conflits

Ces étranges ministres 1/4

Survol de 1 et 2 Corinthiens Première partie

En 1979, Pandora et moi étions mariés depuis une année et débutions notre ministère avec Campus pour Christ, quand nous avons écouté des prédications de Donald Dunn. Une série intitulée, « Ces étranges ministres ! ». Ces étranges ministres des ténèbres, ces étranges ministres de nos échecs, ces étranges ministres de la discipline, ces étranges ministres de la solitude… Cela fait 40 ans que je travaille ce thème. Nous allons examiner le rôle ces étranges ministres qui s’invitent dans nos vies parfois, pour longtemps. Vous allez découvrir qu’il en est souvent question dans la Bible, presque à toutes les pages de l’Écriture. Dans les deux épîtres aux Corinthiens, Paul évoque largement ces étranges ministres.

Quelques éléments de contextualisation à propos de Corinthe. Il y avait dans la ville des temples dédiés à toutes les divinités. Un commerce florissant lié au monde occulte. Des sectes vendaient leurs services. Le culte de l’enfant romain dominait. César se proclamait fils de Dieu. Le pluralisme était la norme. Les chrétiens et les juifs dénotaient, eux qui adoraient un Dieu unique. Quand les communautés chrétiennes ont commencé à émerger elles étaient cependant très différentes des communautés juives dont le rituel était plutôt éloigné de la vie quotidienne. Les Corinthiens considéraient les communautés juives étanches à la vie de la cité. Paul a séjourné à Corinthe dix-huit mois pour implanter l’Église. Mais les Corinthiens ne savaient pas quoi faire avec ses nouveaux convertis qui se comportaient plutôt comme des Corinthiens. Ceci provoquait des tensions internes à l’Église, entre ceux qui étaient d’arrière-plan juif et ceux qui étaient d’arrière-plan païen. 

Ces tensions existent dans l’Église aujourd’hui. Comment peut-on être dans le monde sans être du monde ? À quoi ressemblent ces étranges ministres. Ça peut être une personne, un événement, des circonstances particulières… que la main souveraine de Dieu permet de toucher notre vie. Il les utilisera pour notre bien. Même si l’expérience est douloureuse ou difficile

Paul appelle les Corinthiens « saints », eux qui ont été sanctifiés par Jésus-Christ. (1 Cor 2 : 2), Paul englobe les chrétiens du monde entier. Ce qui explique que ces lettres aient largement circulé à l’époque, et que leur enseignement soit applicable à travers les générations. Paul est à Éphèse, il reçoit la visite de gens de Corinthe qui lui font un rapport sur ce qui se passe dans l’Église. Les responsables, dépassés par les problèmes internes, ont fait appel à Paul. Il est légitime que des leaders appellent à l’aide. Ce qui explique que Paul sera assez direct avec eux. Paul utilise ces deux lettres pour interpeller les autres Églises qui ne se posent pas forcément les questions qu’elles devraient. 

L’étrange ministre de la division ou du manque d’unité.  1 Cor 1 : 10-14, v.20

L’esprit de division ou de compétition a pour fruit les querelles. Elles puisent leurs racines dans l’immaturité de l’Église (1 Cor 3 : 3-4). Paul leur dit qu’ils sont des enfants. Se revendiquer de Paul ou d’Apollos, est typiquement un problème d’immaturité. Ce que l’apôtre dénonce c’est la rhétorique qui différencie le eux et le nous. Ce n’est pas la même chose de dire nous avons un problème que de dire vous êtes le problème. Même dans la prière. Pouvons-nous nous identifier comme Moïse au peuple et dire le problème c’est « nous » ou dénoncer le problème chez les autres. Pourquoi Dieu permet-il que des frères et sœurs avec qui nous avons des tensions, ou des divergences d’opinons, fassent parti de la famille de Dieu ? N’ont-ils pas tous quelque chose à nous apprendre ? Même si leur point de vue « pique » un peu parfois ? Est-ce que je peux aimer mon frère avec qui j’ai des divergences sur certains points théologiques, comme Christ l’aime ? Avant de réagir sur ce qui nous divise, puis-je dire dans mon cœur : je vois Christ au travers de lui, je le vois poser ses mains sur ses épaules et lui dire : « Je suis mort pour toi, tu fais partie de l’épouse. » Qu’est-ce que ce frère peut m’apporter ? 

En survolant cette épître le Seigneur veut faire une œuvre intérieure en vous. Et faire remonter certaines choses à la surface qui réclament son intervention ou une guérison particulière, spirituelle, physique ou émotionnelle. Le Nouveau Testament montre qu’il existe deux types de grâce, une grâce particulière qui guérit, et une grâce qui nous permet d’endurer la souffrance. Paul lui-même semble hésiter pour lui-même entre cette grâce pour la guérison ou la grâce pour l’endurance. Il prie trois fois pour que cette épine dans la chair lui soit enlevée. Et le Seigneur lui répond qu’il va lui accorder la grâce de l’endurance. C’est dans la faiblesse que la grâce divine va se manifester. J’y reviendrai. La grâce a de multiples expressions : elle peut se manifester au travers de charismes, de bénédictions matérielles, spirituelles, de la guérison, mais aussi de l’endurance. Cette grâce particulière de pouvoir continuer dans la persécution ou la souffrance. Toutes ces grâces sont pour la gloire de Dieu. L’écriture nous donne cette liberté de nous approcher de Dieu en lui disant ; Quelle que soit la grâce que tu m’accordes, je veux la recevoir. A toi la gloire ! »

A suivre…


Résumé de trois études données par Roy King lors de la convention de FE d’août 2019, adaptées à partir des enregistrements par Alain Stamp

Retour en haut