Les disciplines spirituelles communautaires 2

La lecture publique de la Parole

Heureux celui qui lit et ceux qui écoutent les paroles de la prophétie et aiment ce qui s’y trouve écrit, car le temps est proche.

Apoc 1.3

Il ne s’agit pas, ici, de notre lecture personnelle de la Parole de Dieu, mais de sa lecture publique lors du culte. Celle-ci est un élément important de notre foi, et de notre expression cultuelle. 

En arrivant au Mont Sinaï, Israël a entendu la voix de Dieu lorsqu’il prononça les dix commandements. La réaction du peuple fut de dite à Moïse :

Parle-nous toi-même, et nous écouterons ; mais que Dieu ne nous parle pas, de peur que nous ne mourions. 

Ex 20.19

Dieu nous a donné sa Parole par écrit pour nous permettre d’entendre sa voix, d’apprendre à le connaître, et d’apprendre à connaître sa volonté. Sans superstition, ni mysticisme, nous avons besoin de pratiquer la discipline de la lecture publique de la Parole comme un élément important de notre culte, car nos paroles, nos chants, nos prières sont « hors contexte », et trop centrés sur nous-mêmes, à moins d’être une réponse à la Parole de Dieu.

La lecture de la Parole a-t-elle encore une véritable place lorsque nous nous réunissons ?

Avons-nous assez pratiqué la discipline de l’écoute de la Parole, lue publiquement, pour « supporter » cette lecture ? Avons-nous discipliné notre intelligence, nos pensées et notre concentration pour la suivre, sans nous agiter, si elle dépasse plusieurs versets ? À ce propos, la suivons-nous dans notre propre Bible ?

Serions-nous capables, si cela arrivait de nos jours, de suivre le même programme de lecture qu’a vécu Israël sous Néhémie et Esdras ? (C’était d’ailleurs à la demande du peuple que cette lecture a été faite, selon Néh 8.11) Devant le peuple rassemblé (hommes, femmes et :

 …tous ceux qui comprenaient ce qu’ils entendaient — donc, les enfants assez grands pour suivre et comprendre aussi), Esdras lut dans le livre depuis le matin jusqu’au milieu du jour, … en présence des hommes, des femmes et de ceux qui comprenaient Tout le peuple était attentif à la lecture du livre de la loi . 

Néh 8.3

Par respect, chacun s’est tenu debout pour entendre cette lecture (Néh 8.5, 7). C’était une lecture commentée, accompagnée d’explications pour permettre au peuple de comprendre pleinement sa signification (voir Néh 8.8). Sans suggérer de tels « marathons » lors de nos cultes, avons-nous assez de respect envers la Parole pour lui prêter l’attention qui lui est due ? C’est la Parole de Dieu qui nous communique ses pensées et sa volonté, et nous devrions donc y être réellement attentifs.

Quelle attention à la Parole ?

D’ailleurs, sans parler de la durée et de l’écoute de la lecture, cette question de notre attention et notre manière de nous tenir vaut pour tous les éléments du culte. Précisons ici que de nombreux enfants et jeunes n’ont jamais appris à se tenir tranquilles, et attentifs parce que nous ne leur avons jamais demandé ce comportement respectueux dans la présence de Dieu. C’est pourtant possible – et certainement souhaitable, peu importe nos origines de cultures différentes et variées. Permettez-moi de témoigner ici de mon enfance et de ma propre jeunesse. Si parfois il était difficile de se tenir tranquille, j’apprenais à le faire, et cela, depuis tout petit. Je restais présent pendant la durée totale du culte – prédication comprise – car dans l’Église de mes parents, l’enseignement cultuel des enfants avait lieu après le culte communautaire et non pendant celui-ci.

Ainsi, en incitant nos enfants à quitter le culte pour rejoindre leur activité, ne sommes-nous pas, malgré nous, en train de leur inculquer que ce qui s’y passe n’est pas très important ? Leurs propres intérêts ou niveau de compréhension comptent-ils plus que le fait d’être tous ensemble réunis en tant que corps de Christ, peuple de Dieu ?

La lecture publique de la Parole n’est pas réservée uniquement au peuple de l’ancienne alliance.

Que sont nos prédications, si elles ne sont pas basées sur la Parole de Dieu ? Que valent-elles si elles ne l’expliquent pas ? Soyons clairs : rien d’autre qu’un discours creux ne reflétant que nos propres pensées. Paul demandait à ce que ses lettres soient lues, non seulement dans l’Église nommée comme destinataire, mais aussi dans les autres Églises (Col 4.16 ; 1 Thess 5.27).

Paul conseil également à Timothée : 

Jusqu’à ce que je vienne, applique-toi à la lecture (sous-entendu la lecture publique, pas personnelle) de  Parole, à l’exhortation, à l’enseignement.

1 Tim 4.13
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