Enfant à la Bible

Comment j’ai conduit première âme à Christ. La puissance de la confiance !

Comment j’ai été conduit, malgré moi, à amener, pour la première fois, une âme à Christ. Une expérience déterminante ! 

Juillet 1961. J’ai 15 ans, je suis revenu au Seigneur, à qui j’ai consacré ma vie,  lors d’une « journée rallye » à l’Institut Biblique Européen de Lamorlaye, organisée par les Semailles, le jeudi de l’Ascension.

Depuis je désire m’engager pour Dieu. J’écris une lettre, oui une lettre, à M. Jean André fondateur du Grain de blé. Je lui raconte ma conversion, mon retour à Christ, et propose mes services pour aider dans des camps d’enfants. 
Mon offre est promptement acceptée : –  Viens, tu seras nourri, logé blanchi… et tu pourras te rendre utile.

Je vais passer des semaines de rêve, entre Ballaigues et Montcherand, durant cet été ensoleillé, dans cette région verte et douce que j’affectionne particulièrement. 

Arrivé à Jura-Rosaly…

… je suis convoqué dans le bureau par M. Jean André.

– Alain nous avons un problème, il nous manque un moniteur, accepterais-tu d’être moniteur d’un groupe de dix garçons de dix ans, des Suisses et des Belges ?

À cette époque pas besoin de diplôme ! J’ai été louveteau puis éclaireur, je me sens assez dégourdi, j’aime les défis. J’accepte avec une seule restriction : le moniteur doit animer lui-même, une fois durant le séjour, une réunion du soir pour son groupe. Je ne m’estime pas capable d’enseigner les enfants, puisque je suis si jeune dans la foi. Il est donc convenu que l’un des enseignants de cette colonie, Etienne Favarger, dispensera l’enseignement aux enfants ce soir-là. Le jour J arrivé, Etienne me dit : – Réunis les garçons dans une chambre, j’arrive !

Je nous revois assis tous ensemble,

en rond par terre, dans une grande chambre. Mais le responsable, ne vient pas. Je commence en proposant aux enfants rassemblés autour de moi de chanter les rares chants que j’ai appris avec eux en arrivant.

Le responsable, ne vient pas. Alors je poursuis en donnant mon témoignage. Mais le responsable, ne vient pas toujours pas ! Alors je me lance, dans toute la faiblesse de mes connaissances, malgré mon inexpérience ; je présente l’Évangile à ces petits garçons.

Et le miracle se produit :

Hugo, petit belge, donne sa vie à Christ. J’ai encore une image précise de ce moment inoubliable. La joie d’amener une âme à Christ. J’ai longtemps conservé une photo de mon groupe, cet été là.

Je termine la réunion, les enfants se couchent.  Mais je suis… en colère, parce que le responsable n’est pas venu, il m’a laissé me débrouiller. Je suis furieux ! Je dévale les escaliers, je fais irruption dans le fameux salon de Jura-Rosaly :

– Etienne où étais-tu ? Tu m’as laissé tomber, j’ai dû faire le message tout seul aux enfants et toi qu’as-tu fait ?

– Moi j’étais derrière la porte. Quand je t’ai entendu faire, j’ai trouvé que tu t’en sortais très bien, alors je suis resté derrière la porte et j’ai prié pour toi…

– ……………

Quelle confiance, quel foi ! Merci Etienne ! Quelle opportunité pour moi de vivre cette expérience unique : accompagner, pour la première fois un enfant à Christ.

Et moi qui suis en colère contre Étienne qui n’est pas venu… Quel décalage et quelle immaturité… Il m’a fallu longtemps avant que je « relise » cette histoire et que je réalise la confiance en Dieu et en moi dont avait fait preuve Étienne. J’ai raconté cette expérience, des années après, à quelqu’un qui a bien connu Étienne et qui m’a dit : – C’est tout à fait lui ! 

Un leadership exactement à l’image de Christ, qui a affirmé à ses disciples : 

En vérité, en vérité je vous le dis: Celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais, et il en fera de plus grandes que celles-ci, parce que je vais vers mon Père.

Jean 14 : 12

Aujourd’hui encore je me demande quelle influence cette soirée a eu sur ma vocation d’évangéliste ! Je n’ai pas la réponse. Mais je suis convaincu d’une chose ; nous devons croire en la nouvelle génération, comme Etienne l’a fait, et ne pas juger seulement sur les compétences, mais discerner les dons et les cœurs.

Une belle leçon de leadership : à qui seriez-vous prêt à faire confiance ?

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