Conversations à Cap Town

Humilité – Intégrité – Simplicité : un appel à l’Église du Christ 2/2

Voici un extrait de l’engagement du CAP, Une confession de foi et un appel à l’action, publié en 2010, à l’issue du 3eme congrès de Lausanne pour l’évangélisation à Cap Town, auquel j’ai eu le privilège de participer. Lisez la première partie avant ICI.

3. Marcher dans l’humilité, en rejetant l’idolâtrie du pouvoir 

 Dans notre nature déchue de pécheurs, le pouvoir est souvent exercé pour maltraiter et exploiter autrui. Nous nous vantons, revendiquant une supériorité de sexe, d’appartenance ethnique ou de statut social. Paul réplique à toutes ces marques du culte de l’orgueil et du pouvoir par son exigence que tous ceux qui sont remplis de l’Esprit de Dieu se soumettent les uns aux autres, par respect pour le Christ. Cette soumission mutuelle et cet amour réciproque s’expriment dans le couple, dans la famille et dans les relations socio-économiques.

A – Nous avons soif de voir tous les chrétiens : maris et femmes, parents et enfants, employeurs et employés, vivre l’enseignement biblique de soumission des uns aux autres par respect pour le Christ.

B – Nous encourageons les pasteurs à aider les chrétiens à comprendre, discuter honnêtement et pratiquer la soumission mutuelle que Dieu attend de ses enfants les uns vis-à-vis des autres. Dans un monde de cupidité, de pouvoir et d’abus, Dieu appelle son Église à être le lieu d’une humilité pleine de douceur et d’un amour altruiste entre ses membres.

C – Nous « Nous en appelons de façon urgente et plus particulière aux maris pour qu’ils observent l’équilibre de responsabilités présenté par l’enseignement de Paul concernant les maris et les femmes. La soumission mutuelle signifie que la soumission de la femme à son mari est une soumission à un homme dont l’amour et les soins pour elle sont calqués sur l’amour de Jésus-Christ qui se sacrifie pour son Église. Toute forme de maltraitance sur la personne de son partenaire dans le couple — orale, émotionnelle ou physique — est incompatible avec l’amour du Christ, et cela quelle que soit la culture. Nous refusons qu’une quelconque coutume culturelle ou qu’une interprétation biblique dévoyée puisse justifier de battre sa femme. Nous déplorons de rencontrer cela chez des chrétiens pratiquants, y compris des pasteurs et des responsables. Nous n’hésitons  pas un instant à le dénoncer comme un péché et à appeler à se repentir d’une telle pratique et à y renoncer. 

4 Marcher dans l’intégrité, en rejetant l’idolâtrie du succès 

Nous ne pouvons construire le royaume du Dieu de vérité sur une fondation de malhonnêteté. Pourtant, dans notre désir insatiable de « succès » et de « résultats », nous sommes tentés de sacrifier notre intégrité, par des prétentions dévoyées et exagérées équivalentes à des mensonges. En effet, marcher dans la lumière, « c’est tout ce qui est bon, juste et vrai » 

A -Nous en appelons aux responsables d’Église et de mission pour qu’ils résistent à la tentation de ne pas dire toute la vérité quand ils présentent leur travail. Nous ne sommes pas honnêtes quand nous gonflons les statistiques dans nos comptes-rendus, ou lorsque nous tordons la vérité par appât du gain. Nous prions pour qu’une vague d’honnêteté déferle, capable de purifier et mettre fin à de telles distorsions, manipulations et exagérations. Nous en appelons à tous ceux qui financent un travail spirituel pour qu’ils n’imposent pas des attentes irréalistes de résultats mesurables et visibles, au-delà des besoins d’une obligation légitime de rendre des comptes. Luttons pour une culture d’intégrité et de transparence totales. Nous choisissons de marcher dans la lumière et la vérité de Dieu, parce que le Seigneur sonde notre cœur et prend plaisir à celui qui est droit

5. Marcher dans la simplicité en rejetant l’idolâtrie du toujours plus 

La prédication et l’enseignement, répandus dans le monde entier, de ce que d’aucuns appellent « l’évangile de la prospérité » soulèvent de grandes « préoccupations. Nous définissons l’évangile de la prospérité comme l’enseignement qui veut que les croyants aient droit aux bénédictions que sont la santé et la richesse, et qu’ils peuvent obtenir ces bénédictions grâce à une confession de foi positive et à la «  loi de la semence » en argent et en biens matériels. L’enseignement de la prospérité est un phénomène qui transcende de nombreuses dénominations sur tous les continents.

Nous affirmons la grâce et la puissance miraculeuses de Dieu et nous saluons la croissance des Églises et des services chrétiens qui conduit à exercer une foi pleine d’expectative dans le Dieu vivant et sa puissance surnaturelle. Nous croyons dans la puissance de l’Esprit Saint. Pourtant, nous nions que la puissance miraculeuse de Dieu puisse être considérée comme automatique, ou comme étant à la disposition de techniques humaines, ou encore qu’il soit possible de la manipuler par les paroles, les actions, les dons, les objets et les rituels humains. 

Nous affirmons qu’il existe une vision biblique de la prospérité humaine et que la Bible inclut les biens matériels (tant la santé que la richesse) dans son enseignement concernant la bénédiction de Dieu. Cependant, nous réfutons, parce qu’il n’est pas biblique, l’enseignement qui veut que le bien-être spirituel puisse se mesurer en termes de bien-être matériel, ou que la richesse soit toujours un signe de la bénédiction de Dieu. La Bible montre que la richesse peut être acquise par l’oppression, la tromperie ou la corruption. Étant donné que la Bible rejette de telles explications simplistes, nous nions également que la pauvreté, la maladie ou une mort prématurée soient toujours un signe de la malédiction de Dieu, ou la preuve d’un manque de foi, ou encore le résultat de malédictions humaines.

Nous acceptons qu’il soit bon d’exalter la puissance et la victoire de Dieu. Mais nous croyons que les enseignements de nombre de ceux qui font vigoureusement la promotion de l’évangile de la prospérité déforment gravement la Bible ; que leurs pratiques et leur style de vie sont souvent contestables et peu semblables à ceux du Christ ; qu’ils remplacent habituellement une évangélisation authentique par une recherche de miracles, et l’appel à la repentance par l’appel à donner de l’argent à l’organisation du prédicateur. Nous déplorons que cet enseignement ait sur beaucoup d’Églises des conséquences dommageables sur un plan pastoral, et malsaines d’un point de vue spirituel. C’est avec joie et force que nous soutenons toute initiative qui, au nom du Christ, cherche à apporter la guérison aux malades, ou à délier durablement les liens de la pauvreté et de la souffrance. L’évangile de la prospérité ne propose pas de solution durable à la pauvreté et peut détourner du message et des moyens véritables du salut éternel. C’est pour cela qu’il peut être qualifié sobrement de faux évangile. Nous rejetons donc les excès de l’enseignement de la prospérité comme étant incompatibles avec un christianisme biblique équilibré.

 A – Là où l’évangile de la prospérité est populaire, nous encourageons vivement les responsables d’Église et de mission à tester ses enseignements en accordant une grande attention à l’enseignement et à l’exemple donnés par Jésus-Christ. En particulier, nous devons tous interpréter et enseigner, dans la totalité de leur contexte et avec un juste équilibre, les textes bibliques qui servent habituellement à appuyer l’évangile de la prospérité. Là où l’enseignement de la prospérité est donné dans le contexte de la pauvreté, nous devons le contrer avec une compassion authentique et en agissant pour porter aux personnes pauvres la justice et une transformation durable. Par-dessus tout, nous devons remplacer l’avantage personnel et la cupidité par l’enseignement biblique sur le sacrifice de soi et les dons généreux qui sont les marques de la vie d’un véritable disciple du Christ. Nous réaffirmons l’appel historique de Lausanne à vivre des styles de vie plus simples. 

Avec l’aimable autorisation des éditions BLF.

PAGES 81 À 84

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