Une vraie question
Nous prions que Dieu envoie des ouvriers dans la moisson. Vous êtes leader spirituel que vous soyez pasteur, responsable de louange, ancien dans une église. Homme ou femme. Votre vie, votre engagement comme disciple de Christ, votre zèle pour l’avancement de son Royaume, sont-il un modèle qui donne envie, pour des plus jeunes. Pour ceux qui pourraient, à leur tour, prendre des responsabilités dans le Royaume de Dieu ?
Pas de successeurs
J’entends souvent cette plainte, de la part de pasteurs, d’anciens, de responsables dans divers domaines du ministère : – Nous ne trouvons pas de jeunes qui veuillent s’engager dans le ministère ! Certains pensent que c’est générationnel… – Vous comprenez ces générations Y et Z… ! Je n’en suis pas certain. Je m’interroge sur le fait que certains leaders spirituels en place, par leur leadership, comme par leur style de vie, ne font pas nécessairement envie à d’autres !
Une culture
Je me souviens d’une conversation avec un ancien d’une grande église d’une grande ville française. Il m’expliquait qu’il était impossible de trouver des jeunes pour s’engager dans l’anciennat. Il faut dire que la règle était, dans cette famille d’églises, qu’un ancien assumait un mandat de 7 ans, puis disposait d’une année sabbatique avant de prendre un nouveau mandat. Jusqu’à trois fois. Je lui ai fait observer que peut-être il faudrait changer les règles. Qu’il est difficile, voir impossible, pour un jeune, d’envisager de prendre une charge pour 15, voir 20 ans ! Qu’aujourd’hui les choses ont changé. Plus personnes n’effectue toute sa carrière dans la même entreprise. Souvent les jeunes leaders potentiels sont des personnes qui portent déjà des responsabilités professionnelles importantes. Ce qui les obligera probablement à déménager, et changer de région… Il semblait impossible, pour cet ancien d’envisager, de concevoir, un changement de culture.
En bonne santé
Êtes-vous en bonne santé vous-même ? Menez-vous une vie équilibrée, tant sur le plan spirituel que sur d’autres plans ; familial, repos etc. Ma crainte est précisément que trop de leaders spirituels soient en mauvaise santé. Affairés, surbookés, débordés, face à un cahier de charges mal défini, pas de loisirs, de temps pour soi… Si vous êtes constamment débordés, fatigués, las dans le ministère… Alors je crains fort, que parmi ceux qui vous entourent, peu aient envie de la vivre la vie que vous menez.
Affairé
J’ai servi plus de 40 ans dans une mission d’implantation d’églises. Et je réalise que j’étais hyperactif et surbooké, affairé. Je ne regrette pas ce qui a été fait. Quel privilège de vivre et de servir l’Eternel, comprenez moi bien ! Mais ce style de vie était faux. Pour moi d’abord dans mon service pour Dieu, parce que je n’avais pas assez de temps pour être à son écoute. Pas assez de temps pour être conduit par l’Esprit. Pas assez de temps pour discerner Dieu dans la vie de ceux que j’ai accompagné. Voici ce qu’écrit Eugène Peterson dans son livre consacré à l’accompagnement spirituel.
L’adjectif affairé accolé au substantif berger devrait résonner à nos oreilles comme le mot adultère pour caractériser une femme, ou escroc pour caractériser un banquier. C’est une offense outrageusement scandaleuse, un affront blasphématoire pour Dieu. Hilaire de Tours catalogua notre activité pastorale comme une irreligiosa sollicitudo pro Deo, un empressement blasphématoire à faire le travail de Dieu à sa place. […] Mais si je remplis vainement ma journée d’activités remarquables ou si je laisse les autres la remplir de demandes urgentes, il me reste plus de temps pour faire mon travail personnel, celui auquel j’ai été appelé. Comment conduire le troupeau près des eaux paisibles si moi-même je suis dans une agitation perpétuelle ? Comment convaincre quelqu’un de vivre par la foi et non les œuvres si je jongle constamment avec mon emploi du temps pour tout caser ?
Eugène Peterson Un coeur de berger, Page 27
Un de mes mentoré – à temps plein pour Dieu – m’a dit récemment que son fils lui avait fait cette remarque : Papa a toujours du travail ! En réalité les enfants attendaient depuis quelques jours de décorer le sapin de Noël avec papa ! Mon protégé s’est posé cette question : – Est-ce que je fais envie à mes enfants ?
Quel modèle
Certains leaders se font facilement connaitre par leurs réalisations, leurs projets ambitieux, leur dons qui surpassent ce que vous et moi pouvons envisager pour notre ministère. Ils parlent de réaliser ses rêves, de développer son potentiel, de croire à de grandes choses pour Dieu. Je ne dis pas qu’il n’y a pas une part de vérité à retenir. Mais est-ce de cette manière que nous devrions faire envie à des jeunes que Dieu appelle à le servir dans son Royaume ? Cette pédagogie est-elle conforme au modèle de Christ ? Il a eu maintes fois l’occasion de refuser la gloire, l’admiration des foules, la célébrité, la puissance. Après trois ans de ministère il était suivi de seulement 12 hommes dont la fiabilité était défaillante. Et il a terminé sur une croix après avoir toujours affirmé qu’il donnait sa vie pour nous ses amis ! Et c’est lui a posé ce principe :
Bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup. Viens partager la joie de ton maître.
Matthieu 25-21
Celui qui est fidèle dans les petites choses l’est aussi dans les grandes, et celui qui est malhonnête dans les petites choses l’est aussi dans les grandes.
Luc : 16 : 10
Dustin Benge souligne :
Ne perdez pas votre temps à rêver et à attendre les opportunités « plus grandes et meilleures », qui pourraient ne jamais se présenter. La fidélité dans les choses apparemment petites et insignifiantes glorifie notre Seigneur.
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Imitateur de Jésus
Ne me faites pas dire ce que je ne veut pas dire. Je sais que le Saint-Esprit appelle ceux que le Maître à choisi pour la moisson. Mais les leaders spirituels sont néanmoins des exemples… plus ou moins inspirants ! Des figures d’exemple.
Si vous voulez faire envie à d’autres de prendre leur place dans dans le Royaume de Dieu, soyez vous-même imitateur de Jésus-Christ.
Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ.
1 Cor 1 : 11
Ce verset est en réalité la conclusion des chapitres qui précèdent, des recommandations de Paul aux Corinthiens.
Ces vrais qualités qui font envie
Paul vient de démonter des qualités magnifiques, … je ne suis pas au centre de mon ministère, en public, comme en privé… Je cherche à faire toutes choses pour la gloire de Dieu…Je ne cherche pas ma propre gloire… je cherche à n’offenser personne… je m’efforce de pas susciter les préjugés des autres… je cherche en toutes choses leur salut, faites-en autant. Je fais du Christ mon exemple. Il est mon modèle en toutes choses ; et si vous le suivez, et si vous me suivez autant que je le suis, vous ne commettrez pas d’erreur. C’est le seul exemple sûr ; et si nous le suivons, nous ne pourrons jamais nous égarer.
À l’exemple de Christ
Paul imitait le Christ, qui, par sa conduite affable et courtoise et son humble comportement, cherchait à plaire et à satisfaire tous ceux avec qui il s’entretenait. Ainsi il voulait qu’ils ne s’occupent pas des choses élevées, mais qu’ils condescendent aux hommes de basse condition, et qu’ils deviennent tout à tous, afin qu’ils puissent en gagner comme lui. Il ne cherchait pas son propre plaisir et son propre avantage, mais le salut des autres, à l’imitation de Christ.
Votre conformité à Christ fait-elle envie à des plus jeunes de vous rejoindre et prendre des responsabilités dans le service du Maître ?
Aujourd’hui, comme mentor, – et accompagnateur spirituel – je me consacre essentiellement à l’accompagnement de leaders chrétiens confirmés ou émergeants, en France et en Afrique. Avec ce blog, j’aspire à partager mes réflexions, mon vécu spirituel, mon expérience de mentor, afin d’encourager les leaders à ressembler toujours d’avantage à Christ. Ce qui est toute mon ambition.