un courant souterrain, ce désir languissant, ces soupirs, demeurent ancrés en nous. Nous avons été sauvés, nous sommes sauvés, nous serons sauvés. Le Royaume est venu, nous sommes dans le Royaume, mais le Royaume est à venir. Nous sommes dans cette tension du « déjà, mais pas encore ! ». C’est ce dont parle Paul. Cette réalité est fondamentale et l’Église a besoin de l’entendre. L’attrait du sécularisme est là : les richesses de ce monde paraissent pouvoir étancher cette soif. Une fausse promesse. « Tu as de l’argent, de bonnes relations, un bon environnement, alors Éden est sur terre ! »  La tension la plus singulière de la vie chrétienne est selon Paul, cette tension entre la joie qui nous est donnée et la frustration qui nous fait soupirer. Paul écrit depuis Éphèse. Il écrit cette épître trois ans après avoir implanté l’Église. Dans le chapitre deux, il explique pourquoi il n’est pas venu en personne à Corinthe. L’une des plus grandes difficultés du ministère, est que plus vous ouvrez votre cœur à l’amour pour les personnes, plus votre souffrance sera grande à un moment ou un autre. Si je suis mal reçu dans un restaurant par un serveur ronchon, il n’aura simplement pas de pourboire. Si je rencontre la même attitude dans l’Église, ou dans ma famille, cela devient une épée qui me transperce le cœur. J’ai aimé, j’ai ouvert tout mon cœur, je suis dans une grande attente. C’est ce que Paul exprime dans ses versets.

J’ai été comme un parent qui châtie son enfant avec tristesse. Nos relations ne devraient pas être conditionnées par la nécessité de vous discipliner, mais par la joie. J’ai écrit comme je l’ai fait pour ne pas être attristé, à mon arrivée, par ceux qui devaient me donner de la joie ; car en ce qui vous concerne, je suis convaincu que ma joie est aussi la vôtre, à vous tous. 

Chap. 2 : 3.

Paul écrit le cœur troublé, dans les larmes, il ne veut pas blesser les Corinthiens, mais il parle avec franchise, par amour. Parfois nos relations peuvent souffrir d’une vérité douloureuse à partager. C’est le lot du leader d’apporter une vérité douloureuse correctrice, mais avec larmes. On a demandé à un serviteur de Dieu prédicateur remarquable, quel était le secret d’un ministère fructueux, sa réponse a été : « Des larmes, à genoux, un cœur brisé ! » 

Paul évoque le renouvellement quotidien de ses forces (Chap. 4 : 16). Jour après jour il est brisé mais Dieu le renouvelle. Dans le Notre Père nous sommes invités à prier pour notre pain quotidien. L’apôtre établi une longue liste de toutes les afflictions qu’il rencontre, mais elles sont légères parce que son roi vient. Celui-ci rétablira toutes choses et la gloire à venir n’est rien à comparer aux souffrances passagères. La douleur dure un moment. Cette aspiration qui est en nous sera étanchée pour l’éternité. Paul cerne bien la réalité du ministère, avec des jours de joie, mais avec les souffrances et les larmes, et ce soupir : « Jésus revient bientôt ! » Nous devons nous approprier cela. Il est normal de soupirer, Jésus revient bientôt. Nous sommes fragiles, nous sommes des vases de terre, mais nous portons ce trésor, nous sommes son temple. 

À suivre…

Résumé de trois études données par Roy King lors de la convention de FE d’août 2019, adaptées à partir des enregistrements par Alain Stamp

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