coureur dans le stade

Les disciplines spirituelles à quoi bon ?


        C’est pour la liberté que Christ nous a libérés. Demeurez donc fermes, et ne vous remettez de nouveau sous le joug de l’esclavage (Galates 5.1)           

        Mais maintenant, libérés du péché et esclaves de Dieu,  vous avez pour fruit la sanctification et pour fin la vie éternelle (Romains 6.22)                                 

Nous héritons d’une grande affirmation de la Réforme,

c’est celle du salut par la foi, par la  grâce seule. Nous lisons en Éphésiens 2.8-9 : « C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les  oeuvres, afin que personne ne se glorifie ». Rien n’est donc plus clair nous ne pouvons rien faire pour mériter quoi que ce soit devant Dieu. Cependant, nous oublions bien trop souvent de continuer notre lecture de ce passage, car Paul termine sa pensée en Éphésiens 2.10 par une autre affirmation, qui n’est en rien séparée de l’autre de la grâce de Dieu :

Car nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Christ-Jésus pour des oeuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions .

Les disciplines spirituelles ne sont pas, bien évidemment, ces « oeuvres bonnes » 

dont il est question. Elles jouent néanmoins un rôle important. Un athlète ne peut pas arriver au top de sa forme pour remporter la victoire sans la discipline des entrainements. Un artisan ne peut pas un en réaliser bon travail écourtant l’apprentissage de son métier. Un musicien de renom, même particulièrement l’exemple de ceux qui jouent du jazz, ne peut être libre d’improviser sans avoir passé le temps nécessaire à « apprivoiser » son instrument, et maîtriser les règles de cette forme de musique. C’est la discipline qui le libère de cette lourdeur. Plus il est discipliné, plus il est à même de donner libre cours à l’improvisation, en complète harmonie avec les autres musiciens du groupe. Ainsi, Dieu est beaucoup plus libre d’accomplir son  oeuvre à travers nous lorsque nous arrivons enfin à nous maîtriser, par la discipline spirituelle. Nous pourrons donc accomplir dans sa puissance, les  oeuvres bonnes que nous sommes appelés à pratiquer.                                                                 

Notre milieu évangélique manifeste souvent une réaction négative 

envers toute forme d’effort ou de discipline, puisque nous vivons «  par la grâce ». Mais c’est une logique erronée. Qui d’entre nous n’aspire pas à une vie de prière puissante ? A communiquer l’Évangile avec puissance ? A  vivre des moments d’adoration ou  nous pouvons nous sentir réellement dans la présence de Dieu, en le contemplant  vraiment ? A prier et intercéder avec puissance et constater régulièrement des réponses à nos prières ! Nous avons peut-être une « nostalgie jalouse » des disciples et des premiers chrétiens. Il nous semble que leur expérience de la foi était différente de la nôtre surtout parce que nous avons l’impression de manquer de puissance par rapport à eux. Mais examinons ce constat sous un autre angle. Nous aspirons à la même puissance dans la prière que Jésus ou les apôtres mais nous ne voulons pas consacrer le temps qu’il faut pour apprendre à prier, puis, à prier réellement. Nous rêvons d’un témoignage puissant mais nous ne faisons rien pour que ce soit le cas. Nous voulons être, vainqueurs mais nous constatons plutôt notre faiblesse à résister au péché, vaincre la tentation et à persévérer dans les épreuves. Nous n’avons pas pris le temps, non seulement de lire la Parole de Dieu, mais encore de nous l’approprier et de la cacher dans notre coeur exemple le Ps 119.9, 11 :

Comment le jeune homme rendra-t-il pur son sentier ? En observant ta parole. . . Je serre ta promesse dans mon coeur, afin de ne pas pécher contre toi.

Dans la pratique de notre foi nous ressemblons souvent à tous ces « sportifs du dimanche »rêvant d’exploits mais qui s’assoient passivement sans rien faire, en regardant les autres s’activer. Nos faiblesses et nos défaillances sont-elles vraiment étonnantes ? Nous voudrions la même vie celle des apôtres et être au bénéfice des promesses toutes puissantes de Jésus. Mais acceptons-nous de vivre comme ils ont vécu ! Sommes-nous prêts à payer le prix d’une véritable consécration et user de discipline ? Elles seules domptent notre corps, notre esprit, notre coeur et nos pensées, pour permettre à l’Esprit de Dieu d’opérer à travers nous. Celui-ci agit malgré tout, certes. Mais combien de fois est-ce « malgré nous » au lieu d’agir « avec nous » ?  Alors, nous sommes bien évidemment frustrés, découragés, tentés de dire que « cela ne marche pas », malgré les promesses de Dieu. Mais le problème est-il dans les promesses et la fidélité de Dieu ou dans notre refus de « payer le prix », pour être de véritables disciples ! 

Nous vivons « par la grâce de Dieu ». 

Cependant, si nous avons une mauvaise compréhension de la place de nos «œuvres », nous risquons de rejeter celle de la discipline dans notre foi. Or elle est nécessaire si nous voulons une foi réellement vivante. Les disciplines spirituelles ne sont pas réservées aux « mystiques », et n’appartiennent ni au légalisme ni à l’idée erronée des « oeuvres méritoires ». Elles sont essentielles pour amener notre esprit et nos pensées à la véritable liberté des enfants de Dieu en et par Jésus-Christ!                                                                                                         

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