Dans les derniers temps, j’ai entendu prononcer des paroles définitives par des leaders sur d’autres serviteurs de Dieu. Ou sur des oeuvres… Des propos parfois non vérifiés ou incomplets (Même si je ne sais pas tout, j’en sais suffisamment plus pour savoir qu’ils sont incomplets). Parfois il s’agit de jugements inappropriés : qualifier quelqu’un de pervers narcissique demande quand même un minimum de qualification ! Parfois c’est juste un commentaire sur les réseaux sociaux… Quelques mots, apparemment sans conséquence, ici sur la position d’une fédération d’églises, ici à propos d’une position théologique… Trop souvent dans les réseaux sociaux. Je veux m’appliquer cette exhortation : Leaders : n’assassinez pas la grâce par vos paroles !
Des assassins de la grâce… en liberté.
Ils ne portent pas d’insigne susceptible de révéler leur identité ni de pancartes avertissant de ne pas les approcher. Au contraire, plusieurs transportent des bibles et passent pour des citoyens irréprochables, distingués et respectueux des lois. La plupart consacrent beaucoup de temps à l’église, certains comme responsables. Beaucoup sont tellement respectés au sein de la communauté que leurs voisins ne devineraient jamais qu’ils vivent à côté d’« assassins ».
Ces « assassins » tuent à la fois la liberté, la spontanéité, la créativité, la joie et l’efficacité. Ils tuent par leurs mots, leur plume, leur regard, leurs attitudes et encore plus souvent par leur conduite. On peut difficilement trouver une église, une organisation chrétienne, une école chrétienne, une société missionnaire ou un ministère médiatique où un tel danger ne se dissimule pas. Fait étonnant, ils poursuivent leurs activités, jour après jour, sans être inquiétés ni démasqués. Or, les mêmes ministères qui ne toléreraient pas l’hérésie plus de dix minutes s’écartent et laissent à ces « assassins » toute liberté pour manœuvrer et manipuler les autres de la façon la plus insidieuse imaginable. L’on tolère leur intolérance. Leur esprit de jugement ne se voit soumis à aucun jugement. Leurs tactiques d’intimidation se poursuivent sans la moindre opposition et leur étroitesse d’esprit est excusée ou bien justifiée. Malheureusement, la plupart n’ont aucune idée de ce qui leur fait défaut. En un mot, la grâce leur manque.
Charles Swindoll L’éveil de la grâce, pages 3 & 4.
Par la parole… assassins de la grâce
L’un des domaines où le manque de grâce se révèle le plus nuisible est celui des déclarations prétendument factuelles que les personnes d’un groupe – une église, une organisation paraecclésiastique ou une agence missionnaire – font au sujet de celles d’un autre groupe, sans d’abord vérifier que les faits sont exacts et que nous avons une vue d’ensemble. Souvent, encore une fois, ce sont les dirigeants des organisations qui font ce genre de déclarations. D’après mes quarante années d’expérience, je me rends compte que nous pouvons facilement dire des choses négatives, aussi subtiles soient-elles, sur d’autres dirigeants ou leurs ministères. Parfois, ces commentaires ne reposent pas sur des faits, ce qui conduit à des conclusions et des généralisations erronées. Parfois, même lorsque les faits sont peut-être corrects, ils sont présentés d’une manière blessante et préjudiciable.
Georges Werwer Grâce awakened leadership
La vérité déformée
La critique sans grâce s’accompagne souvent d’une tendance à faire des affirmations exagérées, là encore sans avoir parfois les faits exacts. Beaucoup sont confus et même en colère lorsqu’ils entendent un autre chrétien se vanter ; cependant, peu d’entre eux ont l’amour et le courage de demander des comptes à cette personne et de demander des précisions sur ce qu’elle affirme. Il est extrêmement triste que l’expression « évangéliquement parlant » en soit venue à signifier que quelque chose est une déclaration ou une statistique exagérée. Tout effort que nous pouvons faire pour rapporter les chiffres avec plus de précision serait une grande victoire pour ceux qui sont impliqués dans le travail missionnaire.
Georges Werwer Grâce awakened leadership
Le neuvième commandement
Catéchisme d’Heidelberg propose une lecture du neuvième commandement, qui devait modéliser tous nos propos, sous le couvert de la confidentialité, sur les réseaux sociaux… partout et en tout temps !
De ne pas porter de faux témoignage contre quiconque ; de ne pas tordre les paroles de quiconque ; de n’être ni médisant ni calomniateur, de ne pas aider à la condamnation inconsidérée de quelqu’un sans qu’il ait été entendu ; mais d’éviter tout mensonge et toute tromperie comme autant d’œuvres du Diable lui-même, afin d’éviter la terrible colère de Dieu. Soit en justice, soit en toute autre occasion, je dois aimer la vérité, la dire et la confesser sincèrement. Enfin, je dois, de tout mon pouvoir, soutenir l’honneur et préserver la réputation de mon prochain.
Catéchisme Heidelberg 43 Dimanche 112
Aimer Dieu et notre prochain en disant la vérité
Le 9eme commandement nous demande de dire la vérité sur notre prochain. […]. Cela signifie que les chrétiens ne doivent pas faire de commérages. Si vous ne savez pas si c’est vrai, si vous ne l’avez pas entendu vous-même, si vous ne l’avez pas vu vous-même, alors il se peut bien que ce soit un commérage. Même si vous l’avez entendu ou vu vous-même, cette expérience ne vous autorise pas à la répéter. Est-ce édifiant ? Est-ce que cela blesse ou aide mon prochain ? Si vous devez préfacer votre commentaire en disant . « Je ne veux pas faire de commérages mais… », c’est un signal que vous êtes probablement sur le point de faire des commérages.
R. Scott Clark
À l’ère d’Internet
Je suis souvent peiné quand je lis certains commentaires, remarques, justifiés, de la part de leaders que je respecte, mais formulé durement. Je regrette que leurs propos, aussi justes soient-ils, assassinent la grâce !
Tout le monde est notre voisin. Il n’a jamais été aussi facile de commérer qu’aujourd’hui. Un texte par-ci, un tweet par là, un post sur Facebook par ici et une réputation est détruite. Il est plus facile aujourd’hui que jamais de salir ou même de détruire la réputation de quelqu’un en un seul clic. Un commentaire négligent sur Facebook, un tweet hargneux ou une déformation des arguments et des idées d’autrui, dans la mesure où ces choses ne favorisent pas la bonne réputation de mon prochain, sont autant de violations du neuvième commandement. Le catéchisme les appelle même « l’œuvre du diable ».
R. Scott Clark
Veillons ensemble, n’oublions pas :
On éprouve de la joie à bien répondre, et qu’une parole dite à propos est agréable !
Proverbe 15 : 23
Des pommes en or décorées d’argent, voilà ce que sont des paroles dites à propos.
Proverbes 11 : 25
Aujourd’hui, comme mentor, – et accompagnateur spirituel – je me consacre essentiellement à l’accompagnement de leaders chrétiens confirmés ou émergeants, en France et en Afrique. Avec ce blog, j’aspire à partager mes réflexions, mon vécu spirituel, mon expérience de mentor, afin d’encourager les leaders à ressembler toujours d’avantage à Christ. Ce qui est toute mon ambition.