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Leader reconnu : j’avais besoin de repentance

Pour le week-end de Paques 1947, j’avais organisé une grande conférence de jeunes à Matlock, au bord de la mer, au centre de l’Angleterre. J’avais invité comme orateur une équipe de missionnaires venant de l’Afrique de  l’Est. Ils avaient été impliqués dans un Réveil et étaient en Angleterre pour en parler.
Je devais prêcher le matin et le reste de la journée serait sous leur responsabilité. Ils formaient une équipe tellement unie qu’il n’y avait ni leader ni star. L’équipe était composée du révérend Barham, qui deviendra plus tard évêque, de Bill Butler, alors diacre, qui sera plus tard chanoine de l’Église d’ Angleterre et de Peter Guillebaud, instituteur travaillant-au Rwanda.

Le Réveil pour toi maintenant !


Revel  [mon épouse] et moi-même avions, avec courage, choisi comme thème : « Le Réveil pour toi, maintenant ! » La date de la conférence approchait et ce leitmotiv suscitait notre appréhension. Nous venions de toucher le fond durant la campagne de Margate. Au retour nous avions découvert que les canalisations de notre maison avaient gelé et les tuyaux avaient éclaté ! En larmes, Revel me dit : – Je trouve que le Seigneur aurait pu s’occuper de cela, alors que nous nous sommes absentés pour Le servir. Dans sa rage, Revel donna un coup de pied à une bouilloire par terre, faisant une grosse bosse dans ce pauvre ustensile. Cette  bouilloire resta la plusieurs jours, avec cette marque, nous rappelant ce qui s’était passé. Dans quelques jours, nous irions a cette conférence sur le Réveil. Nous en serions les responsables. Revel priait avec désespoir que le Seigneur la réveille avant cette conférence. Elle se sentait totalement incapable d’en assumer les responsabilités. II lui semblait insupportable de devoir être elle-même touchée par le Réveil durant la conférence, devant tout le monde ! Mais le Seigneur n’exauça pas cette prière.

Tu prêches beaucoup mieux qu’ eux !


Nous sommes partis tous deux pour cette retraite dans un état de besoin profond. Mais si ma femme reconnaissait le sien, j’étais en grande partie inconscient du mien. Le message de l’équipe était très simple. Ses membres n’avaient pas cherché à le donner de façon puissante, comme j’en avais l’habitude. D’abord Revel se dit déçue : – Tu prêches beaucoup mieux qu’ eux !
Ils illustrèrent pourtant leur prédication de témoignages personnels : ils partagèrent leurs expériences d’échecs et de faiblesses sur le champ missionnaire, montrant comment la grâce les avait remis sur pied. Ces témoignages atteignirent tous ceux qui étaient présents. Ce qu’ils enseignaient était très différent de ma conception du Réveil.

Caïn Ou Abel ?


La première prédication porta sur le récit de Caïn et Abel : Caïn, homme qui offrait les fruits du sol représentant les oeuvres propres, et Abel, qui offrait les prémices de son troupeau représentant le sang de Jésus, l’Agneau. J’avais moi-même prêché sur ce texte, l’utilisant pour un message d’évangélisation. Je ne voyais aucun rapport avec le Réveil. Plus tard, je compris que c’ était justement ce dont j’avais besoin ! J’étais bel et bien un Caïn, plutôt qu’un Abel. J’avais essayé d’obtenir de Dieu, par force, cette bénédiction dont j’avais besoin pour mon travail, plutôt que de venir a la cro1x de Jésus pour être lavé par son sang. Je m’étais débattu, j’avais fait des efforts, alors que je devais me repentir. Bien que je sois évangéliste, le Seigneur ne m’avait pas accepté, ni moi, ni mon offrande. Pour mes besoins quotidiens, j’avais court-circuité la Croix. 

Bien que je sois évangéliste, le Seigneur ne m’avait pas accepté, ni moi, ni mon offrande. Pour mes besoins quotidiens, j’avais court-circuité la Croix. 

Ce message si simple !

Revel s’humilia très vite. Elle connut une véritable restauration par le sang de Jésus. Elle ne s’inquiéta plus de savoir qui entendait sa confession durant la réunion de prière ou elle répondit à l’appel de Dieu ! Quant à moi, je restais campé sur mes positions, loin de la source, sec. Mon problème était :  Ce message si simple trouve-t-il sa place par rapport à la prédication que j’apporte sur « la vie victorieuse » ? Où étaient Romains 6, 7 et 8 dans cette insistance calme présentant la repentance et le sang de Jésus? 
L’équipe semblait s’intéresser plus à celui qui dirigeait la conférence qu’a personne d’ autre. Ces frères vinrent à mon aide. Moi qui avais si souvent conseillé les autres, c’est moi qu’on aidait maintenant. Le  plus difficile était que ma femme elle-même se joignait a ceux qui voulaient m’aider en me demandant ; Mais est-ce que tu ne vois pas, Roy ?

Roy, je crois que tu dois te repentir !

Un jour, Bill Butler me dit :
Roy, je crois que tu dois te repentir ! – Mais de quoi dois-je me repentir ? Honnêtement, je ne le savais pas. Peu de personnes travaillaient aussi dur que moi pour le Seigneur. Mes paroles étaient finalement une répétition de ce que le peuple d’Israël avait répondu à Malachie qui les avait suppliés de revenir au Seigneur. Ils ont répondu : En quoi devons-nous revenir ? (Malachie 3:7) Franchement, me répondit Bill, je ne le sais pas. Mais je suis sûr que tu as besoin de te repentir. Nous avions presque terminé notre conversation, lorsqu’il ajouta : En fait, je crois savoir par quoi tu pourrais commencer. Te rappelles-tu, lorsque nous sommes arrivés à la conférence et que nous t’avons rencontré pour la première fois ? Tu devais encore régler certains détails. Tu nous as invités à sauter dans ta voiture et à t’accompagner. Tu as donné des instructions à une jeune dame, c’était Revel. Mais tu ne nous l’as pas présentée. C’était pourtant la toute première fois que nous nous rencontrions. À ta manière de te comporter, je n’ai pas pensé que c’ était ta femme. J’ai plutôt cru que c’ était ta secrétaire ! Peut-être devrais-tu débuter par là. Moi aussi, j’ai du commencer par me repentir de mon attitude vis-à-vis de ma femme !

Commence par ce qui est évident.  

Quand, à la fin de la conférence, plusieurs ont témoigné de la manière dont Jésus les avait conduits à la repentance et avait rempli leur coeur jusqu’à déborder du Saint-Esprit, je ne pouvais pas-rendre le même témoignage. Ce n’est que plus tard que j’ai cessé de suivre le schéma doctrinal que j’avais en tête ; j’ai ainsi pu venir au Seigneur pour me purifie de tous mes péchés ! Ce ne fut pas la grande crise que j’imaginais. Le Seigneur m’a simplement montré : Commence par ce qui est évident.  C’est-à-dire, mon irritabilité, le ton incisif sur lequel fe parlais Revel, mes mauvaises réactions face aux circonstances. J’ai découvert que le Réveil ne vient pas par les grandes choses que nous accomplissons, mais plutôt par les petits détails. que nous Le laissons purifier. C’est ce que Naaman avait compris, lui aussi ; 

Mais ses serviteurs s’approchèrent de lui pour lui dire : – Maître, si ce prophète t’avait ordonné quelque chose de difficile, ne le ferais-tu pas? A plus forte raison devrais-tu faire ce qu’il t’a dit, s’il ne te demande que de te laver dans l’eau, pour être purifié.

2:Rois 5 : 13


C’était comme recommencer ma vie chrétienne au début. Ma chair est redevenue comme la chair d’un jeune enfant, comme pour Naaman lorsqu’il s’est suffisamment humilié pour accepter de se plonger dans le Jourdain ! J’ai confessé ce jour-là, que je n’étais rien d’autre qu’un Caïn. À l’instant même ou j’ai dit cela, j’ai découvert que j’étais un Abel qui  s’approchait de Dieu avec pour seul appui le sang de Jésus. J’étais ainsi accepté par Dieu alors que j’étais pécheur. 

Extrait de Mon chemin du Calvaire, Roy Hession. Pages 96 à 99

Avec l’aimable autorisation de BLF-Éditions


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