Les leaders spirituels ainés, une fois à la retraite, ne trouvent pas toujours leur place dans l’Église ou dans le Royaume de Dieu. S’il est vrai que le regard que l’on porte sur eux n’est pas toujours positif, voici une réflexion sur les difficultés, qui peuvent être les leurs, de choisir, de trouver, la bonne attitude. Allez, leaders ainés-es, choisissez votre style d’influence !
Connaissez-vous Barzilaï ?
Barzillaï était très vieux : il avait 80 ans. C’était lui qui avait pourvu à l’entretien du roi pendant son séjour à Mahanaïm. En effet, c’était un homme très riche. Le roi lui dit : « Viens avec moi, je pourvoirai à ton entretien chez moi à Jérusalem. » Mais Barzillaï répondit au roi : « Combien d’années vivrai-je encore, pour que je monte avec le roi à Jérusalem ? Je suis aujourd’hui âgé de 80 ans. Suis-je capable de distinguer ce qui est bon et ce qui est mauvais ? Ton serviteur peut-il savourer ce qu’il mange et boit ? Puis-je encore entendre la voix des chanteurs et des chanteuses ? Et pourquoi ton serviteur serait-il encore une charge pour mon seigneur le roi ? Ton serviteur avancera juste un peu de l’autre côté du Jourdain avec le roi. Pourquoi, d’ailleurs, le roi m’accorderait-il ce bienfait ? Laisse donc ton serviteur repartir chez lui ! Que je meure dans ma ville, près du tombeau de mon père et de ma mère ! Mais voici ton serviteur Kimham : il accompagnera mon seigneur le roi. Fais pour lui ce qui te plaira. » Le roi dit : « Kimham m’accompagnera donc et je ferai pour lui ce qui te plaira. Tout ce que tu me demanderas, je le ferai pour toi. » Quand tout le peuple et le roi eurent passé le Jourdain, le roi embrassa Barzillaï et le bénit. Barzillaï retourna alors chez lui. Le roi prit la direction de Guilgal et Kimham l’accompagna.
2 Samuel 19 : 33 à 41
De mauvaises raisons
Certains commentaires louent Barzillaï. Le personnage aurait manifesté de la sagesse parce qu’il aurait été conscient de ses limites. Je me suis demandé si les auteurs étaient jeunes ! Puisque j’approche de l’âge de notre héros, je discerne pas cette sagesse dans les arguments avancés. Je me rends compte qu’il devient difficile de ne pas se dérober à la manière de Barzillaï. Il est possible que Barzillaï ait eu de réels limites. Mais peut-être était-ce autre chose. Ses arguments ne me semblent pas très convaincants. Ils ressemblent trop à ceux que j’entends et qui sont ceux avec lesquels je lutte ! Et un en particulier relevé par un commentateur : il pensait qu’il n’était pas convenable de recevoir des bienfaits de celui à qui il ne pouvait plus rendre service !
Dialogue imaginaire
Barzillaï : Combien d’années vivrai-je encore, pour que je monte avec le roi à Jérusalem ?
Réponse : Oui, je te comprends Barzillaï, déménager à ton âge s’est compliqué. Pourtant, tu es invité à la table du roi ! Ce n’est pas rien ! Tu devrais te demander, est-ce que ce n’est pas une opportunité à laquelle tu ne t’attendais pas, mais au fond : une offre divine ?
B : Je suis aujourd’hui âgé de 80 ans. Suis-je capable de distinguer ce qui est bon et ce qui est mauvais ?
R : Alors là mon vieux, à moins que tu aies un handicap particulier, ce qui n’est pas précisé…tu en es parfaitement capable. Ton discernement est intact.
B : Ton serviteur peut-il savourer ce qu’il mange et boit ?
R : Là tu en fait trop ! En général justement, c’est une des dernières choses qui restent aux personnes âgées.
B : Puis-je encore entendre la voix des chanteurs et des chanteuses ?
R : Tu exagères Barzillaï à moins que tu sois sourd comme un pot !
B : Et pourquoi ton serviteur serait-il encore une charge pour mon seigneur le roi ?
R : Voilà l’argument choc… tu ne veux être à la charge de personne ! Cet argument est éculé et rabâché, trop de personnes âgées l’invoquent alors que toi n’oublie pas : tu es INVITÉ !
Il est très facile pour un leader spirituel de se disqualifier soi-même ! D’être dans une forme de complaisance indigne d’un chrétien, d’un leader, et de s’exclure du plan de Dieu. Les arguments que les leaders seniors peuvent s’opposer à eux-mêmes sont souvent de mauvais arguments…. Alors qu’ils sont encore invités à la table du Roi, invités à servir jusqu’au bout ! Je me souviens de la tragique remarque d’un leader d’une fédération nationale en France, qui a lancé lors d’un comité : – Moi lorsque je serai à la retraite, il ne restera que la Croix-Rouge ! Faites attention : il n’est pas besoin d’avoir 80 ans pour adopter l’attitude de Barzillaï… Dans notre culture on peut-être poussé sur la touche bien plus tôt !
À la table du Roi
C’est une image de l’invitation qui nous est faite, à vous et à moi, par le Fils de David, Jésus-Christ. Heureux ceux qui sont invités au festin de noces de l’Agneau ! (Apoc 19 : 19)
Manger à la table du roi en tant que fils du roi, c’est être en communion avec le roi. C’est le but de l’invitation. C’est cette communion qui vous transformera. À la table du roi, la conversation éclairera votre âme, elle vous inspirera l’espoir et vous donnera une vision de la vie. Il parlera à votre caractère et vous ouvrira les yeux sur tout ce qui est bon et juste.
Rich Jones
J’ai compris que je suis invité toute ma vie à la table du roi, et que rien ne me disqualifie, même pas mon âge, pour vivre à fond ma vie chrétienne, et servir mon roi. Donc attention aux mauvaises excuses… Et honorez le Roi qui vous invite sa table !
Laisserez-vous votre chaise vide ?
Cette invitation signifie que vous avez de la valeur. Que vous êtes important dans le plan de Dieu. Elle défini votre position spirituelle en Christ. C’est un rôle et une fonction dans la maison de Dieu, à la table du banquet, que le maître veut que vous occupiez. Cela n’a rien avoir avec votre âge ! Laisser votre siège inoccupé, c’est triste ; c’est ne pas développer le potentiel de l’expérience, c’est ne pas remplir la mission jusqu’au bout, c’est manqué votre vocation ! Sans oublier que vous avez un rôle à jouer pour les générations qui vous suivent !
Les justes poussent comme le palmier, ils grandissent comme le cèdre du Liban. Plantés dans la maison de l’Eternel, ils prospèrent dans les parvis de notre Dieu ; ils portent encore des fruits dans la vieillesse, ils sont pleins de sève et verdoyants, pour annoncer que l’Eternel est droit.
Ps 92 13 à 16
Barzillaï se rachète
Barzillaï ne s’est pas contenté de décliner l’invitation de David et rentrer chez lui. Il a décidé d’utiliser son influence pour en élever un autre, son ami Kimham. Il a fait un geste qui a changé définitivement la vie de Kimham. Il a demandé à David de permettre à Kimham de prendre sa place, de recevoir la place d’honneur que David avait offerte à Barzillai.
D’une certaine manière, Barzillai est devenu un parrain, pour Kimham. Le parrain est une forme de mentor. Il lui a ouvert des portes que Kimham n’aurait jamais pu ouvrir sans que Barzillai n’utilise son influence en sa faveur. L‘influence et le parrainage de Kimham par Barzillai l’ont placé dans une position de richesse, de prééminence, de pouvoir et d’influence inégalée en tant que personne assise à la table du roi. Kimham a traversé la rivière avec David et est retourné à Jérusalem en tant que membre du cercle restreint du roi.
Vip Vipperman
Ne « barzillaïsez » pas !
Cultivez votre intimité avec Jésus. Soyez pleinement dévoué à Christ au service de royaume de Dieu. Vivez selon la mission et les valeurs que Dieu vous a confiées. Discernez l’appel de Dieu sur la manière dont vous pouvez servir les autres. C’est ce qui fera chanter votre cœur !
Manifestez votre ressemblance avec le Christ (le fruit de l’Esprit). Dans vos relations et votre service, ce qui a le plus d’impact sur les gens, c’est le genre de personne que vous êtes. Par exemple, devenir patient et gentil comme Jésus-Christ aura un impact plus positif sur les personnes que vous dirigez et dont vous vous occupez que tout ce que vous dites ou faites.
1 Corinthiens 13 : 1-4.
Croyez que Dieu fait quelque chose de spécial à travers vous ! Les grands leaders à la manière de Christ ont un sens du but unique donné par Dieu. Ils ne sont pas jaloux des autres leaders ou en compétition avec eux, ils apprécient et jouissent de leur place de service.
Bill Gaulthière
Laissez-vous inviter à leur table
Je suis mentor du directeur d’une oeuvre très importante en France. Ce jeune leader a cherché durant deux ans un mentor. Personne n’était disposer à l’accompagner. Je trouve cela tragique. Accompagner de jeunes leaders spirituels est une bénédiction et une joie de mon ministère ! Les jeunes leaders spirituels n’attendent que cela ! Etre accompagnés par un ainé, une ainée, qui s’intéresse à eux, qui ne les juge pas, qui les aime, et qui prie… et qui est prêt-e à révéler sa vulnérabilité plutôt que faire la morale ! Prêt-e à partager ses découvertes avec Christ ! Allez-vous relever ce défi ? A vous de choisir votre style d’influence.
Aujourd’hui, comme mentor, – et accompagnateur spirituel – je me consacre essentiellement à l’accompagnement de leaders chrétiens confirmés ou émergeants, en France et en Afrique. Avec ce blog, j’aspire à partager mes réflexions, mon vécu spirituel, mon expérience de mentor, afin d’encourager les leaders à ressembler toujours d’avantage à Christ. Ce qui est toute mon ambition.