Parcours spirituel pour la semaine de Pâques

Introduction

Bienvenue dans pèlerinage qui nous mènera, par étape, vers l’événement qui a transformé le cours de l’Histoire et qui a opéré un revirement radical dans notre vie : la mort et la résurrection de Jésus de Nazareth.

La bonne piste

Lorsqu’on part en randonnée, on est censé identifier sur une carte et reconnaître sur la piste les indices qui confirment qu’on est sur la bonne piste. On espère faire de belles découvertes et vivre une expérience qui nous donnera envie d’explorer d’autres pistes. Le chemin que nous allons emprunter démarre avec l’entrée de Jésus dans Jérusalem et se termine avec le dernier discours de Jésus à ses disciples réunis sur une montagne en Galilée. La carte que nous allons utiliser est celle fournie par Matthieu dans son évangile.

Certaines églises proposent de commencer ce parcours spirituel en février et le terminer le jour de Pâques. Quarante jours c’est long, et il vaut mieux être un habitué de la route, faute de quoi on risque d’abandonner ; ce qui n’est pas le but de cet exercice. Notre parcours va durer 8 jours. Il fallait donc faire un choix parmi les récits Matthieu qui couvrent la période depuis l’entrée de Jésus dans Jérusalem (Mt 21) jusqu’à sa résurrection et son ascension (Mt 28).

À chaque étape, nous nous arrêterons pour observer la scène racontée par Matthieu. Sur la route, nous allons prendre des pauses et du temps pour méditer, prier ou faire des exercices spirituels qui vont nous aider à graver dans notre mémoire ce qui nous a impressionnés et que nous ne voulons pas oublier. Notre objectif n’est pas d’arriver au plus vite au récit de la résurrection de Jésus, mais de « vivre » en chemin quelque chose. D’être transformé par le récit. Les plus belles routes que nous avons parcourues dans notre vie ont été celles qui nous ont laissé des souvenirs et des histoires à raconter !

Quelques consignes pratiques

Je ne sais pas pour vous, mais lorsque je pars en balade, j’ai tendance à emporter beaucoup trop d’objets. Je me dis : « J’aurais peut-être besoin de ceci ou de cela ! ». Le résultat ? Au retour de mon voyage, je constate que finalement je n’ai pas utilisé certains objets que j’ai mis dans mon parquetage. On va donc voyager léger en prenant le minimum et laisser Dieu le soin de nous surprendre en chemin. Voyager léger est précisément la consigne que Jésus a donnée à ses disciples lorsqu’ils ont pris la route pour apporter la bonne nouvelle (l’Évangile) dans les villages qu’ils traversaient.

Voici la liste de choses à prendre ou à préparer

❖ Prends ta Bible et un petit carnet ou ton « journal de bord » avec toi si tu as l’habitude d’écrire tes pensées ou de dessiner. Tu peux aussi prendre ton livre de cantiques, car il te viendra peut-être l’envie de chanter.

❖ Prévois 15 -20 minutes par étape pour d’abord lire le texte, et ensuite observer la scène décrite par Matthieu. Des suggestions pratiques sont données pour prolonger ta réflexion.

❖ Choisis un lieu tranquille, avec ta boisson préférée, si ça t’enchante ! Tu peux décider de faire la route seule, en couple, en famille ou avec d’autres sur ton média préféré.

❖ Parfois, on te propose de te préparer pour l’étape suivante. Ceci est pour aider à rester concentré et de ne pas être dérangé dans ton observation ou réflexion en allant chercher un objet manquant.

Prépare donc ton parquetage pour te mettre en chemin le dimanche 10 Avril.

Dimanche 10 avril :

L’ARRIVÉE DU ROI DANS JÉRUSALEM : MT. 21.1-11

Jésus est en route pour Jérusalem accompagné de pèlerins venus avec lui depuis la Galilée (19.1-2). C’est le rendez-vous annuel à ne pas manquer : célébrer la Pâque ; se souvenir et fêter la sortie de leurs ancêtres, d’Égypte, sous la conduite de leur héros national, Moïse !

Exercice d’observation : 

Observe les personnages de cette scène à tour de rôle. Qu’est-ce qui te frappe ou t’impressionne ?

Commençons avec Jésus (21.1-3)

Dans quelques instants, Jésus va amorcer la descente vers la ville de Jérusalem. Il attend le retour de deux disciples envoyés chercher une ânesse et un ânon. Pensez-vous que la mission confiée à deux de ses disciples est le résultat d’une idée qui s’est présentée spontanément à Jésus ou l’a- t-il soigneusement planifié ?

Notre auteur, Mathieu (21.4-5)

Matthieu insère avant le retour des deux disciples une citation du prophète Zacharie (9.9). Pourquoi, selon toi, Mathieu introduit cette citation suite à l’ordre que Jésus donne aux deux disciples ?

La foule qui accompagne Jésus (21.6-9)

Observe le comportement de la foule. Qu’est-ce qui est remarquable dans leurs gestes et paroles ? Ont-ils compris le sens symbolique de l’action de Jésus ?

La foule dans la ville (21.10)

Observe la réaction des personnes qui voient arriver dans leur ville un personnage monté sur une ânesse entouré d’une foule enthousiaste criant à tue-tête des slogans. Mets-toi un instant dans leur peau. Comment est-ce que tu aurais réagi à la réponse donnée dans le verset 11 ?

Et toi face à ce récit

Si tu étais présent ce jour-là, où est-ce que tu aurais aimé être placé dans ce récit décrit par Mathieu ? Quelles questions, émotions te viennent en observant ce récit ? Prends quelques minutes pour t’exprimer par la prière suite à ces observations et réflexions.

Toujours prêt : Ah oui, tu auras besoin de ton carnet (journal) pour écrire demain…

Lundi 11 avril :

UNE PAROLE ET UN GESTE QUI DÉRANGENT : MT 26.1-16

Avec cette section, nous parvenons à un point tournant dans le récit de Matthieu. En effet, Matthieu précise qu’avec le discours sur la fin des temps, Jésus a terminé son ministère d’enseignement public.

Depuis plusieurs jours, Jésus arpente les rues et les hauts lieux de Jérusalem. La ville grouille de pèlerins heureux de célébrer la Pâque. Les cohortes romaines sont en alerte et prêtes à réprimander tout mouvement de foule qui viendrait troubler l’ordre public. Jésus sait ce qui l’attend, et pour la 4e fois (16.21; 17.22; 23.17-19), il rappelle à ses disciples qu’il va subir le châtiment réservé par Rome pour des criminels : la crucifixion.

Essaie d’imaginer ce que Jésus a dû ressentir en prononçant ces paroles. Il anticipait probablement avec joie, le repas pascal qu’il allait partager avec ses disciples, mais en même temps, il faisait face à la perspective de la crucifixion. Et les disciples, comment tu imagines leurs réactions ? Profondément dérangés ? Silencieux ? Parlant à voix basse entre eux ? Essayant de lui remonter le moral ?

Prends quelques minutes pour écrire ce que tu aurais pu ressentir si tu étais présent lorsque Jésus a parlé de sa mort.

On change de décors. Jésus est invité avec ses disciples à manger chez Simon le lépreux. Une femme pénètre dans la pièce et se met à verser sur la tête de Jésus du parfum haut de gamme.

Personne, sauf Jésus, ne comprend la logique de son geste. Les disciples crient « Scandale ! Gaspillage ! » Elle se sent incomprise e comportement des disciples et intervient pour  les reprendre. Jésus valorise le geste de cette femme qui avait probablement agi par affection ou voulant exprimer à sa manière sa profonde gratitude ou son respect envers Jésus.

Peux-tu te souvenir d’un incident où tu n’as pas compris le geste de quelqu’un, et où tu l’as jugé sans chercher à comprendre ce qui a motivé son geste ? Pourquoi avons-nous, dans certaines situations, tendance à agir de cette manière ?

Réfléchis sur la manière dont Jésus s’y prend pour transformer une situation embarrassante et blessante (pour la femme) afin de la mettre à l’honneur. Écris dans ton carnet tes réflexions.

Toujours prêt : Pour demain, prépare un morceau de pain et un peu de jus de raisin ou du vin dans un verre. Si tu as une bougie, amène là pour l’allumer…

Mardi 12 avril :

AGITATION AUTOUR D’UN REPAS : MT 26.17-35

Tu devrais avoir devant toi une bougie allumée et pour chaque personne présente du pain et du jus de raisin ou du vin. Sinon, prends le temps de les mettre en place.

Jésus prend le devant et envoie ses disciples pour réserver le lieu et préparer le repas pour la Pâque (17-19). Le nom de l’hôte n’est pas dévoilé au lecteur. Les disciples semblent toutefois savoir de qui il s’agit, et l’utilisation par Jésus de l’expression « le Maître » signale le caractère discret que Jésus veut donner à ce repas. Selon Matthieu, Jésus aurait choisi de célébrer ce repas pascal le soir avant le jour traditionnel fixé par le calendrier juif.

Le lecteur suit avec stupéfaction le déroulement des conversations. Celles-ci ne correspondent pas aux attentes pour une soirée intime, festive et chaleureuse ! Jésus annonce sa trahison par un de ses propres disciples, mais ne dévoile pas l’identité du traître. Essaie de t’imaginer assis à cette table au moment où Jésus prononce ces paroles « L’un d’entre vous me trahira ». Comment te sentirais-tu ?

Finalement Judas, se sentant visé par ces paroles et se sachant démasqué, lâche : « Est-ce moi, Rabbi ? » (25). La réponse de Jésus ? « Tu l’as dit » ; même type de réponse qu’il donnera à Pilate (26.11). Judas quitte alors la table.

Imagine-toi assis en présence de Jésus, qui t’invite à participer en faisant les mêmes gestes qu’il a appris à ses disciples. Relis lentement le texte à partir du verset 26 jusqu’au verset 29. Arrête-toi pour prononcer à haute voix les paroles de Jésus, prie lorsqu’il le fait et prend le pain et le jus de raisin ou vin quand le texte t’invite à le faire. Il s’agit de revivre ce moment seul ou avec tes proches.

Il est bientôt temps de partir. Mais avant, lis le verset 30.

Bon, à présent c’est le moment de chanter ! Même si tu ne te rappelles pas les paroles d’un chant ou cantique, ce n’est pas grave. L’essentiel est d’exprimer par le chant une mélodie ou des paroles qui te viennent en mémoire suite à ce moment d’intimité autour du souvenir de sa mort et sa signification pour toi.

Mercredi 13 avril :

QUAND VIENT LA NUIT : MT 26.14-16 ; 45-46

Judas s’entend avec les autorités religieuses sur un montant précis pour sa trahison : 30 pièces d’argent ; l’équivalent d’une journée de salaire. L’arrestation est planifiée pour se dérouler à l’abri des regards, durant la nuit. On a même pensé à un stratagème pour aider ceux venus arrêter Jésus à l’identifier à la lueur de leurs torches : Judas embrasserait le coupable. Observez les personnages dans cette oeuvre. Quelles réflexions ou pensées vous viennent ? On s’installe dans une ambiance troublante pour le lecteur. L’attitude de Jésus face à Judas peut étonner. Appeler Judas « ami » alors qu’il sait pourquoi Judas est là ? Que penser de Jésus qui s’oppose à Pierre, qui est le seul parmi ses disciples à se lancer avec une arme blanche à sa défense ? Comment expliquer que Jésus s’oppose à la violence de Pierre ? Est-ce que c’est uniquement parce que la violence engendre la violence (v.52-54) ?

L’échange entre Jésus et ceux venus l’arrêter ne se termine pas avec Jésus se laissant docilement prendre. Tout en acceptant son arrestation, Jésus dénonce néanmoins le manque de courage de la part de leurs commanditaires à agir avec transparence. Si son comportement sur la place publique présentait un réel danger, pourquoi agir de nuit et sans témoins ?

Est-ce que le fait d’accepter la souffrance comme la volonté de Dieu nous force à rester silencieux sur les aspects d’injustice ou d’hypocrisie ? Prends du temps pour écrire tes réponses dans ton carnet.

Jeudi 14 avril :

L’ACCUSÉ QUI GÊNE : MT 27.1-2 ; 11-31

Pilate n’a que faire de savoir, comme Caïphe, si Jésus est le Messie attendu par le peuple juif. Non, son interrogatoire cherche à établir si Jésus est un leader avec des aspirations politiques ; d’où sa question, qui contient une pointe d’ironie « Es-tu le roi des juifs ? »

Un tel aveu pourrait justifier, pour Pilate, la condamnation de Jésus pour sédition politique. La réponse de Jésus à Pilate « Tu le dis ! » place Pilate dans l’embarras, d’autant plus que Jésus se tait face à l’énumération des griefs logés contre lui par ses accusateurs. Pilate s’étonne du silence de Jésus. Que penses-tu de la décision de Jésus de ne pas démentir les rumeurs ou de démonter les accusations (voir Esaïe 53.7) ? Le malaise de Pilate face à l’accusé est documenté par Matthieu. Il sait que c’était par jalousie que les accusateurs avaient livré Jésus à lui (v.18). Sa femme le prévient de l’importance de sa décision, elle l’avertit et affirme que Jésus est innocent (v.19) !

Pilate propose un marché aux leaders religieux et à la foule : choisir de relâcher un criminel notoire (connu sous le nom de Barabbas) ou Jésus. Selon toi, qu’est-ce que Pilate cherche à faire en tant que leader politique en demandant à la foule de trancher ? Se montrer sympathique par un référendum improvisé ? Trouver un stratagème pour relâcher Jésus parce qu’il croit en son innocence ? Pouvoir déclarer, dans une affaire où il se sent (ou se sait) piégé, que c’est la foule seule qui portera la responsabilité de la mort de Jésus ?

Les intrigues autour du procès de Jésus sont telles qu’on vient presque à oublier l’accusé, Jésus. On assiste alors, à cette scène mémorable de Pilate se levant les mains, clamant son innocence, mais exerçant son leadership en condamnant Jésus à être crucifié. Jésus est livré aux mains des soldats qui à présent vont chercher à humilier le prisonnier par des jeux de moqueries de la soi-disant prétention que Jésus est le roi des juifs. Ce type de comportement de la part des figures d’autorités envers des prisonniers « politiques » est classique et bien réel encore de nos jours. Les trois autres récits de Marc, Luc et Jean décrivent les tortures infligées àJésus par les soldats romains qui étaient loin d’être des « enfants de coeur ! »

Prends un temps pour réfléchir sur les paroles de ce cantique : On assiste avec un sentiment d’impuissance à cette scène, mêlée d’admiration ou d’étonnement en voyant la soumission de Jésus, son refus de contredire ses accusateurs ou de protester contre un procès où ses droits sont piétinés par Pilate, qui finit par trouver un arrangement avec la foule.

Qu’est-ce qui t’impressionne dans toute cette scène ? Le courage de Jésus ? Son humilité ? Son refus de recourir au pouvoir de son Père pour mettre fin à ce procès ? 

Prends quelques instants pour rester silencieux et réfléchir sur cette scène, pour être à l’écoute de l’Esprit. Exprime-toi, en écrivant une courte prière dans ton carnet ou journal de bord.

Vendredi 15 avril :

POURQUOI ? MT 27.32-54

Les scènes décrites par Mathieu nous plongent dans l’abysse des questionnements : Pourquoi ? Nous avons tous vécu ces moments d’incompréhension où l’on cherchait désespérément de trouver un sens à ce qui nous arrivait. Comme le souligne le psychologue, Jordan Peterson, souvent notre trouble vient du fait que ce qui arrive ne correspond pas à ce que nous avons imaginé comme « idéal » de vie, soit pour nous ou pour nos proches. Un sentiment « d’injustice » nous plonge dans la tourmente.

Les disciples de Jésus et ses proches sont, à présent, dans l’oeil de la tempête qui s’abat sur eux. On y assiste avec un sentiment d’impuissance. Matthieu énumère les gestes et les paroles clairement destinés à humilier le crucifié.

Les soldats :

Quelle boisson offrent-ils à cet homme assoiffé et épuisé par les tortures et la pénible marche à travers la ville jusqu’à Golgotha? (v.34) Il est dénudé et ses vêtements sont tirés au sort par les soldats. Matthieu indique que cette scène correspond en tout point au Psaume 22.18.

Les spectateurs :

Matthieu souligne dans son évangile la légitimité de Jésus comme le Messie-roi (Mt.21-28). Observe comment cette légitimité de Jésus en tant que roi est tournée en dérision par ceux venus assister à sa crucifixion. Pourtant, tous les gestes posés et les paroles prononcées par ceux présents ne sont pas le résultat du hasard, mais ont été annoncés dans le Psaume 22. Et les paroles criées par certains « Si tu es le Fils de Dieu … » sont identiques à celles prononcées par le diable lors de la tentation de Jésus en Mt 4.3,6.

Jésus :

Se sentir ou se savoir « abandonné » est parmi les expériences les plus dramatiques et douloureuses. Les paroles de Jésus de l’abandon de son Père viennent assombrir encore davantage ce tableau. Pourquoi prononce-t-il ces paroles ? Paul écrit dans 2 Corinthiens 5.21 « Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu ». Quel est le mot qui te vient à l’esprit en revoyant cette scène? Assis-toi confortablement, ferme tes yeux. Prends un moment pour rester en silence. À présent, laisse ce mot te guider dans ce que tu veux exprimer à Dieu par la prière, l’écriture, le dessin ou le chant.

Samedi 16 avril : 

DÉSESPOIR ET INQUIÉTUDE : MT 27.55-66

Les disciples les plus proches de Jésus ont pris la fuite, craignant pour leur vie. Seul Jean, le disciple bien-aimé (Jean 19.26-27) se tient près de la croix avec plusieurs femmes. La mère de Jésus est également présente. On peine à imaginer sa douleur… Un faible leurre de soulagement paraît soudain, en fin d’après-midi, dans ce tableau de la crucifixion. Joseph d’Arimathée, disciple de Jésus, ose une démarche risquée auprès de Pilate, réclamer le corps de Jésus pour l’enterrement afin d’éviter que le corps de Jésus soit jeté dans la fosse commune réservée aux criminels et personnes délaissées par leurs proches.

Deux femmes, toutes deux nommées Marie, et qui ont suivi et servi Jésus depuis la Galilée vont « suivre » le corps de Jésus jusqu’au tombeau. Elles vont tenter de servir Jésus une dernière fois, le dimanche matin (Luc 24.1) en apportant les aromates pour embaumer son corps.

Essaie de t’imaginer parmi ceux qui accompagnent le corps de Jésus jusqu’au tombeau. Quelles sont les pensées, les réflexions ou les impressions qui te viennent à l’esprit ?

Soudainement, Matthieu nous transporte au palais de Pilate. Les accusateurs de Jésus ont probablement eu vent de l’intervention de Joseph d’Arimathée et de l’enterrement de Jésus qui s’est déroulée à l’abri des regards. La discussion avec Pilate porte sur un enjeu de taille : s’assurer qu’on a pris toutes les mesures nécessaires pour garder le contrôle sur corps de Jésus. Pour ces leaders, Jésus présente, même après sa mort, un problème sérieux. Jésus est décrit comme un « imposteur » qui prétendait qu’il ressusciterait trois jours après sa mort. Les proches de Jésus pourraient être tentés de voler son corps et ensuite faire partir la rumeur de sa « résurrection ». Pilate accepte de mettre à leur disposition des gardes et leur donne champ libre pour agir. Matthieu confirme les mesures prises pour sécuriser le lieu : le tombeau avait bien été scellé et placé sous surveillance continue des gardes. Que penser de l’attitude de Pilate ? Est-ce que la crainte des autorités juives est compréhensible ? Comment te sens-tu ou réagis-tu lorsque les gens autour de toi se préoccupent seulement des choses qui les dérangent, de leurs apparences et leurs réputations au lieu de voir que la situation est difficile à vivre pour les autres ?

Qu’aurais-tu eu envie de faire pour venir en aide ou pour réconforter les disciples ou les proches de Jésus ? Peux-tu penser en ce moment à une personne ou des personnes qui vivent une situation difficile en ce moment ? Réfléchis à ce que tu pourrais faire pour montrer de la compassion. Prie pour cette (ces) personne(s) avant de reprendre la route.

Dimanche 17 avril :

JOUR NOUVEAU : IL EST VIVANT ! MT 28.1-20

Les événements s’enchaînent rapidement. Rien n’est prévisible ou « normal ». D’abord, une intervention inattendue. Un ange provoque un tremblement de terre qui ouvre le tombeau scellé. Les soldats sont tétanisés devant la disparition du corps. Ils abandonnent leur poste et retournent en ville, probablement paniqués aux possibles conséquences d’avouer que « le mort » a échappé à leur vigilance ! Ensuite, l’arrivée à l’aube des deux Marie au tombeau. Elles seront placées en première ligne, car elles découvrent que le tombeau est vide et ensuite rencontrent Jésus, ressuscité ! Il les commissionne d’aller prévenir les disciples de sa résurrection et de leur donner rendez-vous avec lui en Galilée. Établir la crédibilité de la résurrection de Jésus sur la base de témoignages donnés par des femmes, à l’époque, était problématique. Le témoignage des femmes était de peu de valeur et pouvait déranger ou suggérer qu’il fallait prendre leur témoignage avec beaucoup de « précaution ». Bien sûr, on pourrait argumenter que la présence des deux Marie était « circonstancielle ». Elles étaient logiquement présentes au tombeau pour prendre soin du corps de Jésus ! Mais attends un peu, Pierre et le disciple « le bien-aimé » étaient dans les parages ce matin-là aussi (Jean 20.2) ! Comme quoi Dieu déroge parfois aux attentes, et va à l’encontre de certains préjugés pour mettre en honneur des personnes jugées, dans la société, de moindre importance.

Le lecteur est confronté à deux choix : croire le récit donné par les femmes « Jésus est ressuscité » ou la version que les soldats vont discrètement diffuser sur la place publique que « les disciples de Jésus ont volé son corps ».

Essaie d’identifier et mettre par écrit les différentes émotions que ces deux femmes ont éprouvées en arrivant au tombeau, pendant leur rencontre avec l’ange, pendant leur entretien avec Jésus et en apprenant la mission qu’il leur confie.

Quand Jésus parle de ses disciples, il les appelle « mes frères » (v.10). Sachant que ses disciples l’ont tous abandonné, quels sentiments ou réflexions est-ce que ceci évoquent en toi ?

Le récit de Matthieu est construit autour des instructions :

❖ L’ordre donné par l’ange aux deux femmes pour les disciples de Jésus (v.6-7)

❖ L’ordre donné par Jésus aux deux femmes pour ses disciples (v.10)

❖ L’ordre donné par Jésus aux disciples réunis avec lui sur la montagne (v.18-20)

Décidément, la résurrection de Jésus ne reste pas un simple fait historique destiné à fortifier notre foi en Dieu. Désormais, la résurrection de Jésus va permettre aux disciples de devenir les acteurs dans une mission.

Le rendez-vous sur la montagne vise à inviter ses disciples à se « remettre en route » pour une mission qui se veut planétaire : inviter toutes les nations à entrer dans son plan d’avenir pour l’humanité.

Quelles sont les pensées qui te viennent en réfléchissant aux trois ordres que nous venons d’examiner ? Comment réagis-tu à la mission que Jésus a donnée à ses disciples ? Ce pèlerinage que nous avons fait ensemble, où nous avons observé Jésus depuis son entrée dans la ville de Jérusalem jusqu’à la fin du récit donné par Matthieu, a-t-elle inspiré de « te remettre en chemin » pour remplir la mission qu’il te confie ? Prends du temps aujourd’hui pour sélectionner et mettre bien en vue une photo, une peinture, une citation, un verset, etc., pour te rappeler que Jésus t’accompagne tous les jours dans cette mission.

Bonne route avec le ressuscité sur toutes les routes que tu emprunteras !

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