Depuis que j’ai connu le pasteur Compaoré Soumaîla, j’avais l’habitude de lui demander de prier pour mes besoins personnels. Un jour, alors que j’ai fini d’énumérer ce que je voulais de Dieu, il m’a posé cette question :
Tu as présenté tes besoins à Dieu, mais toi, que fais-tu pour lui ?
Alors, j’ai commencé à recenser :
Je suis très active dans l’association des femmes de l’église, je chante à la chorale…
Il m’a répondu :
C’est bien tout ça, mais que fais-tu pour l’avancement du Royaume de Dieu ?
Je suis restée sans réponse. Cette question m’est restée pendant longtemps.
Après avoir fait un rêve dans lequel j’évangélisais au milieu des malades à l’hôpital ou je travaille, je suis retournée le voir. Il m’a expliqué.
Il est important de savoir ce à quoi on est appelé afin de l’accomplir de tout cœur !
Depuis ce jour, je me suis plus consacrée à l’évangélisation, tant dans l’hôpital où je travail, que dans le comité d’évangélisation de mon église.
Ce pasteur a été le premier à me faire comprendre l’importance de la vie de sanctification pour un chrétien qui est au service de Dieu, dans un contexte où les enseignements affirment que de toutes façon : « Nous sommes au temps de la grâce ! ».
Lors d’un Forum des évangélistes à Ouagadougou, un thème m’a particulièrement interpellée : « La vie privée de l’évangéliste ! » Traité par Alain Stamp ce thème abordait aussi de la vie de sanctification de l’évangéliste. Celui-ci ne doit pas seulement travailler pour Dieu, sans s’assurer que sa vie est à l’image de Christ ! Alors, je me suis dit :
Enfin quelqu’un qui parle comme le pasteur Compaoré Soumaîla !
Et j’ai commencé à l’appeler affectueusement Papa Alain, et il est devenu finalement mon mentor.
Le Pasteur Soumaîla, mon mentor de Ouagadougou, m’a appris à servir Christ autrement. Il m’a enseigné à connaitre Christ avant de le servir. J’aimais beaucoup m’entretenir avec lui afin d’avoir une conversation et des conseils plus spécifiques à mon ministère d’évangéliste au milieu des malades atteints de cancer, ainsi que dans ma vie spirituelle privée. Il m’a appris ceci :
Si cela est possible, dans la mesure où cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes.
Rom 12 : 18
Il aimait beaucoup parler de la puissance du sang de Christ. Il le comparait à l’eau du robinet. Un homme qui clame fort sa chance d’avoir un robinet d’eau courante dans sa maison et ne l’ouvre pas pour se laver restera toujours sale ! Il ne vaut pas mieux que ceux qui n’ont pas le privilège d’avoir l’eau courante ! Dieu l’a utilisé puissamment par des enseignements qu’il enregistrait et qu’il publiait pour amener le corps de Christ à revenir une vie de sanctification, car les temps sont mauvais. Il faisait partie des hommes de Dieu qui pensent que tout chrétien doit avoir un sacrificateur, un mentor pour l’aider à aller de l’avant. Il a été mal compris et même combattu par ses collègues leadeurs d’église. Et pourtant beaucoup de gens ont été guéris, d’autres ont vu leur vie transformée, parce qu’ils ont accepté de se soumettre à la lumière de la parole de Dieu par la repentance au nom de Jésus.
Mon mentor, le pasteur Soumaîla, a contribué à me montrer le secret de la réussite d’un chrétien : la connaissance de la parole de Dieu (en vivant selon elle), la repentance quotidienne (même dans les petites choses), et la prière. Dieu l’a utilisé pour transformer ma vie spirituelle, ma vie de prière… Son dernier message à l’église le 28 aout 2019 portait sur 2 Chroniques 15 verset 1 à 19, que vous pourrez retrouver sur sa chaine YouTube veneem wakate sid koega.
Depuis son décès le 30 aout 2019, je ressens un grand vide dans mon cœur. Parce que peu de leadeurs chrétiens dans mon pays, parlent de la vie de sanctification. Vers qui vais-je me tourner pour avoir du réconfort ? La plus part des gens de son église se sentent perdus, tels des brebis sans berger. Un de ses protégés, pasteur second stagiaire a, pour l’instant, été mis de côté. Et un pasteur titulaire vient d’être affecté…
Mais le Seigneur a entendu mes prières. Il m’a recadré et continue de me restaurer peu à peu. Ce qui me réconforte aussi c’est que le pasteur Soumaîla, de son vivant, aimait toujours enregistrer ses enseignements. J’écoute ses messages et le Saint-Esprit me révèle des choses cachées. Cela me donne plus de tonus pour avancer. L’homme passe mais les enseignements enregistrés restent, pour les générations à venir. La vie de cet homme de Dieu était comme s’il était un messager. Comme il le disait, nous devons travailler, travailler jusqu’à être enlevé ! Ma prière est que le Seigneur m’aide à travailler pour lui avec lui à toujours développer une vie de sanctification quotidienne.
Annette Nikiéma est évangéliste et infirmière dans le service d’oncologie de l’Hôpital protestant Schiphra de Ouagadougou Très affectée par la souffrance de malades en stade terminal qui n’ont pas les moyens d’être soignés, et pour lesquels la prise en charge de la douleur est quasi inexistante, Annette a eu la opportunité de suivre une formation au soins palliatifs en Ouganda. Depuis elle collabore, avec d’autres, à l’application des principes énoncés par l’OMS dans ce domaine et développe son ministère d’évangéliste avec joie.