Vision mission elle

Un élan missionnel pour la France : explications

Philipe Monnery est vice-président du Conseil National des Évangéliques de France, (CNEF). Secrétaire-général du RéseauFEF, et impliqué dans le leadership du Mouvement de Lausanne. Il a piloté le projet intitulé : « Ensemble en mission »à lire ICI, projet adopté à l’unanimité lors d’une récente assemblée générale du CNEF. Ce projet créé un élan missionnel pour la France, explications. Cette interview satisfera votre curiosité, en particulier celle des nombreux lecteurs étrangers, qui seront encouragés de voir l’oeuvre de l’Esprit en France et plus largement.

Qu’est-ce que cet élan apporte à l’évangélisation ?

L’idée de ce projet est d’apporter une vision d’unité dans la mission qui permette à la fois une mobilisation massive de toute l’Église mais aussi de reconnaître la diversité et le rôle de chacun en évitant le phénomène de « silos ». Ainsi, le texte parle à la foi d’évangélisation et de discipulat. À la fois d’implantation d’Église et d’affermissement des Églises existantes, à la fois du témoignage en proximité et de l’annonce de l’Évangile auprès de tous les peuples, à la fois du rôle de chaque chrétien et du besoin de ministères spécifiques, ainsi de suite. 

Les Églises et les évangélistes devraient-ils s’inspirer de cet élan missionnel ?

Ce texte devrait permettre aux Églises d’avoir une vision plus large de la mission et de réfléchir peut-être à des points qu’elles auraient tendance à négliger. Il peut aussi inspirer les Églises à non seulement poursuivre les activités en Églises rassemblées, mais aussi les encourager à équiper chaque chrétien pour la mission là où Dieu l’a placé. Enfin, il encourage les Églises à agir en synergie avec d’autres Églises, œuvres, missions… pour ce qu’elles ne peuvent accomplir seules. 

Pour les évangélistes, le texte réaffirme l’importance de leur ministère, en insistant sur la centralité de l’annonce de l’Évangile et sur le besoin de ministères spécifiques au service de l’évangélisation du monde. Mais il montre aussi que la mission est plus large et concerne aussi tous ceux qui n’ont pas le don spécifique d’évangéliste. Il montre également que la mission ne s’arrête pas simplement à la conversion, mais va plus loin avec le discipulat, la formation des Églises et le témoignage du royaume dans le monde.
Inspiré par cette vision, un évangéliste devrait comprendre la nécessité d’entrer en partenariat avec les Églises locales et d’autres ministères pour que son travail aille au-delà de son action particulière.

Les églises locales ont-elles saisi l’enjeu, sont-elles au diapason ?

Cela prendra du temps. La phase de préparation du texte a permis d’unir les leaders, d’affiner le langage au niveau des cadres d’unions et d’oeuvres, mais il faut laisser le temps qu’une culture se crée et descende jusqu’au plus proche du terrain, notamment pour susciter des collaborations dans les territoires. Pour y parvenir, le CNEF travaille sur différents axes, notamment des projets pilotes proches du terrain, une dynamique de prière commune qui permet également de transmettre la vision (https://www.lecnef.org/page/1765025-intercesseurs), la poursuite du travail des commissions pour vulgariser et transmettre des ressources. 

A-t-il été facile de faire l’unité au sein de la diversité évangélique française ?

Oui, le sujet de la mission reste un sujet unifiant pour l’évangélisme. C’est un marqueur de notre foi commune : la volonté que Christ soit connu. C’est ainsi que la priorité missionnelle du CNEF avait déjà été réaffirmée lors de l’assemblée plénière de juin 2021. 
Le défi était plutôt d’intégrer et d’unifier les différentes perspectives dans le respect des accents que chacun porte. 
Le travail collaboratif pendant 18 mois a permis d’écouter tout le monde pour voir les différents sujets à prendre en compte, pour que chaque acteur trouve sa place et avoir une vision commune plus riche. 

Observes-tu le même élan missionnel en Europe ? 

Sur l’ensemble du continent, on observe ces dernières années une volonté missionnelle renouvelée et des progrès encourageants. Trois moteurs sont particulièrement marquants : la vitalité des mouvements d’implantation d’Église à travers le continent, de nouvelles dynamiques parmi la jeunesse, l’impact significatif des chrétiens issus des diasporas, qu’elles soient originaires d’Afrique, d’Amérique du Sud ou d’Asie. Il y aussi de meilleures connexions et collaborations entre les leaders à l’échelle du continent, ce qui permet d’accélérer le progrès de l’Évangile en apprenant les uns des autres. 

À bien des égards, l’Europe, que nous considérons souvent post-chrétienne, semble être plutôt en pré-réveil. Pour une synthèse de la mission en Europe, voyez le rapport de Jim Memory,  directeur du mouvement de Lausanne en Europe, disponible en français ICI.  

Quels encouragements pour les lecteurs de ParoleDeMentor en francophonie ?

D’abord, un encouragement à l’espérance

Porter un regard positif et plein d’espérance sur ce que Dieu est en train de faire, un regard qui nous pousse à rejoindre ce que Dieu fait déjà, à nous réjouir et à persévérer dans la prière. Nous devons faire attention, notamment en France, à un certain cynisme qui nous pousse au relâchement au lieu de voir avec enthousiasme le progrès de l’Évangile en cours et à venir. Dieu est à l’œuvre ! 

Deuxièmement, un encouragement à la consécration et à la fidélité

Fidélité à l’Évangile au milieu du chaos idéologique et spirituel. Fidélité à l’éthique chrétienne alors que nos contre-témoignages restent le premier frein à la propagation de l’Évangile. La mission commence lorsque nos propres vies sont transformées par l’Évangile et embrasées par l’amour de Christ. Cela devrait nous pousser à la repentance continuelle et à la prière. 

Ensuite un encouragement à l’engagement missionnel, chacun pour sa part.

Que ce soit dans l’Église ou dans le monde. Dans un ministère spécifique ou dans un témoignage incarné au sein des différentes sphères de société. Nous avons besoin partout de chrétiens qui brillent par leur éthique à l’image de Christ et répandent l’Évangile de façon incarnée pour favoriser la multiplication de disciples et la croissance de l’Église. 

Enfin, un encouragement à la collaboration.

Dieu nous invite à une vision plus large de la mission et de l’Église où des relations clés entre leaders et un esprit de générosité permettent de nouvelles initiatives pour le royaume. Trop de sujets sont encore traités en silos, en doublons ou en concurrence. Trop de projets sont bloqués faute de partage de ressources ou de ministères. Il est urgent que le corps s’articule mieux pour que l’Évangile avance.

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