Sécheresse

Trois besoins auxquels votre ministère ne répondra jamais

Vous voilà prévenus !

  • Le besoin d’identité et de racines,
  • Le besoin d’amour, de communion et de valeur,
  • Le besoin d’appartenance et d’approbation.

Ces trois besoins répondent à des questions universelles. Qui suis-je ? D’où est ce que je viens ? Comment est-ce que je me définis ? Quelle est ma valeur ? Qu’est ce qui me rendra aimable ? Que faut-il que je fasse pour être accepté, pour faire partie du club ou de la famille ?

Le ministère n’est pas destiné à panser vos plaies existentielles.

Comment allez-vous répondre à ces questions au cours de votre vie et de votre ministère ? À quelles sources allez-vous puiser pour satisfaire ces besoins légitimes ? Il y a des puits empoisonnés et des eaux bien tentantes pour étancher notre soif mais qui nous laisseront assoiffés et nous  épuiseront si nous leurs cédons. Pire nous pourrions y perdre jusqu’à notre ministère. Heureusement, il y a aussi de bons endroits où puiser ce qui nous sera nécessaire pour prévenir les burnouts et autres pièges nombreux qui guettent tous les serviteurs et servantes de Dieu dans cette course de fond.

L’exemple de Jésus

Comment notre Seigneur a-t-Il fait en tant qu’homme pour répondre à ces besoins et questions existentielles ? Il avait un ministère intense et l’épuisement le guettait.
Heureusement, Il n’a pas succombé à un burnout juste avant la semaine Sainte. 
Il a pu se donner à son Père céleste et à ses brebis jusqu’au bout. Si vous aviez posé à Jésus les mêmes questions posées en introduction, ses réponses auraient été très claires. Et pour cause : Il tenait ses réponses de Dieu lui-même .

Une recherche de soi et de sa place dans le monde. 

À la question : – Que faites-vous dans la vie ?  Certains répondent  : – Je suis pasteur… Au lieu de se définir par ce que nous sommes, la tentation est grande de répondre par ce que nous faisons. Et de penser, consciemment ou non, que le ministère nous conférera un statut qui se confond avec notre identité. Grave erreur ! Le ministère, par ses exigences et son intensité, s’avérera être un révélateur de nos failles cachées et des faux fondements sur lesquels nous bâtissons notre identité. Si faire, ceci ou cela, justifie votre existence, votre identité, alors combien vous faudra-t-il faire ? Quand saurez-vous qu’enfin vous en avait fait assez pour être certain de votre identité ? Combien de temps vous faudra-t-il pour prouver aux autres et à vous-même qui vous êtes ? C’est une des clés pour comprendre le malaise de ceux qui cherchent en permanence et avec douleur qui ils sont, et  à la recherche de leur vrai moi. Puisqu’ils sont en constamment dans le doute sur leur identité profonde, ils l’hurlent avec angoisse au reste du monde. Ils exigent de leur entourage d’être considérés et vus, tels qu’ils se voient ou pire, tels qu’ils se proclament. Du coup ils réclament constamment à leur entourage d’être rassurés. Ils exigent qu’on leur dise que leur identité est bien telle qu’ils l’ont imaginée et décidée. Parfois même en dépit de la réalité. Ils exigent que les autres adoptent et confirment leurs illusions sur eux-mêmes.  Si l’entourage ne les suit pas…. Alors c’est la crise existentielle. 

La tentation est grande pour nous évangélistes, de prêcher un salut par la grâce au plus grand nombre et de vivre pourtant, comme si nous étions sauvé par les oeuvres…

JLT

Victime d’un burn-out

J’ai fait moi-même un burnout au bout de quelques années de ministère. Je souffrais de phobies sociales. Ce qui a failli détruire ma santé, ma famille et mon ministère. J’étais jeune et je voulais faire de grande choses pour Dieu.  Pourtant, réfléchissez : pour être le fils, ou la fille de vos parents et porter leur nom, qu’avez-vous dû faire pour eux ?  À part respirer, et leurs sourire, rien ! Qui vous êtes relève donc d’un don gratuit, reçu gracieusement plutôt que d’un décret.
Plus encore. Si vous vous dites plombier ou pasteur et que demain vous perdiez votre emploi, que deviendriez-vous ? Êtes-vous la somme de ce que vous faites ? Votre identité se résume-t-elle à vos performances , vos compétences ou vos capacités de production ?  Si demain vous vous retrouvez au chômage, tombez gravement malade, serez-vous encore quelqu’un ? Si vous redevenez simple paroissien de pasteur ou évangéliste que vous étiez, quel regard porterez-vous sur vous-même? 

Besoin damour et de communion

Comment vous définissez vous ?  Portez-vous les bonnes lunettes pour vous regarder dans le miroir ? Je compte pour qui ? Qu’est-ce que je vaux ? Qui me dira que je suis précieux, unique et que je suis aimé ? C’est une aspiration normale. Nous avons tous été créés pour aimer et être aimés. Ce besoin de valeur et d’amour nous le recherchons naturellement dans le regard de l’autre. Car pour aimer ou se sentir aimé il faut être au moins deux. Mais depuis la Chute originelle, nous avons un grave problème. Nous nous sommes coupés du premier Autre qui par amour nous a créé. Depuis nous ne savons même plus ce que signifie Aimer ni ce qu’est l’Amour. Depuis notre séparation d’avec Dieu et notre mort spirituelle, nos rapports humains, sont devenus  égo centrés. Plutôt que dépendre de notre communion avec Dieu pour nous rassurer dans son amour ou nous rassurer quant à notre propre capacité à être aimés, nous nous cherchons dans le regard des autres. Mais c’est une fausse piste, car de manière naturelle nos prochains, eux aussi, sont handicapés, peu assurés d’être aimés et aimables.

Face à la communauté

Quand la communauté nous refuse cet amour et la communion, c’est la déception L’amertume, la colère, voir la haine… La porte est alors grande ouverte pour essayer de répondre à cette quête, en allant dans de mauvaises directions…Y compris vers le Ministère avec un grand M. Si vous pensez que le ministère sera tellement riche en communion que vous n’expérimenterez jamais la solitude, le manque de reconnaissance et de gratitude de la part de ceux auxquels vous donnez votre vie, c’est encore une grave erreur ! Le burnout de certains a résulté d’une course folle pour obtenir cet amour, cette valorisation et ça s’est parfois terminé tragiquement dans le péché. Que ne ferait-on pour obtenir l’amour et l’appréciation dans le regard d’autrui ? Certains se sont tués au boulot, d’autres ont sacrifié conjoints et enfants, sur l’autel du ministère.

Comment enfin être accepté ? 

Par mes performances ou par faveur immérité ? Par mes efforts ? En prouvant que je mérite l’approbation de  ceux qui m’entourent ?  Ce besoin dapprobation joyeuse et affectueuse d’un père ou d’une mère  pour son enfant, est un besoin universel. On en a tous besoin pour se construire et résister à la pression d’autrui ou à la tentation de faire le mal . Quand un enfant dans la cours de récréation dit à son copain :  – T’es cap ou t’es pas cap ? Et d’ajouter un défi moralement douteux et aux conséquences parfois dramatiques . C’est pour faire partie de la bande. C’est son besoin  de se sentir accepté par les autres qu’il exprime. C’est aussi vrai dans notre ministère. La tentation est grande de diluer notre message pour le rendre plus acceptable et recevoir l’approbation recherchée même inconsciemment. La tentation est grande pour nous évangélistes, de prêcher un salut par la grâce au plus grand nombre et de vivre pourtant, comme si nous étions sauvé par les oeuvres… Par le nombre d’âmes sauvées ou d’églises implantées, de disciples formés, d’oeuvres bonnes accomplies…

La réponse divine

Ces trois grands besoins trouvent chacun leur réponse dans une parole de Dieu le Père à Jésus-Christ  Une Parole miraculeuse entendue des futurs disciples, le jour de son baptême. 

Le Père lui dit  “Tu es mon Fils bien-aimé, tu fais toute ma joie.”  

Luc 3:22

La version Semeur précise :

Au même instant, une voix fit entendre du ciel ces paroles :   «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute mon approbation  

Mat 3:17 V Semeur 

Ces trois paroles du Père à son Fils et par extension à tous ceux et celles qui sont devenus ses enfants, m’ont soutenues et me soutiennent  encore aujourd’hui dans mon ministère. Elles sont une puissante ressource pour lutter contre le burnout et autres tentations qui nous guettent tous dans le ministère. Ces trois grands besoins de tout être humains, serviteurs de Dieu compris, trouvent leurs trois réponses  essentielles dans cette Parole de Dieu. 

Tant que vous ne les aurez pas comprises, intériorisées, reçues et crues, votre vie et votre ministère, seront en grand danger. Vous risquez de dépenser votre énergie vitale à puiser dans votre travail, dans votre  ministère ou dans les autres, les réponses à vos besoins. Alors que la bonne source est ailleurs. Elle est en Christ ainsi que dans ces trois paroles du Père à son fils bien-aimé, qui nous aime tous également .

Appropriation 

Je vous encourage donc à vous les approprier par la foi. A les redire souvent sous une forme ou une autre, à vos paroissiens, à votre conjoint, à vos collègues, à vos enfants. Je vous encourage à les dire à haute voix pour vous les prêcher à vous-même. Les dires dans ce qu’elles signifient. Nous avons tous le besoin vital de les entendre. De nous les approprier par la foi. De les croire pour pouvoir faire face à toutes les épreuves de la vie dans notre ministère. Si vous aviez posé ces questions à Jésus, la réponse ne faisait aucun doute.

Jésus qui es-tu ?

Il vous aurait répondu ce qu’il avait entendu et vécu dans la présence de son Père céleste. Jésus savais qui Il était : Le Fils de Dieu . Et toi ou vas-tu chercher la réponse à cette question ? Dans la présence de ton Père céleste chaque jour. Dans sa Parole, dans la prière et l’adoration. J’ai besoin tous les jours d’entendre le Seigneur me rappeler que je suis son enfant et qu’Il est mon bon Père céleste. C’est une habitude anti burn-out, pourtant nous la négligeons. Tellement occupé dans le ministère, que nous en oublions parfois l’essentiel… Incroyable mais vrai !

Quand je suis rempli de sa présence, à la question : – qui suis je ? je peux répondre que je le sais. Je ne suis plus en quête d’identité et de racines. Je ne suis plus en train d’essayer de me rassurer constamment dans le regard et la validation d’autrui. Je suis enfant de Dieu. Mon coeur est en paix et ça n’a pas de prix. Jésus n’a-t-Il pas dit : – vous serez mes témoins ! Et pas : – vous ferrez de l’évangélisation ! Le ministère découle de Qui nous sommes. Le faire devrait donc toujours être une conséquence de ce que nous percevons être en Jésus-Christ.

Es-tu sûre d’être aimé(e) ?

Où vas tu te rassurer que tu es digne d’être aimé ? Où expérimentes tu la communion pour laquelle tu as été créé ?  Certains pensent l’expérimenter au stade ou dans les concerts géants pour essayer de jouir un peu de cette communion. Ils le font pour s’oublier, même au milieu de la foule, et tromper leur solitude existentielle en célébrant quelque chose de plus grand qu’eux-même. Gare à l’idolâtrie ! Ne confondons pas la proie pour l’ombre.

Si l’amour de nos frères et soeurs, d’un ami ou d’un conjoint sont importants, ils ne sont pas la source sûre et suffisante pour satisfaire notre besoin d’amour et de communion ultime.
Pour Jésus,  même en tant qu’homme, la réponse était claire. Il était sans cesse rempli du Saint Esprit dont le premier fruit est l’Amour divin. Il se savait aimé de Dieu. Il expérimentait journellement la communion avec son Père. Vers qui nous tournerons nous pour expérimenter ce besoin d’amour et de communion ? Il est impératif en tant qu’homme et femmes dans le ministère, que nous soyons aussi remplis de l’assurance et de la sécurité de l’amour de Dieu . Que ce soit en privé pendant notre culte personnel ou en public. Dans nos temps de solitudes recherchés comme dans les temps de rassemblements avec nos frères et soeurs.

L’adoration

Voilà pourquoi nous prenons le pain et le vin dans l’adoration et la louange, chaque dimanche, en communion avec Lui et tous les Saints,  Corps de Christ. Quand j’adore Dieu je me perds en Lui avec tous les siens. Nous avons tous été créés pour l’adoration. Nous sommes ses créatures et Il est notre Créateur. Si je ne suis pas ravi par Lui, d’autres se disputeront mon coeur, mes affections, mon amour et mon adoration. Pour me donner au final une fausse communion qui ne sera jamais à la hauteur de mes attentes et mes besoins.

Expérimenter l’amour de notre Père, dans la louange et l’adoration, est donc une protection formidable contre toutes les tentations d’aller satisfaire ce besoin auprès des hommes et femmes qui ne peuvent donner que ce qu’ils ont reçus avec toutes leurs limites et déceptions.

Merci néanmoins au Seigneur pour nos frères et soeurs, malgré toutes leur limites. Merci parce qu’ils nous redisent d’une manière ou d’un autre, ce message que j’ai besoin d’entendre et de réentendre : – Dieu t’aime mon ami, Dieu t’aime mon frère, ma sœur. Qui a besoin d’entendre ce message autour de vous ?

La vraie approbation

Un prédicateur rapportait la confidence d’un collègue. Il disait s’être surpris, à la fin de chaque culte, à compter secrètement le nombre de  – Merci ! ou – C’était un message super ce matin ! Quand il y en avait moins que la semaine précédente, il était déprimé. Il se forçait alors à passer plus de temps, et de manière inconsidérée, dans la préparation de ses prédications. Sa course à l’approbation était sans fin. La chair veut proclamer : – Je suis quelqu’un de bien. Je mérite que tu poses un regard bienveillant et  d’approbation sur ma vie !  Certains passent leur vie à essayer de le prouver. Pourquoi ? Parce qu’ils ont un doute. Ils croient que l’acceptation passe par leurs performances. Le regard des autres est alors suprême et celui de Dieu bien petit. Ils essayent de gagner, de mériter, l’approbation de leur semblable. En vérité ils ne servent pas Dieu, mais les autres. Qu’ils élèvent inconsciemment au rang d’idoles. Comme si l’opinion et la pensée d’autrui étaient vitales. Qu’en sera-t-il quand nos performances ne seront plus au top niveau ? Voilà une base bien fragile sur laquelle construire notre identité et notre  valeur. 

Bien-aimé, rien d’autre 

Jésus avait toute l’approbation et l’affection du Père. Son Fils faisait toute sa joie. Et rien d’autre. À la question : Comment avoir l’approbation bienveillante et  joyeuse de son Pére ? Le Christ avait la réponse de Dieu lui-même.

Celui-ci est mon Fils qui fait toute ma joie , ou qui a toute mon approbation.  

Conclusion

  • Si vous espériez trouver dans le Ministère la satisfaction à ces trois grands besoins, vous comprenez que vous faites fausse route. Mais il n’est pas trop tard pour rectifier le tir, changer de lunette,  et réajuster vos motivations. 
  • Que Dieu vous garde dans votre ministère…  qui ne vous appartient pas !
  • Puissent vos motivations à son service être pur.
  • Puissiez-vous vous approprier par la foi de cette déclaration du Père au Fils:  – Tu es mon Fils bien aimé qui a toute mon approbation… qui fait toute ma joie. 
  • Que Celui qui est debout prenne garde de tomber.

Pour aller plus loin

  • Sur quoi, sur qui se base votre identité ? Si vous avez cru et reçu la Bonne Nouvelle de l’Évangile, à qui appartenez-vous ?  Lisez Éphésiens chapitre 1 et relever tous les « En Christ » qui définissent votre identité. Tirez-en les implications pratiques.  Réjouissez-vous, et remerciez Dieu !
  • Les gens autour de vous, doutent-ils de votre amour gratuit ? Ont-ils le sentiment que rien n’est jamais ni sûr, ni gagné d’avance avec vous ? Lisez Jean 15:8-17. Qu’enseigne ce passage sur notre identité ? Sur l’amour de Dieu envers nous ? Quelles implications en tirez-vous pour vous-même et dans vos relations aux autres ?
  • En quoi l’Évangile change-t-il la manière dont vous vous rassurez sur notre sentiment d’appartenance ? Ou allez-vous chercher votre sentiment d’approbation ? Dans le regard de qui ?  Relisez Éphésiens 2:1-10 ? Sur quelle base êtes-vous accepté par Dieu ? Quel intérêt y-a-t-il à avoir autour de vous, quelqu’un que vous estimez, quelqu’un qui veut votre bien, un père ou une mère spirituelle, ainé dans la foi, qui se réjouit de vos progrès de vos accomplissements ? Quelqu’un qui pleure avec vous dans vos échecs ? Qui vous aime de manière inconditionnelle, même en connaissant vos défauts et vos péchés confessés ? Lisez 2 Timothée 2:1-2. Qu’implique ce texte dans votre pratique du discipulat et du leadership ?
Retour en haut