mentor et mentoré

Les fonctions mentorales : approche séculière

voquer les fonctions – les rôles – que les spécialistes attribuent au mentorat, aide à comprendre comment, et dans quels domaines, un mentor apporte une aide à son mentoré. Ce qui permettra, dans un prochain article, d’examiner comment Jésus a formé ses disciples par sa divine pédagogie spirituelle.

D’un point de vue séculier, le mentorat est peu répandu dans la culture française. Pas étonnant, du coup, que ce concept rencontre des résistances dans l’Église. Pourtant la revue Management & Avenir écrit :

On parle peu de mentoring [ ou mentorat] en France, alors que cette pratique d’accompagnement s’est fortement développée et implantée dans le monde anglo-saxon. Une étude auprès de 402 cadres diplômés d’une grande école de management française montre pourtant que ce type de pratique existe bel et bien dans la mesure où les fonctions traditionnelles du « mentoring » repérées dans la littérature sont effectivement identifiées dans les réponses fournies par les managers : développement de carrière et développement psychosocial. La relation hiérarchique de proximité s’avère être le berceau le plus fréquent de cette relation mentorale informelle entre un manager mentor et son protégé.

Silvester IvanajSybil Persson

Ce sont ces fonctions caractérisées dans cet article développement de carrière-ou professionnel- et développement psychosocial que nous allons survoler.

LES FONCTIONS MENTORALES 

Les fonctions professionnellesLes fonctions psychosociales
Exposition et visibilitéÊtre un modèle 
Le mentorat permet aux principaux décideurs de reconnaître et apprécier les compétences, capacités et talents spécifiques d’une autre personne.Les actes et comportements doivent être exemplaires. Une personne modèle manifeste des attitudes, valeurs et comportements que les autres cherchent à reproduire.
AccompagnementConseiller
 Partager des idées, donner des retours, proposer des stratégies afin d’atteindre les objectifs du travail.Écouter et aborder les problèmes professionnels et personnels, les soucis et les peurs que pourrait avoir le protégé ; donner des conseils, témoigner de l’intérêt et de l’empathie.
Parrainage Acceptation et confirmation
 Soutenir, défendre et être attentif à une personne.Avoir un regard positif sur quelqu’un et lui faire confiance.
ProtectionAmitié
 Minimiser les facteurs d’implication dans des situations controversées et réduire les risques inutiles. Interactions informelles au travail, volonté d’aborder des sujets variés.
Lancer des défis
Créer ou donner des missions difficiles et stimulantes.

Certains ajoutent une fonction politique au rôle du mentor. 

Bien que celle-ci semble couverte par les fonctions « professionnelles » et « psychosociales », dans le contexte d’un mentorat spirituel, qui accompagne un ministère dans l’Église, cette fonction politique permet d’élargir la vision de l’aide qu’un mentor peut apporter.

Les fonctions politiques peuvent comprendre :

  1. L’accès à l’information,
  2. L’accès aux réseaux informels et formels, et la familiarisation avec les aspects officieux,
  3. La visibilité,
  4. Le soutien : en cautionnant ou répondant et en agissant comme intermédiaire au besoin.

Les fonctions mentorales selon Renée Houde

R. Houde est précurseure dans l’étude du mentorat propose une analyse différente. Voici sa proposition : douze différentes fonctions que peut remplir un mentor. Celles-ci ne se rattachent pas exclusivement à un contexte organisationnel, mais plutôt au mentorat de façon générale, donc appropriées au mentorat spirituel. Selon l’auteure, ces fonctions peuvent s’exercer en visant le développement professionnel de l’individu ou en favorisant le développement intégral de la personne, parfois l’un à travers l’autre mais peut-être aussi l’un sans l’autre. 

1. ACCUEILLIR LE MENTORÉ dans le milieu et le présenter aux autres membres de l’organisation.

2. GUIDER LE MENTORÉ dans l’organisation en lui faisant part des normes, valeurs et tabous liés à la culture organisationnelle. Ce rôle est particulièrement important à l’étape de l’insertion professionnelle.

3. ENSEIGNER AU MENTORÉ en lui montrant des façons de faire propres à certaines occasions, en fonction des savoirs du métier : comment intervenir dans une réunion, comment présenter un dossier ; comment poser un diagnostic; comment élaborer une stratégie; comment entrer en contact avec certaines personnes; etc.

4. ENTRAÎNER LE MENTORÉ à acquérir les savoir-faire, les savoir-être, les habiletés précises et les attitudes pertinentes reliés aux aspects pratiques d’un travail, d’un métier ou d’une profession.

5. RÉPONDRE DU MENTORÉ auprès des autres membres du milieu – le mentor est pour ainsi dire le répondant du mentoré. Le mentor pourrait au besoin être appelé à défendre le mentoré.

6. FAVORISER L’AVANCEMENT du mentoré en facilitant sa participation à des expériences novatrices, à des réunions particulières, à des congrès ou à des colloques.

7. ÊTRE UN MODÈLE pour le mentoré et lui permettre ainsi de consolider son identité professionnelle. Le mentoré a besoin de s’identifier à son mentor (avant de s’en différencier).

8. PROPOSER DES DÉFIS INTÉRESSANTS qui sont à la hauteur des compétences du mentoré, tout en lui apportant un soutien qui l’aidera à faire ses preuves.

9. CONSEILLER LE MENTORÉ et faire des suggestions lorsque nécessaire, en laissant le mentoré libre de faire ses propres choix et de prendre ses propres décisions.

10. FOURNIR UNE RÉTROACTION DIRECTE, UTILE ET CONSTRUCTIVE qui permettra au mentoré de déceler des zones d’amélioration dans sa vie professionnelle.

11. SOUTENIR MORALEMENT le mentoré, surtout dans des périodes de stress, et adapter le soutien à la vie professionnelle du mentoré au fur et à mesure où celle-ci évolue.

12. SÉCURISER LE MENTORÉ en le rassurant sur ses compétences et en valorisant son apprentissage, ceci afin afin qu’il puisse avoir confiance en ses capacités et se sente appuyé dans son développement personnel et professionnel.

Renée Houde

Questions :

  • En observant les différentes fonctions mentorales, parvenez-vous à cerner le rôle d’un mentor spirituel dans l’accompagnement d’une personne exerçant des responsabilités dans le Royaume de Dieu ?
  • En attendant le prochain article, qui mettra parallèle les fonctions mentorales et la pédagogie de Jésus, identifiez vos propres besoins d’accompagnement dans vos responsabilités dans la mission de Dieu.
  • Qui remplit ce rôle – ces fonctions- pour vous ?
  • Si vous êtes mentor, la relation avec votre/vos protégé.e.s, recouvre-t-elle pleinement ces fonctions ?

Dans un prochain article nous comparerons les fonctions mentorales étudiées dans l’article que vous venez de lire, et la manière dont Jésus a accompagné et formé ses disciples à la lumière de l’Évangile.

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