Le caractère légitime le (la) leader spirituel

Le charisme peut permettre à une personne de se démarquer pendant un moment, mais le caractère la distingue pour toute une vie.

John C. Maxwell. 

Cette citation souligne l’importance fondamentale et cruciale du caractère du leader spirituel. C’est lui qui assoit sa légitimité spirituelle. Voici quelques réflexions de Martin Sanders sur l’importance du caractère du leader spirituel.

Le caractère et ses principes

Les gens me demandent souvent : « Vous travaillez auprès de jeunes responsables. Quel genre de leaders apparaît sur le devant de la scène? Quel genre de leaders va conduire l’Église dans le prochain siècle ? » Ma réponse est simple : « Des gens au caractère pieux». Ils ne sont peut-être pas les plus doués, la liste de ce qu’ils ne savent pas faire est peut-être beaucoup plus longue que celle de ce qu’ils savent faire. Néanmoins, les gens au caractère pieux sont ceux qui possèdent les qualités nécessaires pour tenir les rênes de l’Église. Pour discerner ce caractère, il suffit de déduire certains principes du modèle laissé par Jésus. Nous parlons souvent de ce modèle auquel nous devons ressembler, sans réellement en évoquer les principes. Dès le début de l’Évangile de Marc, Jésus dit aux disciples : 

Suivez-moi et je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes»

Marc 1 : 17. 

Sa première mission était de faire des disciples. Il l’a indiqué clairement dès le départ. Nous pouvons alors conclure que ressembler à Christ, c’est avoir la passion et la vision de transmettre sa foi.

Ressembler à Christ

Nous sommes parfois tentés de mettre l’accent sur les aspects les plus « sympathiques » de la ressemblance à Christ, tels que la patience et la bonté. Il s’agit d’éléments précieux du caractère de Jésus mais nous devons nous rendre compte qu’il existe aussi chez lui un côté plus sévère. Il n’était pas du genre à éviter les situations difficiles ; il les prenait plutôt en mains avec autorité. Il agissait ainsi parce qu’il connaissait Dieu. L’autorité est une caractéristique du Christ.

Jésus avait aussi du discernement, ce qui lui permettait de connaître les besoins des gens. Vous remarquerez que, lorsqu’il priait pour eux, il demandait parfois que leurs péchés soient pardonnés. À d’autres moments, il intercédait pour leur guérison ou pour que leur vie soit renouvelée. Il savait de quoi ils avaient besoin.

Le discernement se compose de trois éléments :

1.  La capacité à voir au-delà de ce que nous montrent le monde connu et nos propres sens, à connaître ce que les êtres humains ne peuvent connaître.

2.  La capacité à distinguer le bien du mal : discerner les esprits par exemple, ou voir le côté obscur du monde spirituel.

3.  Un troisième élément correspond à une triple capacité :

a. celle de connaître les besoins d’une personne et d’y répondre de façon adaptée par des paroles de connaissance, de sagesse, de guérison ou même de désaccord,

b. celle de savoir non seulement ce qui ne nous est pas connu, mais également ce que nous devons faire de cette information, etc. celle de dire les bonnes paroles à la bonne personne au bon moment.

Le discernement est donc une sagesse spirituelle qui dépasse ce que nous pouvons connaître par nous-mêmes. Il est un moyen spirituel qui nous habilite à sonder le cœur et l’âme d’autres personnes.

Le questionnement d’un mentor

Dans la relation de mentorat, les personnes suivies peuvent être exposées aux questions suivantes pour évaluer leur propre caractère :

1.  Quelle orientation votre système de valeurs va-t-il donner à votre vie ?

2.  Êtes-vous quelqu’un d’intègre ?

3.  Avez-vous la passion de transmettre votre foi ?

4.  Prenez-vous une situation en mains avec autorité ?

5.  Recherchez-vous le discernement ?

6.  Comprenez-vous la grâce de Dieu ?

7.  Savez-vous être redevable devant quelqu’un ?

8.  Quelle place tiennent dans votre vie les actes intentionnels?

9.  Votre caractère reflète-t-il un parfait accord entre la plénitude et la sincérité ?

Comment se forme le caractère

Comment a eu lieu la transformation ? Qu’y a-t-il de changé ? Quelles en sont les conséquences ? En fait, se forger un caractère pieux revient à céder le contrôle au Saint-Esprit afin qu’il puisse accomplir une œuvre puissante dans nos vies. Il n’est pas question d’être meilleur, de faire plus ou d’essayer avec davantage d’ardeur. Pour donner de la vitalité à notre foi, il ne suffit pas d’adopter le bon comportement ni d’emmagasiner les bonnes connaissances. Il faut que la puissance de Dieu soit à l’œuvre en nous. Paul déclare en Romains 8 : 29 :  

Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin qu’il soit le premier-né d’un grand nombre de frères. 

Derrière ces mots transparaissent deux concepts : l’homme créé « à l’image de Dieu » (Genèse 1 : 27) et le fait que le Christ est éternellement l’image de Dieu (voir 2 Corinthiens 4 : 4 et Colossiens 1 : 15). Dieu agit clairement de manière à permettre à ses enfants d’adoption bien-aimés d’être recréés individuellement à l’image du Christ, son Fils.

Cinq questions pour évaluer votre caractère

1° Êtes-vous déterminé à accomplir la volonté de Dieu ?

Jésus n’a jamais rien fait en dehors de la volonté ou de l’autorité de son Père céleste. Si un leader semble plus intéressé par ses idées et sa façon de faire que par le bien de l’équipe et l’avancement de la Mission, c’est un drapeau jaune concernant son caractère spirituel.

Enseigne que nous devons adopter le même état d’esprit ou la même attitude que Jésus dans sa soumission à la volonté et aux desseins du Père.

Philippiens 2 : 5-6

 2° Servez-vous joyeusement ?

Jésus a donné l’exemple du service aux autres, du lavement des pieds à l’alimentation miraculeuse de milliers de personnes en une journée. Les autres passaient toujours en premier. Si une personne semble plus désireuse de diriger que de servir les autres, il est temps de lever le drapeau jaune.

En fait, suivre et servir ne sont pas seulement des conditions préalables au leadership. Ces deux qualités doivent rester présente tout au long du leadership d’une personne pour que le caractère spirituel reste fort.

3° Quel est votre empressement à apprendre ? 

Les leaders sont des apprenants de toute leur vie. Le moment où vous cessez de grandir est le moment où votre leadership commence une lente descente. La disposition du cœur d’un véritable étudiant révèle l’humilité plutôt que l’orgueil. Ils sont avides d’apprendre de quiconque. Personne ne veut suivre un leader qui pense tout savoir. Les leaders qui apprennent écoutent bien, posent des questions, prennent des notes, lisent beaucoup et appliquent ce qu’ils apprennent 

4° À quel(s) sacrifice(s) pouvez-vous consentir ?                    

Le caractère spirituel se forme en construisant intentionnellement ses trésors au ciel plutôt que sur la terre. Un manque de volonté de sacrifice révèle un défaut dans le caractère d’une personne. Ce n’est pas le « combien » ou ce que vous sacrifiez qui conduit au jugement. C’est une question de cœur, qui se situe entre le dirigeant et Dieu. 

5° Etes-vous toujours honnête ?            

La capacité à être constamment honnête révèle la maturité d’un leader. Lorsque la pression augmente, l’honnêteté peut devenir plus difficile. Il est tentant de faire de mauvais choix pour échapper à cette pression plutôt que de grandir à travers elle. Ce qui érode le caractère spirituel.

Ces questions sont librement adaptées d’un article  Dan Relland

Conclusion

Le chemin de la maturité commence par la conscience de soi et la connaissance de ce que signifie vraiment l’identité en Christ. Un leader qui est honnête avec lui-même et avec les autres est essentiel dans le processus de maturation.

Couvrture Multiplier les leaders

Extrait du livre « Multiplier les leaders » de Martin Sanders et Alain Stamp, pages 60 à 63 avec l’aimable autorisation de BLF-ED.

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