Les définitions sont importantes. Elles apportent une précision sur une chose ou sur une idée. Il y a quelques semaines mes doctorants et moi discutions de la définition de la formation spirituelle chrétienne. La définition la plus courante est « se conformer à l’image de Christ pour le bien les autres ». J’ai utilisé cette définition pendant des années et on peut l’attribuer à plusieurs auteurs.
Définissons la formation spirituelle
Une définition que j’ai plus récemment adoptée est celle proposée par Jeffrey Greenman[1]. C’est définition plus élaborée :
La formation spirituelle est notre réponse continuelle à la réalité de la Grâce de Dieu qui nous façonne à la ressemblance de Christ, à travers l’œuvre du Saint-Esprit, dans la communauté de la foi, pour le bien du monde.
J’apprécie plusieurs choses dans cette définition, et j’espère que vous les avez remarquées. Ma réflexion se portera sur ce que l’un de mes étudiants, Mike Conan -pasteur Presbytérien-, a remarqué qu’ilmanquait à cette définition. Pendant notre échange il dit ; « Cela me dérange que la formation spirituelle ait pour but « le bien du monde » ou « le bien des autres » et non pas « l’amour de Dieu ».
Plusieurs ont souligné que le mandat que Dieu nous a laissé est d’aimer le monde, comme Jésus Christ l’a fait. Par conséquent la formation à l’image de Christ nous conduit à cela, aimer le monde et aimer les autres.Néanmoins, je n’ai cessé de penser au commentaire de Mike, et je pense qu’il a raison. Nous sommes de plus en plus à la ressemblance de christ pour la gloire de Dieuet pour le bien du monde. Notre but en tant que « lumières du monde » et « prêtres et ambassadeurs de la réconciliation » est de glorifier Dieu. Sinon nous pourrions devenir trop absorbés par notre propre bien-être et nos activités pieuses. Cela m’est apparu encore plus évident après avoir rencontré le Pasteur Helen hors de Salem, en Inde au mois de mars.
Apprendre plus sur la formation spirituelle en Inde
Pendant que j’apportais la formation spirituelle à une Communauté de mentors, en Inde, je suis allée rendre visite à un autre étudiant, Sam Stephens, qui est à la tête du « India Gospel League [2]». Le but du India Gospel League est d’implanter une église dans chaque village. (85% de la population indienne vit dans les villages. L’église devient alors un centre pour un changement sociale dans ce village. C’est un mouvement complètement autochtone, qui n’est lié à aucune dénomination ou mission occidentale. La fille de Sam, Becky, m’a amené visiter une de leurs églises de village ainsi que le pasteur. C’est comme ça que j’ai rencontré le pasteur Helen. Nous n’avons pas parlé. Nous ne comprenions pas la langue l’une de l’autre. Les membres de l’église nous ont salué Barry mon collègue formateur et moi. Nous avons fait une photo.
Elle a implanté une église, et cela est remarquable en soit pour une femme dans une zone rurale en Inde. Son église a une garderie pour recevoir les enfants du village avant et après l’école (Les parents ont de longues journées de travail). Son église compte un groupe de femmes qui a lancé une entreprise de prêt avec microcrédit et qui a amélioré le niveau de vie de leur famille grâce à de petites entreprises. De plus à l’arrière de l’église il y a un petit atelier de couture. Les huit femmes ont appris à coudre, obtenu des certifications reconnues par les autorités et commencé une entreprise qui produit des vêtements et des sacs. La plupart de ces femmes sont les seules à pourvoir aux besoins de leur famille.
Le pasteur Helen est devenu plus semblable au Christ pour le bien des habitants de son village. Elle a été acceptée comme pasteur, malgré qu’elle soit une femme, et elle s’est engagée à améliorer la vie spirituelle et sociale de sa communauté. Pourtant, il y a plus important à apprendre du Pasteur Helen.
Plus tard dans la journée après mon retour à la maison d’hôtes, j’ai cherché à connaître son histoire. Je n’ai cessé d’y penser. A cause de son parcours, je me suis interrogée plus profondément sur le but ultime de la formation spirituelle. Est-ce un processus d’auto-amélioration, qui nous permet de devenir de meilleurs militants dans le monde ? Ou est-ce avant tout un processus de régénération, de sorte que nos vies glorifent notre Créateur et notre Sauveur ?
Helen et son mari ont fréquentés une école biblique au milieu des années 80, avec une vision pour l’implantation d’églises en milieu rural. Après avoir obtenu leur diplôme, ils ont commencé à travailler dans un village où il n’y avait pas d’église. Plusieurs années ont passé. Ils ont eu trois enfants et l’église était établie stable. Son mari est parti et on n’a plus eu de nouvelles de lui. Helen a déménagé dans un autre village et a commencé une autre implantation d’église. C’était difficile. Peu de temps après, son bébé s’est noyé accidentellement dans un seau d’eau. Quelques années plus tard, à la fin de ses études secondaires, sa fille s’est pendue devant l’église. Trois coups dévastateurs dans sa vie. Le village s’est retourné contre elle, croyant qu’elle avait un mauvais esprit à cause de tous ses malheurs. Un quatrième coups dur. Mais, elle est restée. Par amour pour Dieu. Finalement, les villageois étaient curieux, puis inspirés par sa fidélité à un Dieu qui semblait ne pas l’aimer. Puis les changements ont commencé dans le village. Qui d’entre nous n’aurait pas été écrasé par de telles circonstances ? Qui de nous n’aurait pas trouvé quelque faute en elle ou une raison de la blâmer ? Elle s’est accrochée à Christ à cause de son amour pour Dieu et pour aucune autre raison. Son vécu pouvait donner l’impression aux autres que sa situation n’était pas meilleur, voire pire que la leur. Pourtant, elle est restée pour l’amour de Dieu, pour la gloire de Dieu.
Le but de la formation spirituelle
En fin de compte, le fait de ressembler davantage à Christ ne signifie pas que nous devenons de meilleures personnes, qui font d’avantage de bien à d’autres. Finalement, devenir semblable à Christ c’est pour que Dieu soit glorifié par notre fidélité. Rien de plus. Pasteur Helen incarne cette vérité. Mike avait raison.
Un oiseau ne chante pas parce qu’il a la réponse. Il chante parce qu’il a un chant. Maya Angelo
Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous et je supplée dans ma vie à ce qui manque aux peines infligées à Christ pour son corps, c’est-à-dire l’Église […] le mystère caché de tout temps et à toutes les générations, mais révélé maintenant à ses saints. […] Christ en vous, l’espérance de la gloire. Colossiens 1: 24-27
Définition révisée de la formation spirituelle
La formation spirituelle est notre réponse continuelle à la Grâce de Dieu qui nous façonne à la ressemblance de Christ, à travers l’œuvre du Saint-Esprit, dans la communauté de la foi, pour la gloire de Dieu, et pour le bien du monde.
Traduction, Mirielle Ouédraogo, traductrice https://www.linkedin.com/in/mariam-mireille-ouedraogo-aaa19769
[1]Life in the Spirit: Spiritual Formation in Theological Perspectives » (la vie selon l’Esprit: Formation spirituelle sur les perspectives théologiques), éditée par Greenman et George Kalantzis.
[2]https://iglworld.org/consulté le 12 mars 2019 https://www.linkedin.com/in/mariam-mireille-ouedraogo-aaa19769https://www.linkedin.com/in/mariam-mireille-ouedraogo-aaa19769
Mary-Kate Morse est professeure de leadership et de formation spirituelle au séminaire de l’Université George Fox. Avec son mari, Randy, et de petits enfants, elle a vécu dans les Andes, en Bolivie et au Pérou, réalisant des projets de ministère et sociaux avec les Indiens Aymará. Alain a fait sa connaissance aux USA, lors des rencontres de la communauté internationale de mentors de Leighton Ford Ministries.