Souffrance

Leadership spirituel & souffrance sont-ils indissociables ?

Jésus averti ses disciples

Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ou être baptisés du baptême dont je vais être baptisé ? » « Nous le pouvons ! », dirent-ils. Jésus leur répondit : « Vous boirez en effet la coupe que je vais boire et vous serez baptisés du baptême dont je vais être baptisé. »

Marc 10: 38

 Baptême de la souffrance

Jésus était trop honnête et trop direct pour cacher le prix à payer dans le service du Royaume. Afin de pouvoir remplir la tâche prodigieuse qui lui avait été confiée, il avait besoin d’hommes et de femmes de qualité, aux yeux bien ouverts, qui le suivraient jusqu’à la mort. À la question exploratoire de Jésus, les disciples lui donnèrent une réponse légère et rapide : – Nous le pouvons !  trahissant ainsi un bien triste manque de connaissance de soi. Jésus leur dit alors qu’effectivement ils boiraient de sa coupe et expérimenteraient le baptême de souffrance. Ils devaient apprendre que s’ils voulaient avoir un ministère spirituel influent, ils devraient payer le prix fort, et que ce prix ne pouvait être réglé en une seule fois. À la fin, il coûta à Jacques sa tête et à Jean la fin de sa vie dans un camp de concentration.

O. Chambers Le leadership spirituel Éditons Farel pages 17 & 18

Réalité

Depuis le début de l’Église, les martyrs, parmi les leaders spirituels, sont innombrables. Combien de biographie de missionnaires, d’hommes ou femmes de Dieu, détaillent les souffrances liées au ministère. Pendant longtemps j’ai hésité à établir un lien nécessaire entre souffrance et ministère. Aujourd’hui je crois que l’épreuve et la souffrance sont des étapes incontournables – pour ne pas dire indispensables – du leadership spirituel. 

Épreuves, souffrances

Nous savons que les épreuves et les souffrances contribuent à notre maturité spirituelle. Le leader n’échappe bien sur pas à cette école.

Mes frères et sœurs, considérez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que la mise à l’épreuve de votre foi produit la persévérance. Mais il faut que la persévérance accomplisse parfaitement sa tâche afin que vous soyez parfaitement qualifiés, sans défaut, et qu’il ne vous manque rien.

Jacques 1 : 2 à 4

Chemin de découvertes

Je suis passé par vingt ans d’épreuve. Ma première épouse, a souffert de sclérose-en-plaques. Rapidement grabataire, nous avons la soigner dix années à la maison. Elle a été hospitalisée dix autres années. Je dis toujours :  – Je ne voudrais pas repasser par ces année d’épreuves, mais je ne voudrais pas ne pas y être passé. J’ai appris au travers de cette épreuve les leçons les plus importantes et les plus profondes de mon expérience chrétienne. 

Elisabeth Eliot

Cette femme de missionnaire en équateur a vu son mari assassiné par les indiens de la tribu Aucas. Elle n’avait que 29 ans à l’époque et une fille de 10 mois. Elle a poursuivit le ministère missionnaire de son mari. Son second mari est mort d’un cancer après quatre ans de mariage. Elle a souffert de démence pendant une décennie et est décédée en 2015. Mais elle formule mieux que moi cette réalité : 

Les choses les plus profondes que j’ai apprises dans ma vie sont venues de la souffrance la plus profonde. Et des eaux les plus profondes et des feux les plus chauds sont sorties les choses les plus profondes que je connais de Dieu… Et j’ajouterais ceci : les plus grands cadeaux de ma vie ont également entraîné les plus grandes souffrances. Les plus grands cadeaux de ma vie, par exemple, ont été le mariage et la maternité. Et n’oublions jamais que si nous ne voulons jamais souffrir, nous devons faire très attention à ne jamais aimer quoi que ce soit ou qui que ce soit. Les dons de l’amour ont été les dons de la souffrance. Ces deux choses sont inséparables.

Elisabeth Eliot 

Les exhortations de Pierre

Relisez 1 Pierre 4 : 12 à 5 : 1

Les exhortations de Pierre aux anciens [leaders spirituels] sont liées à son enseignement sur la souffrance dans les versets qui précèdent. Quelle est la relation entre le leadership et la souffrance ? Pierre ne répond pas directement à cette question. Mais voici quelques textes qui  révèlent une relation étroite entre le leadership et la souffrance.

La nature pécheresse…

… de ceux que nous qui sont accompagnés, se rebelle contre Dieu et résiste donc aux dirigeants de Dieu, qui agissent en son nom. C’est le type de souffrance rencontrées par Moïse cf Exode 16:7-8 ; 17:2.

Premiers  responsables

Parce qu’ils dirigent, leaders spirituels sont blâmés lorsque les choses semblent aller mal. Ils sont une sorte de paratonnerre. Israël se plaignait de chaque petite difficulté et saisissait chaque occasion de se faire plaisir. Et cela retombait sur Moïse ! Lisez Exode 16 : 1-12 ; 17 : 1-7 ; 1 Corinthiens 9 : 24-10 : 13.

Inefficaces

Les leaders spirituels apparaissent comme faibles, s’ils exercent leur leadership à l’image de Christ. À cause des méthodes qu’ils emploient ou refusent d’employer, 1 Corinthiens 2:1-5 ; 2 Corinthiens 2:17 ; 4:2, 10-11. À cause de leurs convictions : 1 Corinthiens 9 ; comparer 2 Corinthiens 11:7.

Chargés

Tous les croyants sont appelés à porter les fardeaux des autres selon Galates 6 : 2. Les leaders spirituels, eux, en portent d’avantage 2 Corinthiens 11:28-29 ; voir aussi Romains 12:15.

Des décisions difficiles 

Les leaders spirituels ont parfois, des décisions difficiles à prendre, en matière de disciplines en particulier. Leur souci de la confidentialité exigée en Matthieu 18:15-20 les amènent à avoir la connaissance de faits graves, difficiles à porter. Leurs décisions créeront peut-être des malentendus ou seront critiquées.

Modèles de résilience

Les leaders spirituels, sont pour tous ceux qu’il accompagnent, des modèles quand la souffrance les frappe. Paul démontre sa résilience et la perçoit comme profitable pour ses lecteurs, se glorifiant même de sa faiblesse :

J’ai travaillé davantage, j’ai été plus souvent en prison, j’ai essuyé infiniment plus de coups. Combien de fois ai-je vu la mort de près ! Cinq fois les Juifs m’ont appliqué leur « quarante coups moins un ». Trois fois j’ai été flagellé, une fois lapidé, j’ai vécu trois naufrages, pendant vingt-quatre heures j’ai été ballotté par les flots, accroché à une épave.  Que de voyages j’ai entrepris ! J’ai été en danger au passage des fleuves, en danger dans les régions infestées de brigands, en danger de la part des Juifs, en danger de la part des païens, en danger dans les villes, en danger dans les contrées désertes, en danger de la part des faux chrétiens. Tout cela, au milieu des travaux et des peines, des fatigues, des nuits blanches, de la faim et de la soif, des jeûnes, du froid et du dénuement.   Sans compter tout le reste, en particulier cette préoccupation sous laquelle je ploie chaque jour : les soucis que me donnent toutes les Églises. En effet, qui vient à faiblir sans que j’en sois malade ? Qui fait une chute sans que j’en aie de la fièvre ? Oui, s’il faut absolument se vanter, c’est des signes de ma faiblesse que je me vanterai. 

2 Corinthiens 11 : 23-31 Parole Vivante 

Modèles de compassion

Je n’hésiterai pas à dire que la souffrance est indispensable pour les leaders spirituels. Comment écouter, entendre, comprendre la souffrance de ceux qu’ils accompagnent s’ils ne sont pas eux-mêmes passés par le creuset de la souffrance. Paul est d’une grande clarté sur ce point :

Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Il est vraiment un Père plein de compassion, un Dieu qui sait consoler dans les situations les plus diverses. Il nous aide et nous encourage dans toutes nos difficultés et nos afflictions, afin que nous soyons nous-mêmes capables de consoler et d’affermir à notre tour tous ceux qui sont dans la peine, en partageant avec eux la consolation que Dieu nous a accordée. Nous avons, certes, beaucoup à souffrir au service du Christ ; parfois la coupe déborde, mais nous portons ces souffrances avec lui et il est toujours pour nous la source d’abondantes consolations. Si donc nous passons par l’épreuve, si nous endurons la persécution ou quelque autre détresse, ce n’est pour vous que bénéfice, car alors, nous pouvons d’autant mieux vous réconforter et vous affermir dans le chemin du salut. Si, d’autre part, nous sommes réconfortés, cela vous sert, à vous aussi, d’encouragement ; vous en recevez des forces nouvelles pour supporter avec patience et constance les mêmes épreuves que nous. 

2 Corinthiens 1:3-6 Parole Vivante 

Soyez encouragé.e par ces derniers versets, quelque soit votre épreuve !

… le meilleur leadership chrétien ne peut être simplement identifié. Il est forgé par Dieu lui-même dans les feux de la souffrance, enseigné à l’école des larmes. Il n’y a pas de raccourcis.

D. A. Carson, How Long, O Lord ? Reflections on Suffering and Evil, p. 81 …
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