Maintenez votre santé émotionnelle dans cette période de crise

Durant de cette pandémie, j’ai entendu à maintes reprises des pasteurs [ leaders spirituels] dire qu’eux-mêmes et les membres de leur équipe étaient en pleine crise émotionnelle. C’est aussi mon cas. Nous sommes fatigués, anxieux et nous avons régressé, confrontés au défi de la Covid-19. Le poids de ce défi, le travail supplémentaire, les inconnues, le désordre, nous ont rendus impulsifs et dangereux les uns pour les autres. Je veux donc réfléchir à cet état de fait et suggérer une voie à suivre.

L’étalon ou la jument sauvage

Chacun de nous a en lui un bel étalon sauvage ou une jument, qui fait partie de l’empreinte de l’image de Dieu. C’est notre moi limbique, notre moi émotionnel, qui remplit nos corps. Sans cette capacité émotionnelle, nous serions en lutte avec notre humanité. Nous ne serions pas le reflet de Dieu. Grâce à lui, nous pouvons aimer, nouer des amitiés profondes, nous connecter en communauté, créer et imaginer, protéger ce qui compte, jouer et être pleinement vivants. Cependant, il est sauvage. Il peut donc être en réaction, en colère, hanté, piégé et même cruel. Cela arrive à cause du péché, parce que nous avons été blessés ou que nous sommes dysfonctionnels. Nous vivons dans un monde brisé, avec des gens brisés, et nous avons donc tous en nous, à des degrés divers, cet animal effarouché et tourmenté. Et la grande tâche, pour être formé en Christ, est d’apprivoiser la jument, d’apprivoiser l’étalon.

Remettre le jockey en selle

Nous devons volontairement remettre le jockey – notre moi rationnel – en selle, pour qu’il reprenne les rênes, le contrôle. Je considère cela comme un travail de formation nécessaire en plein milieu de cette pandémie physique et économique. Chaque fois que nous nous concentrons sur la remise en selle du jockey, nous avons l’occasion de guérir la bête sauvage de sa méfiance, ses insécurités et ses craintes. Nous avons chacun la possibilité de libérer l’amour et la liberté de Christ.

Comment faire ?

Développez un travail de formation émotionnelle dans votre contexte. Donnez-lui un langage. Accordez la permission de nommer les choses, ensemble. Il n’y a pas de honte à cela. L’étalon, la jument, sont beaux. Mais ils doivent être guidés et formés. L’Esprit-Saint doit avoir autorité, non seulement sur les pensées, mais aussi sur la dimension émotionnelle. Il n’est pas acceptable d’être coléreux, impulsif, craintif, peu sûr de soi, anxieux, ni pour le pasteur [ les leaders spirituels], ni pour son équipe. Il n’est pas acceptable de blâmer, d’avoir honte ou d’être de connivence avec d’autres personnes pour se sentir mieux. Cela revient à taper sur les fesses de votre cheval pour courir encore plus vite hors de contrôle ! Facilitez ce travail de formation émotionnelle pour ceux qui courent à perdre haleine. […] Le jockey doit guider le cheval, et non être traîné derrière lui. Développez un processus clair et collectif pour ce travail de formation émotionnelle. Il est toujours une occasion pour l’individu et l’équipe de devenir plus semblable au Christ. Puis-je suggérer un processus?

1° Reconnaître et exprimer que moi émotionnel est hors de contrôle. 

Vous pouvez donc dire à haute voix, ou créer vos propres mots pour dire à haute voix :

Mes amis, ma jument / mon étalon est en train de se déchaîner. Seigneur : équipe, nos juments/étalon, ils sont en train de courir en liberté.

Friedman décrit les cinq étapes qui caractérisent un système chroniquement anxieux :

  • Les gens sont en réaction plutôt qu’objectifs ou calmes,
  • Les gens se rassemblent en troupeau, quelle que soit leur toxicité,
  • Les gens blâment les autres plutôt que d’accepter leur responsabilité personnelle,
  • Les personnes qui cherchent une solution rapide pour éviter la douleur plutôt que de faire le travail pour mûrir en tant qu’individus et en équipe,
  • Les dirigeants qui manquent de différenciation.

Lorsque l’un de ces états est identifié, il est important de devoiler le ou les moi émotionnels qui se déchaînent.

2° Faites un travail de formation spirituelle

Prenez le temps, individuellement ou en équipe, d’interrompre le chaos émotionnel. Arrêtez-vous et donnez vous,, personnellement ou en équipe 10 à 30 minutes pour réfléchir et prier. C’est un travail prioritaire. Pas un luxe, mais une nécessité. Dans la prière de réflexion, passez en revue ce qui a déclenché la course de votre cheval. Revenez sur l’événement spécifique déclencheur, et repassez-le dans votre esprit. Résistez à la tentation de vous apitoyer sur votre sort. Asseyez-vous avec le Saint-Esprit et demandez-lui de vous aider à comprendre. L’Esprit vous réconfortera et vous aidera également à identifier ce qui est en colère en vous.

Tenez un journal de vos pensées. Prenez des notes sur vous-même en examinant l’événement. Je trouve que se poser sans cesse la question pourquoi est très utile. Pourquoi cela m’a-t-il  ou dérangé, ou déclencher ma réaction ? Lorsque vous obtenez une réponse, posez-vous à nouveau la question : Pourquoi cela m’a-t-il  ou dérangé, ou déclencher ma réaction ? Et recommencez, jusqu’à ce que vous voyiez clairement ce qui a effrayé votre cheval. L’Esprit vous réconfortera, et l’Esprit vous aidera également à identifier ce qui est contrarié en vous

3° Témoignez de vos découvertes :

Avouez et partagez votre point de vue. Discutez ensemble de ce qui s’est passé. Témoignez de l’œuvre de l’Esprit qui dévoile votre identité et l’enrichit de l’amour et de la lumière du Christ. En témoignant à haute voix, nous devenons familiers avec ce qui effraie nos chevaux. Nous développons la compassion les uns pour les autres. Nous interrompons le processus de chaos émotionnel, et nous devenons plus proches du Christ les uns des autres. Plus vous répétez ce processus, plus vous vous familiarisez avec ce que c’est que d’avoir le jockey de nouveau en selle en tant qu’individu et en tant qu’équipe. Le cheval et le cavalier ne font qu’un. Ce n’est pas un travail qui accuse, mais de discernement. Vous discernez avec l’Esprit Saint comment le Christ vous fait mûrir pour lui ressembler davantage. Le moyen le plus direct de grandir est souvent une réflexion dans la prière sur nos états émotionnels.

La  crise de la  Covid-19 nous offre un cadeau : cette invitation à devenir plus semblable au Christ au lieu de ressembler au monde. L’opportunité est de devenir un peuple de paix qui a confiance en Dieu et qui entre dans la mêlée de cette période, en tant que prêtres pour un monde qui a désespérément besoin de soins sacerdotaux.

Adapté par Alain de cet article : https://www.missioalliance.org/emotional-health-at-such-a-time-as-this/ consulté le 19 octobre 2020

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