Aimer comme Jésus

Trop tard… Le bien est fait !

Jeune, on se croit invincible. Débordant d’énergie et de projets sans limites. J’ai été de ceux-là. Quatre décennies plus tard, on fait les comptes. Qu’est ce qui a bien fonctionné, de mon point de vue évidemment ? Qu’ai-je accompli ? Qu’est-ce qui me survivra ? De quoi puis-je être fier ? Je, Me, Moi, Mon…


La communauté dans laquelle j’ai investi ma vie, a traversé un très gros orage face auquel je me suis senti complètement impuissant. Même si elle se relève maintenant. Même si à l’époque je préparais mon départ et avais déjà passé la main à une nouvelle équipe pastorale. Ma famille et moi en avons été très peinés. La tentation a été forte alors, surtout pour moi, de réduire mes 35 ans de service à cette explosion qui a fait nombre de blessés. Sans que je puisses l’empêcher et faire quoique ce soit.  Ce qui nous aide aujourd’hui dans toute cette épreuve, c’est de nous rappeler que nous ne sommes propriétaire de rien. Je le savais déjà. 

Ce n’est pas mon Église

C’est l’Église, l’Assemblée du Seigneur ! Il s’en occupe mieux que nous dans sa souveraineté, qui s’exerce même dans les temps difficiles. J’avais déjà réalisé, au travers des épreuves passées, à quel point il est facile de mesurer notre valeur à nos accomplissements et à nos réussites…ou à nos échecs. Cette épreuve majeur a été pour moi, l’occasion de comprendre, une fois de plus que notre valeur résulte de qui nous sommes en Jésus-Christ. De ce qu’il a fait pour nous et non l’inverse. Nous sommes des enfants précieux, bien-aimés et graciés de Dieu. À son image. Nous possédons une identité, une valeur, et un amour que Dieu nous a donnés et démontrés en Jésus-Christ, et ils sont inaliénables. Rien ni personne, ni nos échecs ni nos réussites,  ne peuvent, ni l’acquérir, ni l’altérer, ni les annuler.

Quelle épitaphe ?

Il y a quelques années, alors que la tempête bouillait déjà dans la marmite, après une discussion familiale, un soir de Noël, vers une heure du matin, une question m’est venue. Quelle épitaphe aimerais-je  qu’on inscrive sur ma pierre tombale ? Une réponse s’est formulée en mon fort intérieur. Elle m’a encouragé et reste gravée dans mon coeur. D’après l’Écriture, Satan, l’adversaire de notre âme, n’a de cesse que nous nous définissions plus par nos oeuvres, nos réussites ou nos échecs et nos péchés que par le regard et la Parole de Dieu sur nous. C’est pourquoi, le Malin nous chuchote souvent à propos de nos échecs. Qu’ils soient de notre responsabilité ou pas :  – Trop tard le mal est fait !  Plus de rédemption possible pour toi. Juste une condamnation et une honte éternelle ! Tu as échoué…surtout aux yeux des hommes. Heureusement Dieu dans sa grâce s’est opposé à cette pensée condamnatoire. Il m’a murmuré à l’oreille par son Esprit-Saint, ce souffle doux et léger : – Non ! dis plutôt : « Trop tard le bien est fait ! ».  Regarde plutôt tout ce qui a été fait de bien.  Au nom de Jésus. Tout ce que Dieu a béni au cours de ces décennies. Tout ce à quoi tu as pu prendre part dans sa bonté. Regarde à tout ce qui a été accompli et rappelles-toi que tu ne l’as pas fait seul. Regarde l’aide de Dieu et des hommes et femmes de bien qui t’ont accompagnés durant tes 35 années de ministère. Rends gloire à Dieu ! Regardes plutôt au fruit qui continuera jusque dans la vie éternelle bien au-delà de ce que tu auras plus ou moins bien fait, échecs inclus. Notre Dieu n’est Il pas celui qui  a la capacité de changer le mal en bien ?

Quant l’accusateur chuchote

Souviens en toi donc, quand l’accusateur de ton âme viendra chuchoter à ton oreille : – Regarde le désastre. Trop tard le mal est fait….opposes lui un : – Non ! Trop tard le bien est fait ! Ce bien accompli, c’est surtout le sien. Ce bien, qu’Il a accompli pour nous, au-delà du juste du regard et de l’appréciation que Dieu voudra bien porter dans sa grâce sur nos oeuvres au jour du jugement, est celui qu’Il a effectué pour nous. Il a accompli pour nous, ce que nous ne pouvions faire par et pour nous-même. À savoir : nous restaurer, nous redonner une valeur : celle de la vie du Christ offerte pour nous racheter. Nous redonner un statut : celui d’enfant bien aimé et gracié de Dieu.  

Qui écouter ?

La foi vient de ce que l’on entend ou de celui qu’on écoute. Qui choisirons nous donc d’écouter ? La petite voix de l’accusateur et du calomniateur qui voudrait nous faire croire que nous sommes ce que nous faisons, aussi grandiose ou misérable que cela puisse être ? Ou bien allons-nous choisir d’écouter la voix du Christ  qui nous dit : Tout est accompli ! depuis la croix ou il semblait tellement impuissant et vaincu ?  Nous connaissons la suite dans le récit de Pâques. Alors, arrêtes de te morfondre sur tes échecs et ce que tu aurais pu faire de mieux pour réussir aux yeux de ceux qui t’observent. Vis sous le regard de Dieu d’abord. Réjouis-toi de ce que Dieu a opéré par grâce, par la puissance de l’Évangile au travers de toi et des tiens en multipliant ces quelques petits pains et poissons que tu as mis à sa disposition au début de ton ministère.

Pour aller plus loin, poses-toi les questions suivantes : 

Que révèlent les épreuves dans ta vie ? Quelle analyse en fais-tu ? Quels sont les standards de réussites qui motivent tes choix et tes actes, dans ta vie personnelle comme dans ton ministère ? Sur qui, sur quoi, bases-tu ta valeur et ton identité en tant que serviteur ou servante  de Dieu ? Sur quel point le malin t’attaque -t-il concernant ton identité et ta valeur ?  Relis l’exemple dans Luc 4:1-13

Passages bibliques à méditer sur ces questions :  

Romains 8:28-37; 1 Jean 3:1-3, Rom 10:17. Luc 4:1-13

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