– Assied toi en haut de la table, à droite de ton futur beau-père ! En Alsace, tout le monde sait intuitivement et de manière inexplicable où se trouvent le haut et le bas de la table. – Fais monter le sel. – Fais descendre le poivre ! Pourtant, la table est horizontale. Une parabole, racontée par Jésus, évoque une histoire de place, qui est une vraie interrogation pour nous qui servons dans son Royaume : leaders, quelle place avez-vous choisie ?
Je vous propose cette médiation inspirée et adaptée d’après Stanley Voke
Si quelqu’un t’invite à un repas de noces, ne va pas t’installer à la meilleure place. Il se pourrait qu’un personnage plus important que toi se trouve parmi les invités. Votre hôte viendrait te dire : « Cède-lui cette place ». Tu serais bien humilié si tu devais alors t’asseoir au bout de la table ! Non, quand tu es invité, va, au contraire, te mettre tout de suite à la dernière place. Lorsque ton hôte entrera dans la salle, il te dira : « Mon ami, il y a une place bien meilleure pour toi, viens t’asseoir là-haut ! » Tu seras ainsi honoré devant tous les convives. En effet, celui qui cherche à se mettre en avant, sera humilié, mais celui qui consent à s’abaisser, sera honoré.
Luc 14 : 8 : 11
Nous aimons monter
Nous sommes comme cet homme, nous aimons tous les meilleures places. Dans certains cas, cela se manifeste de manière positive : nous apprécions être poussés vers de meilleurs engagements ou de nouveau défis, que n’entendons-nous pas : – Réalise ton appel, ta destinée ! – Libère le potentiel qui et en toi !
Cependant, cela peut se manifester négativement. Nous aimons qu’on nous honore, qu’on nous traite avec respect, nous élever dans l’estime des autres. Nous n’aimons pas être ignorés. Nous pouvons être frustrés durant des années, parce que nous n’avons pas été élus à un poste… Ou que notre travail n’a pas été reconnu, considéré, comme nous le pensions. Notre aversion pour la critique souligne bien cette attitude. Souffrir du manque, de la douleur ou de la persécution, soit ! Mais les critiques des autres, justes ou injustes, nous sont insupportables. Vouloir être au-dessus de la critique, c’est « choisir la meilleure place« .
Désir de réussite
Nous aspirons à vivre à un niveau de vie spirituelle plus élevé. Beaucoup de leaders spirituels veulent réussir. Soit en buchant leur Bible, soit s’inspirant d’autres leaders spirituels. Il se peut que, comme l’homme de la parabole, nous pensions y être arrivés. Que nous nous asseyions, avec satisfaction, dans notre fauteuil de notre réussite spirituelle. Sans doute parce que, trop souvent, nous voyons la vie chrétienne comme un sommet à atteindre. Comme si notre progrès spirituel consistait en une sorte d’échelle de réalisations et de nominations à gravir. Il est si naturel de penser que plus haut est le meilleur.
L’exemple de Christ
Jésus était si différent ! Comme le personnage important de la parabole, il est venu au monde en occupant la place la plus basse. À sa naissance, lors de son baptême, durant tout son ministère, il a choisi cette place. S’agenouillant même avec une serviette et une bassine aux pieds de ses disciples. Il s’est délibérément abaissé pour leur laver les pieds. C’est au Calvaire qu’il a pris la place la plus basse. Crucifié comme un criminel, il a accepté à la fois les critiques des hommes et les jugements de Dieu pour des péchés qui n’étaient pas les siens. Il a choisi la place la plus basse, il n’a pas cherché à être plus haut. Mais ne sommes-nous pas tellement fiers, et si peu désireux d’être d’humbles disciples ?
Le chemin qui descend
Les rêves de Joseph se sont réalisés sur un chemin descendant… Celui du rejet et de l’humiliation, sans même un mot de plainte. Il ne se rendait pas compte que chaque pas le rapprochait de leur accomplissement.
Mephibocheth a trouvé la grâce et la protection offerte par David, non pas en essayant d’être quelqu’un d’autre en lui-même. Il prétendait n’être rien de plus qu’un chien mort et un serviteur, et pourtant il a été compté parmi les fils du roi et mangeait continuellement à la table royale.
Zachée a dû descendre de son arbre pour trouver le salut. Pierre est sorti doc de sa barque pour marcher sur l’eau jusqu’à Jésus. Les lépreux et les aveugles sont venus aux pieds du Seigneur pour trouver la guérison.
Les prophètes et les apôtres ont trouvé la plénitude du Saint-Esprit en se prosternant devant Dieu.
La dernière église de l’Apocalypse s’est vu promettre la justice et la richesse en reconnaissant sa pauvreté, son aveuglement, sa nudité et son besoin. Dans chaque cas, le chemin vers le haut était le chemin vers le bas.
Redescends un peu
Notre home s’est donc retrouvé, contre son gré, assis au bout de la table , précise la parabole. Jésus nous invite à choisir spontanément cette place. Et ’il va nous dire : – Mon ami, moi aussi, j’ai été assis ici à ta place. J’ai été méprisé par tous et j’étais le plus bas des humbles. Maintenant, tu es venu ici de ton propre chef. Viens t’asseoir avec moi. Mon Père, l’hôte, t’appelle à venir plus haut.
Voilà pourquoi, les leaders spirituels que nous sommes devons être les premiers à choisir la place la plus basse, la plus humble, de façon continue. Une fois que nous l’aurons acceptée, nous serons prêts à la choisir encore et encore. Paradoxalement, s’est assis au bout de la table, que nous découvrions que Jésus nous rejoint et nous rencontre, que nous sommes en communion avec Lui, dans les lieux célestes.
Le secret de la plénitude
La vie chrétienne est une vie de victoire et de plénitude en Christ, mais nous oublions que c’est en Christ. Nous voulons être forts par nous-mêmes, populaires et puissants comme Absalom, plutôt que pauvres et infirmes comme Mephibosheth, obligé de vivre de la grâce de David. Nous pensons que le succès chrétien signifie une exubérance dynamique qui ne reconnait pas le besoin.
Au bout de la table
Se repentir, confesser son besoin, semble perçu trop souvent être une erreur. Comme une attitude négative d’introspection et de défaite. Beaucoup proclament que nous sommes appelés à vivre à un niveau plus élevé… Plus haut qu’aux pieds de Christ ? Pourtant, c’est à ses pieds que notre vie spirituelle a commencé. Tellement reconnaissants de découvrir sa grâce, son pardon, la vie de l’Esprit. Mais nous n’y sommes plus. Nous nous sommes élevés de notre propre chef, nous ne sommes plus pauvres d’esprit et nous ne nous lamentons pas sur nos péchés, nous avons oublié que Dieu a dit :
Voici sur qui je porterai les regards : sur celui qui est humble et a l’esprit abattu, sur celui qui fait preuve de respect vis-à-vis de ma parole.
Ésaïe 66 : 2
Cela explique peut-être pourquoi nous sommes froids et durs, alors que d’autres qui viennent à la Croix sont libres et pleins de joie.
Trop haut ?
Stanley Voke raconte :
Quel part, Dieu a donné un Réveil remarquable. Il restait une église hermétique à ce mouvement de l’Esprit. Cette situation semblait incompréhensible. Jusqu’au jour où un visiteur demanda à une chrétienne âgée ce qu’elle en pensait. Elle regarda le bâtiment, puis secoua tristement la tête et déclara : – Trop haut ! Trop haut ! Est-ce là notre problème, que nous sommes trop hauts pour le Seigneur ? Nous avons grimpé au plus haut alors que nous devrions descendre au plus bas. Nous avons accumulé du terrain en nous-mêmes jusqu’à nous tenir bien au-dessus de la place du pécheur.
S. Voke
Rich Villodas à un argument qui tue :
Une bonne et simple façon de mesurer l’humilité [la place que vous avez choisie] en tant que leader : Identifiez honnêtement les tâches que vous accomplissez et que vous pensez être inférieures à vous.
Rich Villodas
Appel aux leaders spirituels
Nous avons besoin que le Saint-Esprit nous montre le Seigneur Jésus prenant la place la plus basse pour nous, afin que nous puissions, à notre honte, commencer à la prendre aussi. Alors, nous arriverons dans nos cœurs à l’endroit où la grâce peut nous atteindre et où toutes bénédictions de Dieu deviendront nôtres. Le chemin vers le bas deviendra le chemin vers le haut, dans la communion avec notre Seigneur exalté, et dans la plénitude de son Saint-Esprit. Conscients que Jésus a conclus :
En effet, celui qui cherche à se mettre en avant, sera humilié, mais celui qui consent à s’abaisser, sera honoré
. Luc 4 : 11
Aujourd’hui, comme mentor, – et accompagnateur spirituel – je me consacre essentiellement à l’accompagnement de leaders chrétiens confirmés ou émergeants, en France et en Afrique. Avec ce blog, j’aspire à partager mes réflexions, mon vécu spirituel, mon expérience de mentor, afin d’encourager les leaders à ressembler toujours d’avantage à Christ. Ce qui est toute mon ambition.