Sans moi vous ne pouvez rien faire

Bienvenue dans « La Sainte Confrérie des Inaptes » !

Nous sommes parfois si convaincus de nous-même, de notre leadership, de nos dons, de nos compétences, de notre influence… Nous en venons à oublier que tout fruit spirituel dans notre vie, résulte de Christ seul. Et, que pour cela, nous dépendons totalement de lui, et comme le dit Lewis, que nous sommes des mendiants de la grâce. Du coup nous oublions que l’on pourrait nous souhaiter à tous la bienvenue dans « La Sainte « Confrérie des Inaptes » ! Explications.

La Sainte Confrérie des Inaptes… 

 Raphaël Anzenberger a lancé le Réseau des Évangélistes Émergents, R2E, qui avait pour objectif de former 100 jeunes évangélistes en 10 ans. Un des accent de cette formation était l’ accompagnement mentoral. Raphaël m’a invité de le rejoindre. J’ai eu le privilège d’être mentor de deux promotions. 

Lors de la toute première rencontre de la toute première promotion, Raphaël a accueilli ces jeunes, ces futurs leaders, en soulignant qu’ils avaient été recrutés parce que Dieu les avait appelés. Parce que Dieu leur avait confié des dons, parce qu’ils étaient motivés et brûlants pour lui. Les jeunes étaient visiblement touchés d’entendre, certains peut-être pour la première fois, que leurs rêves étaient enfin pris au sérieux. Que des leaders spirituels mûrs étaient décidés à s’investir dans leur vie ! Raphaël a résumé ses propos par cette punchline : « Bienvenue dans la « Sainte Confrérie des Inaptes » !

… Selon l’ordre des mendiants de la Grâce 

Surpris moi-même par la formule, je l’ai instantanément complétée par celle-ci :… Selon l’Ordre des Mendiants de la Grâce ! Ainsi, de promotion en promotions, l’accueil a toujours été le même : « Bienvenue dans la Sainte Confrérie des Inaptes, selon l’ordre des mendiants de la Grâce ! » Aucun de ces jeunes évangé listes, formés par le R2E, n’aura oublié cette affirmation biblique du statut du leaders spirituel.

Inaptes  

Le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même, sans rester attaché au cep ; il en va de même pour vous si vous ne demeurez pas en moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi, vous ne pouvez rien faire.

Jean 15 : 4 & 5

Sans Jésus, sans demeurer en lui, nous ne pouvons rien faire, nous ne pouvons porter aucun fruit. Jésus le répète deux fois. Rien qui soit spirituellement acceptable, la voilà notre inaptitude ! 

Sans moi…

L’expression sans moi signifie la même chose que séparé de moi. De même que les sarments, s’ils étaient séparés du cep, ne pourraient produire aucun fruit, mais dessécheraient et mourraient immédiatement. De même les chrétiens, s’ils étaient séparés du Christ, ne pourraient rien faire. Il s’agit donc d’une expression qui la exprime la dépendance. Le Fils de Dieu était la source originelle de la vie (Jean 1:4). C’est également lui qui, par son œuvre de médiateur, donne la vie au monde (Jean 6:33), et c’est par la même grâce et la même action qu’elle se perpétue dans le chrétien. Nous voyons donc :

1. que c’est à lui qu’est due toute la louange pour toutes les bonnes oeuvres que le chrétien accomplit.

2. qu’ils accompliront de bonnes oeuvres dans la mesure où ils sentiront leur dépendance à son égard et se tourneront vers lui. Et…

3. que la raison pour laquelle les autres ne parviennent pas à être saints est qu’ils ne veulent pas se tourner vers lui et chercher la grâce et la force auprès de celui qui seul est capable de les donner.

Notes de Barnes

…vous ne pouvez rien faire

Rien qui soit spirituellement bon, que ce soit petit ou grand, facile ou difficile à accomplir. Vous ne pouvez pas avoir une bonne pensée, dire une bonne parole, ou faire une bonne action. Vous ne pouvez ni la commencer, ni une fois commencée, la parfaire, rappelle Jésus. Rien ne doit être fait sans le Christ, sans son Esprit, sa grâce, sa force et sa présence, ou séparé de lui.

Ces paroles s’adressent aux disciples qui doivent apprendre qu’ils ont constamment besoin d’un contact spirituel avec leur Seigneur invisible. Qu’un leader spirituel se détache du Christ et vive sur sa réputation passée, sur sa force supposée, sur son intelligence ou l’éminence de sa position, il ne pourra rien faire, et ne fera rien !

Selon l’ordre des mendiants de la grâce ! 

Beaucoup dirons qu’il est dangereux de souligner ainsi notre inaptitude ! Les chrétiens n’ont-ils pas trop souvent tendance à se dévaloriser ? Que nous ne puissions rien faire de nous-même, souligne juste que nous avons besoin de la grâce et de l’Esprit de Dieu pour être fructueux. Jésus n’a rien dit de différent pour lui-même !

Je ne peux rien faire de moi-même : je juge d’après ce que j’entends, et mon jugement est juste parce que je ne cherche pas à faire ma volonté, mais celle du Père qui m’a envoyé.

Jean 5 : 30

Nous sommes tous des mendiants, c’est vrai ! 

À la mort de Martin Luther, un morceau de papier a été trouvé dans sa poche. La dernière ligne disait : Nous sommes tous des mendiants, c’est vrai ! En effet, nous avons tous besoin de la miséricorde et de la provision de Dieu ; en dehors du Christ, nous n’avons rien. Cette expression d’humilité, tout comme parler de notre inaptitude, pourrait facilement être déformée si elle omettait la première partie de cette affirmation magistrale de Jésus :

Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit.

Jean 15 : 5

Des mendiants joyeux 

Les chrétiens sont des mendiants, mais de mendiants joyeux parce qu’ils savent où trouver à manger !

C. S. Lewis

Les mendiants qui ont de bons bienfaiteurs vivent aussi agréablement que n’importe qui d’autre ; c’est le cas du peuple de Dieu, ce sont des mendiants, mais ce sont des mendiants auprès d’un bienfaiteur généreux, qui est « riche en miséricorde pour tous ceux qui l’invoquent ». Heureux ceux qui attendent chaque jour aux poteaux des portes de la sagesse ! Si la prière des hommes droits fait les délices de Dieu, elle ne peut qu’être la leur.

Matthew Henry, Le plaisir de la vie religieuse (1714)

Il est facile de reconnaître, mais presque impossible de réaliser longtemps, que nous sommes des miroirs dont la luminosité, si nous sommes lumineux, provient entièrement du soleil qui nous éclaire. Ne devons-nous pas avoir un peu – si peu que ce soit – de luminosité native ? La grâce remplace l’acceptation pleine, enfantine et ravie de notre besoin, une joie dans la dépendance totale. Nous devenons des « mendiants joyeux ».

 (. . .) Pendant tout ce temps, cette illusion à laquelle la nature s’accroche comme à son dernier trésor, cette prétention que nous avons quelque chose en propre ou que nous pourrions une heure retenir par nos propres forces toute bonté que Dieu peut déverser en nous, nous a empêché d’être heureux.

C.S. Lewis from The Four Loves

Reconnaissons notre besoin

« Nous sommes des mendiants. C’est vrai ! ». Cette épitaphe peut sembler étrange, voire désespérée. Pourtant, elle est loin d’être désespérée si l’on connaît un tant soit peu Luther et ses valeurs spirituelles. La grâce de Dieu – l’amour absolu et non mérité de Dieu donné gratuitement – a été la pierre de touche de la vie de Luther. Une fois qu’il a vu clairement que l’amour de Dieu était révélé dans la mort et la résurrection de Jésus, il a considéré chaque souffle et chaque battement de cœur comme un don de la grâce. Ses dernières paroles, trouvées dans sa poche, constituaient un credo parfait et concis pour Luther. Je me les suis appropriées. Je suis un mendiant. C’est vrai !

Timothy V. Olson

Par grâce 

Nous attribuons bien trop d’importance à nos dons, nos compétences, nos rêves… à notre moi en somme. Pas assez à la grâce de Dieu qui coule et vit en nous par son Esprit. C’est cette énergie là, cette qualification là, cette disposition de coeur là, que nous devons rechercher. Pour cela nous devons d’abord admettre notre incapacité naturelle.

Être un mendiant joyeux, joyeux en dépit des circonstances, joyeux dans le fait que j’ai besoin de son amour inconditionnel. Besoin que sa grâce coule en moi par son Esprit.   Notre culture valorise, l’autonomie et l’autosuffisance, la réussite. Ces valeurs ont aussi leur intérêt, leur place. Mais ce n’est pas celles que nous devrions cultiver : ni au début ni à la fin…

À tous, bienvenue dans la Sainte Confrérie des Inaptes, 

selon l’ordre des mendiants de la Grâce ! 

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