Parabole du bon berger

Tu es bien-aimé(e)- de Dieu !

Je ne sais pas à quel point te savoir « bien-aimé(e) » de Dieu est important et fondamental pour toi. Ça l’était pour Christ indiscutablement. Dans son identité comme dans son enseignement. Mon désir : que  tu puisses, quelles que soient tes dispositions, tes circonstances, tes émotions, apprécier et saisir aujourd’hui, que tu es « bien- aimé(e) » de Dieu !

1° Dans son enseignement :

Petit focus sur les 3 paraboles de Luc 15. Les pharisiens et les interprètes de la loi se plaignent : 

Le voilà qui fréquente des gens sans foi ni loi : il accueille des pécheurs notoires et s’attable avec eux.

Luc 15 : 2

Ce que Jésus répond à cette objection nous concerne au premier chef. Les pécheurs notoires, c’est nous. Ceux avec lesquels Jésus s’attable c’est toi, c’est moi. Il énonce trois paraboles qui dressent un portrait de Dieu et de l’amour qu’il porte aux pécheurs. Ceux auprès desquels Jésus s’investi. Il dresse le portrait d’un Dieu « humain », avec des attitudes d’homme, des actions d’homme, des entrailles d’homme, mais cent fois décuplées parce qu’il est Amour. 

La brebis perdue

Les pharisiens ne s’attendaient à ce que Dieu puisse avoir des réactions comme les leurs, quand il leur arrivait de perdre et de rechercher une brebis ! Ils ne pouvaient imaginer que ce qui était normal pour eux, chercher une brebis perdue, puisse être encore plus normal pour Dieu. Pourtant, si un homme ne peut consentir à perdre une brebis, à plus forte raison Dieu ne peut consentir à perdre celui, celle, qui porte son image. Imago Dei ! Malgré le titre donné à cette parabole, la brebis n’est le sujet de cette histoire. Le sujet c’est le propriétaire : c’est à dire Dieu. Jésus affirme selon A. Maillot : 

Quand l’un d’entre vous a cent brebis, il n’accepte pas de devenir un homme-avec-quatre-vingt-dix-neuf brebis. II se met en quatre ou en huit pour retrouver celle qui manque. Et celui qui ne ferait pas cela, vous le trouveriez indigne d’avoir cent brebis, ou même 99, ou même 10, ou même une seule. Car ce qui est à vous est à vous. II y a entre vous et la brebis un lien, un lien de propriété. Et celui qui traiterait ce lien à la légère, ne mérite pas de garder ce qu’il a. Eh bien il en est de même pour Dieu, à plus forte raison.

Alphonse Maillot. Paraboles de Jésus. Éditons Foi Vivante pages 176 et suivantes

Comme le lien qui le lie à sa créature est mille fois plus fort que le sentiment de propriété, alors moins que quiconque, Dieu ne consentira à devenir l’homme aux quatre-vingt-dix-neuf brebis. Car même s’il ne lui manquait qu’une brebis, même si ce lien n’était brisé qu’une seule fois, son « bonheur » de Dieu serait fini. Sa joie de Dieu serait éteinte, ne verrait plus que la brebis qui lui manque. Et devant cette place vide, il n’apercevrait plus que son éternel échec de Dieu, sa propre malédiction, sa propre déchéance. C’est pourquoi le Dieu qui consentirait à ce que ce lien se rompe, ce lien qui s’appelle  l’Amour , et qui est Dieu lui-même, ne serait plus Dieu. Jésus souligne ainsi que toi et moi sommes les bien-aimés de Dieu. Qu’il ne supporte pas de te perdre, de te savoir loin de Lui. Pas même un instant.

La drachme perdue

On entend presque Jésus dire écrit Maillot : 

Vous comprenez qu’on se démène pour une drachme, vous trouvez normal de vous mettre en quatre pour retrouver cinq euros.  Et vous ne voulez pas comprendre que Dieu en fasse autant pour les hommes ? Sachez donc que pour Dieu chacun de vous ne vaut pas plus de cinq euros, que Dieu le cherchera, remuera tout, dérangera, tout pour vous retrouver et pour retrouver jusqu’au dernier centime. 

Ibid

La vraie valeur de la drachme, n’est ni sa valeur faciale, ni sa teneur en argent. Sa valeur découle du fait que la femme y tient. La valeur incommensurable de l’homme, découle de ce que Dieu l’aime. Ta valeur, ta seule valeur, c’est que Dieu tienne à toi.

Parabole du fils prodigue 

Le contrepoint et le message ultime : notre créateur est aussi un père. Voici ce que souligne Alphonse Maillot :

Jamais le Christ n’a voulu nous faire pénétrer aussi loin dans le mystère de Dieu et dans le mystère de la condition humaine. Jamais il n’a autant soulevé le voile qui nous cache la personne de Dieu, et jamais il n’a jeté par ses paroles une aussi vive lumière sur notre destin. Cette parabole est probablement son « dernier » mot sur Dieu et son « dernier » mot sur l’homme. Non pas en ce sens que nous serions incapables d’en comprendre davantage… Non ! Il s’agit vraiment du dernier mot autant pour Dieu que pour nous. Tout est vraiment dit sur la terre et dans le ciel : quand Jésus nous révèle que Dieu est Père et que les hommes sont fils. Dieu, dès lors, n’a plus rien de fondamental à nous dire, ni à se dire. Il n’en sait pas plus que nous, même s’il comprend bien mieux que nous ce que cela signifie. Il ne peut pas aller plus loin, il ne peut pas être plus que ceci : « Père, c’est-à-dire Amour ». C’est la vérité dernière. Toutes les autres vérités sur Dieu ne sont que des vérités avant-dernières, des approches, des approximations. Ce sont même des mensonges, si l’on oublie en les formulant, celle qui les porte toutes, si l’on oublie le mot premier et le mot dernier : « Abba, c’est-à-dire Père, et peut-être Papa. »

Ibid

Ainsi Jésus voulait que notre théologie sois fondée sur cette vérité : je suis, tu es le bien-aimé(e) de Dieu.

2° Dans son identité  

Jésus lui-même a eu besoin d’entendre qu’il est le bien aimé de Dieu. Vous connaissez tous ces deux occasions ou Dieu lui-même a répété cette vérité première fondatrice : « Tu es mon fils bien aimé tu fais toute ma joie ! » Si Jésus a eu besoin  que son père le lui rappelle, à combien plus forte raison, toi et moi ! 

3° Tu as besoin d’entendre Dieu te dire « Tu es le (la) bien- aimé(e) de Dieu. »

H. Nouwen écrit : 

Jésus se retirait, la nuit, pour prier, pour écouter la Voix, pour revendiquer déjà son statut de Bien-aimé. Tout de suite après, il entendait une autre voix. « Tu dois faire la preuve que tu  es le Bien-aimé, lui disait le diable. Change ces pierres en pain ou saute du pinacle du temple pour que les anges te portent sur leurs mains prends le pouvoir et exerce ton influence « Jésus répondit : « Je n’ai pas à prouver que je suis le bien-aimé . Je le suis déjà.»

Henri Nouwen. La seule chose nécessaire, Edition Bellarmin

Voici quelques pensées glanées chez Henri Nouwen[4]qui soulignent pourquoi nous avons besoin d’entendre Dieu nous dire « Tu es mon fils, ma fille bien-aimée ! »

Parce que tu as des doutes confrontés à ton péché à tes limites ? Tu as besoin de revenir à ton père pour une raison ou une autre ? 

C’est une histoire de retour. Je saisis l’importance qu’il y a à retourner sans cesse. Ma vie dérive loin de Dieu. Je dois retourner. Mon cœur s’éloigne de mon premier amour. Je dois retourner. Mon esprit poursuit des images bizarres. Je dois retourner. Retourner est le combat d’une vie. Dieu n’exige pas la pureté du cœur pour nous ouvrir les bras. Même si nous retournons à lui parce que nous n’avons pas trouvé le bonheur en suivant nos désirs, Dieu nous prend chez lui. Même si nous retournons parce que le fait d’être chrétien nous apporte  plus de paix que d’être païen , Dieu nous reçoit. Même si nous retournons parce que nos péchés ne nous ont pas apporté toute la satisfaction que nous en attendions, Dieu nous accueille. Même si nous retournons parce que nous ne pourrons pas nous en sortir tout seul, Dieu nous attend. L’amour de Dieu n’exige pas d’explications sur les motifs de notre retour. Dieu est heureux de nous voir à la maison et veut nous donner tout ce que nous voulons, simplement parce que nous sommes à la maison. 

Ibid

Parce que tu doutes de toi-même ? 

Le grand obstacle au travail de l’Esprit en nous c’est que nous nous disons que nous sommes inutiles, que nous ne valons rien. Une fois que je sais que je suis le Bien-aimé, une fois que je commence à découvrir cela en moi-même, l’Esprit peut travailler en moi et chez les autres, et nous pouvons accomplir de grandes choses. Mais en disant: « Non, Dieu ne m’aime pas, suis pas aussi bon que les autres », c’est comme si je négligeais de revendiquer la vérité que Jésus est venu proclamer.

Ibid

Parce que tu penses que tu n’as pas fait tes preuves ? 

Nous sommes les Bien-aimés, mais pas à cause de ce que nous avons accompli, pas parce que nous avons fait nos preuves. Au fond, Dieu nous aime, quoi que nous fassions. Si c’est bien le cas, les quelques années que nous passons dans le monde nous sont données pour dire notre tour, au milieu de notre vie : « Oui, mon Dieu, ]e t’aime, moi aussi.»

Ibid

Parce que tu as vécu des échecs, des épreuves, des temps difficiles, dans ta marche avec Christ ? 

Mais si nous persistons à écouter avec attention la voix qui nous appelle Bien- aimés, il nous devient possible de vivre notre brisure et notre morcellement, non plus comme un indice de notre peu de valeur, mais comme l’occasion de purifier et d’approfondir la bénédiction qui repose sur nous. La souffrance physique, mentale ou affective vécue sous le signe de la bénédiction est une expérience radicalement différente de la souffrance physique, mentale ou affective vécue sous le signe de la malédiction. 

Ibid

Bienvenue dans la sainte confrérie… des bien-aimé(e)s de Dieu !

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